| Retour

CHATENAY MALABRY : « Madame Geoffrin, une femme d’affaires et d’esprit »

Du 27 avril au 24 juillet, le Conseil général des Hauts-de-Seine propose de découvrir la nouvelle exposition présentée à la Maison de Chateaubriand à Châtenay-Malabry : « Madame Geoffrin, une femme d’affaires et d’esprit ». Pour la première fois, une présentation évoque l’une des plus remarquables figures du XVIIIe siècle, Marie-Thérèse Geoffrin (1699-1777), très célèbre salonnière qui durant plus de trente ans, en son hôtel de la rue Saint-Honoré à Paris, constitua un véritable « royaume », qui connut un retentissement européen. L’influence de son « salon » franchit les limites de la Révolution et de l’Empire. Cette intervieweuse moderne fut l’amie intime des têtes couronnées d’Europe, la protectrice de nombreux artistes comme Carle Van Loo, François Boucher, Hubert Robert, ou des philosophes comme Diderot, Marmontel, Raynal, d’Alembert ou Montesquieu, et également une remarquable femme d’affaires à la Manufacture des Glaces.

L’exposition présente 400 œuvres, dont certaines inédites : un portrait inédit de Mme Geoffrin peint par Allais (1747), un portrait inédit de Madame de Rambouillet (1588-1665) attribué à Philippe de Champaigne (1646), une pendule ayant appartenu à Diderot, un somptueux service en porcelaine de Meissen offert par l’impératrice Marie-Thérèse à Mme Geoffrin, des lettres échangées avec le roi de Pologne, Catherine II, Marie-Thérèse…, des tableaux provenant de ses collections, des œuvres dont Mme Geoffrin aimait s’entourer, des tableaux de François Boucher, Claude-Nicolas Cochin, Joseph Vernet, Carle Van Loo, aujourd’hui conservés essentiellement en collections privées…

Jean-Marc Nattier (1685-1766), Portrait de Madame Geoffrin,1738, huile sur toile, Tokyo, Fuji Art Museum

Cette présentation permet de mieux comprendre qui était Mme Geoffrin, le rôle de ces femmes d’esprit qui ont écrit une page de l’Histoire des femmes, et de mesurer toute l’importance des salons au siècle des Lumières : espaces de sociabilité, de pouvoir, autant de lieux où se répandaient des idées nouvelles. Les réputations se faisaient et se défaisaient, les artistes étaient lancés… Cette exposition fait revivre pendant 90 jours la société bouillonnante qui, des quatre coins de l’Europe, se pressa chez cette très célèbre salonnière, délaissant parfois le milieu de la Cour.

Cette exposition est enrichie d’animations (conférences, débats, lectures de contes pour les plus jeunes…) pour mieux en appréhender toutes les facettes.

Marie-Thérèse Geoffrin (1699-1777)

Fille d’un valet de chambre de la Dauphine, Marie-Thérèse Rodet était une femme d’esprit, issue de la petite bourgeoisie, sans grande instruction, qui avait épousé à 14 ans le riche lieutenant-colonel de la Milice de Paris Pierre-François Geoffrin, 49 ans, issu, comme elle, de famille bourgeoise, l’un des principaux actionnaires de la Manufacture des Glaces établie dans le village de Saint-Gobain. Après son mariage, elle caressa un rêve de reconnaissance et entreprit de devenir une hôtesse surpassant toutes ses devancières. Ayant quelques revenus, il lui fut possible de donner deux dîners par semaine, chaque lundi et chaque mercredi, pour recevoir artistes, gens de lettres ou ambassadeurs. Sa vie de femme d’affaires lui permit de soutenir le rang auquel elle prétendait.

Parcours de l’exposition

Après avoir rappelé le personnage de Madame de Rambouillet, la célèbre femme d’esprit du Grand Siècle, par un portrait inédit attribué à Philippe de Champaigne (1646), l’exposition s’ouvre directement sur la première partie de la vie de Mme Geoffrin en rassemblant des portraits peints, dont celui inédit de Allais (1747), et des portraits psychologiques dressés par sa fille et les gens de Lettres qui l’ont connue.

La section suivante, évoquée avec le concours de la Compagnie Saint-Gobain, est consacrée à la femme d’affaires avisée, qui parvint sans trop de difficulté, avec l’aide de sa fille, à obtenir le renouvellement du privilège royal de fabrication des glaces.

L’exposition introduit ensuite le visiteur dans l’intimité de l’hôtel Geoffrin. Deux dessins d’Hubert Robert restituent l’atmosphère de l’appartement de Mme Geoffrin.

Fac-similé imprimé d’une lettre de Madame Geoffrin à Monsieur Desfranches

Le cercle des invités des mercredis et des lundis, la renommée fulgurante du salon font ensuite l’objet du parcours muséographique, avant d’évoquer plus en détail les talents que Mme Geoffrin protège, livrant ainsi les secrets de son goût, et notamment du « goût grec », mis à la mode dans l’entourage de Madame de Pompadour qui a passé toute sa jeunesse à deux pas de l’hôtel Geoffrin. Des tableaux provenant de ses collections, exécutés par François Boucher, Claude-Nicolas Cochin, Joseph Vernet, Carle Van Loo, aujourd’hui conservés essentiellement en collections privées, seront exposés.

L’exposition présente ensuite une section très illustrée de son voyage à Varsovie en 1766 et de ses conséquences, grâce à un important prêt consenti par le cabinet des dessins de la Bibliothèque universitaire de Varsovie. De passage à Vienne, la voyageuse reçut un somptueux service en porcelaine de Meissen comprenant assiettes, pièces de formes, couverts, qui sera exposé pour la première fois au public, accompagné du grand surtout de glace commandé par Mme Geoffrin afin de pouvoir présenter cette précieuse vaisselle dignement sur sa table.

Des projets de décors intérieurs prévus pour les appartements d’apparat du Palais royal mettent en évidence le rôle des artistes français (comme Louis Prieur ou Victor Louis, décorateurs) sélectionnés par Mme Geoffrin en vue de la reconstruction d’une aile du monument.

L’exposition s’achève par l’évocation du retour de Pologne de Mme Geoffrin, alors au zénith de sa gloire, la fin de sa vie, et son rayonnement posthume.

Les animations et conférences proposées

- 3 mai à 19h : Conférence-débat : «  Catherine II, mécène et collectionneur », par le baron Cassagne

- 14 mai : Nuit des Musées : saynètes de théâtre dans le parc

- 24 mai à 19h : Conférence-débat : «  Diderot : Le neveu de Rameau et la sortie du labyrinthe », par Jean-Claude Bonnet

- 26 au 29 mai : Manifestation nationale « À vous de lire »

- 27 mai à 19h : Accueil de la Fête du livre de Châtenay-Malabry

- 28 mai : Parcours de l’exposition sous forme de contes et ponctué musicalement (jeune public)

- 29 mai : Festival d’Aulnay (à confirmer)

- 3-5 juin : « Rendez-vous aux jardins »

- 9 juin à 19h : Conférence-débat : « Paris, ville de cour du XIXe siècle », par Philip Mansel

- 15 juin : Noctuelle (Maîtrise des Hauts-de-Seine, à confirmer)

- 18 juin : Accueil du groupe V. Hugo

- 18 juin : Parcours de l’exposition conté et ponctué musicalement (jeune public)

- 26 juin : Réunion du comité scientifique (sous réserve)

- 28 juin : Conférence-débat : « Joubert, Diderot et les Arts », par Sidonie Lemeux-Fraitot

- 4, 11, 19, 25 mai et 1er, 8, 15, 22, 29 juin : Lectures de contes du XVIIIe siècle (jeune public jusqu’à 12 ans)

Informations pratiques : Adresse : Maison de Chateaubriand – 87, rue de Chateaubriand – 92290 Châtenay-Malabry – Renseignements pour le grand public : 01 55 52 13 00 - [email protected] - www.maison-de-chateaubriand.fr. Accès : Voiture : A86 Créteil/ Versailles ; RD 920 porte d’Orléans/Antony ; Tarifs : Visite libre de l’exposition : 4€ TR : 2,50€ ; Visite guidée de l’exposition : 5€ TR : 3,50€ ; entrée gratuite tous les 1ers dimanches du mois ; l’entrée du parc départemental de la Vallée-aux-Loups est gratuite. Horaires de la Maison de Chateaubriand pendant l’exposition : du mardi au samedi 10h-12h et 14h-18h - dimanche 11h-18h ; fermeture hebdomadaire le lundi.

www.vallee-culture.fr

www.hauts-de-seine.net

pub