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TOULON : Requiem de Verdi

En clôture de la saison 2009/10, l’Opéra de Toulon présente le Requiem de Verdi avec Hasmik Papian, Elisabetta Fiorillo, Antonio Gandia, Marco Vinco, le Chœur de l’Orchestre de l’Opéra sous la direction de Bruno Aprea. Après le Requiem composé à la mémoire du poète Alessandro Manzoni, Verdi écrit " Il me semble que je suis devenu quelqu’un de sérieux et que je ne suis plus un batteur d’estrade racolant le public en tapant sur ma grosse caisse ". Cependant devant la critique de cette messe, qui ressemble trop à de l’opéra, Giuseppina, la compagne de Verdi aura le mot juste : " On a dit de même pour Mozart, Cherubini et les autres. Ils ont tous mis leur musique dans des messes, sans chercher à contrefaire leur style. Il me semble que Verdi se devait d’écrire comme Verdi ! " OEuvre pourtant éminemment polyphonique, cette grande messe des morts nous présente une vision de la place de l’homme dans l’univers. Cela va au-delà de la foi en Dieu et témoigne de la pensée personnelle d’un Verdi qui était, à soixante ans, parvenu à une relative sagesse après des luttes et des drames personnels. Aux côtés de quatre chanteurs solistes, un grand choeur mixte et un ensemble orchestral impressionnant unissent leur pouvoir expressif pour rendre présente l’émotion, la terreur ou la résignation à l’idée de la mort.

Requiem de Verdi

- Messa da Requiem pour 4 solistes, chœur et orchestre de Giuseppe Verdi
Première représentation, Milan, Eglise San Marco, 22 mai 1874

- Bruno Aprea direction

- Hasmik Papian soprano
- Elisabetta Fiorillo mezzo-soprano
- Antonio Gandia ténor
- Marco Vinco basse

- Chœur et Orchestre de l’Opéra

Giuseppe Verdi

Compositeur italien, né à Roncole en 1813 et mort à Milan en 1901.
Grâce au mécène Antonio Barezzi, il peut se rendre à Milan et suivre des cours de composition avec Vincenzo Lavigna.
1834, il est nommé maître de musique à Busseto.
1839, il présente, à la Scala de Milan, son premier opéra, Oberto.
1842, il y triomphe avec Nabucco. Giuseppina Strepponi tient le rôle d’Abigaille.
1844, création à Venise d’Ernani d’après Victor Hugo.
1847, Macbeth.
1849, Luisa Miller d’après Schiller.
1851, Rigoletto.
1853, le Trouvère et la Traviata.
Le succès est désormais immense.
En 1859, il épouse Giuseppina Strepponi ; il est élu député de Busseto.
Triomphe à Rome d’Un bal masqué. En 1862, représentation à Saint-Pétersbourg de la Force du destin.
En 1864, il est élu membre de l’Académie des Beaux-arts à Paris, au siège de Meyerbeer.
En 1867, il écrit Don Carlos pour l’Opéra de Paris.
En 1871, c’est la consécration mondiale avec la splendide représentation d’Aïda, au Caire.
1874, très célèbre Requiem à la mémoire de Manzoni.
Sur des livrets d’Arrigo Boito, il compose Otello en 1887 et Falstaff en 1893.
Etant sans héritier, il fonde à Milan la Maison de repos des musiciens.
Il s’éteint le 27 janvier 1901 d’une attaque d’apoplexie.

Requiem

Le 22 mai 1873 meurt l’écrivain Alessandro Manzoni, porte-flambeau du romantisme italien. Profondément affecté par la mort de celui qu’il vénère, Verdi n’a pas le coeur d’assister aux funérailles. Dès le lendemain il écrit à son éditeur, Giulio Ricordi, et sous le sceau du secret : « Je viendrai sous peu me recueillir sur sa tombe, seul et sans être vu, et peut-être (après plus ample réflexion et après avoir pesé mes forces) proposer quelque chose pour honorer sa mémoire. » Le soir des funérailles, le 29 mai, il confie sa douleur à la comtesse Maffei : « Je n’étais pas présent, mais peu de gens auront été ce matin plus tristes et plus émus que moi. Maintenant tout est fini ! Et avec lui finit la plus pure, la plus sainte, la plus haute de nos gloires ! » Verdi propose début juin, au maire de Milan, le comte Giulio Belinzaghi, de faire exécuter sa Messe, déjà bien avancée puisqu’il a développé depuis 1871 le « Libera me » composé pour Rossini, à l’occasion de cérémonies solennelles qui commémoreront le premier anniversaire de la disparition du poète. L’idée est acceptée.
Verdi choisit pour solistes féminines ses deux amies fidèles, les Autrichiennes Teresa Stolz et Maria Waldmann, les créatrices d’Aïda et d’Amnéris. Le ténor Giuseppe Capponi et la basse Ormondo Maini compléteront le quatuor vocal. La partition est remise le 10 avril à l’éditeur Ricordi, et Verdi crée lui-même l’oeuvre le 22 mai 1874 en l’église San Marco de Milan, devant un parterre d’invités de marque, italiens et étrangers. Le triomphe est immense. Seul Hans von Bülow, ennemi de longue date de Verdi, jette son fiel sur la Messe avant même d’en avoir pris connaissance.

(En avril 1892, Bülow fera amende honorable, s’accusant d’avoir fait preuve en 1874 de cécité, de bestialité journalistique, de fanatisme wagnérien, et se déclarant touché par la grâce et ému jusqu’aux larmes malgré une exécution assez médiocre du Requiem.)
Verdi dirige de nouveau le Requiem à la Scala le 25 mai 1874 et les deux soirs suivants, il passe la baguette à Franco Faccio dans le temple du bel canto, avant de partir avec son oeuvre et ses solistes à l’assaut de l’Europe. C’est Paris, tout d’abord, et l’Opéra-Comique, pour sept concerts en juin dirigés par le compositeur. Le succès est si considérable que Camille Du Locle, librettiste de Don Carlos, et Escudier, éditeur parisien de Verdi, le persuadent de revenir l’année suivante pour huit concerts. Il y en aura sept autres en 1876, au Théâtre des Italiens cette fois (du 19 avril au 4 mai). Cela vaut à Verdi d’être fait commandeur de la Légion d’Honneur. Le Requiem est aussi présenté au Royal Albert Hall de Londres (15 mai) avec mille deux cents choristes, puis à Cologne et à Vienne (11 juin), au Théâtre de la Cour -Verdi reçoit cette fois l’Ordre de François-Joseph. A Londres et à Vienne, l’accueil de la critique est mitigé. Mais l’enthousiasme du public est sans équivoque. En 1879, Verdi dirige à nouveau le Requiem à Milan, au profit des victimes de l’inondation du Pô.

Le succès international du Requiem n’est pas le fait du hasard. Sans aucun doute, Verdi y a égalé ses plus beaux chefs-d’oeuvre pour le théâtre. Il a voulu une messe grandiose, et l’a créée lui-même avec cent musiciens et cent vingt choristes. Sur le papier, déjà, l’effectif est imposant : quatre solistes (soprano, mezzo-soprano, ténor, basse), choeur mixte et grand orchestre (avec, entre autres, quatre bassons, quatre trompettes, trois trombones et un ophicléide).
Contrairement aux opéras, le Requiem ne pouvait compter sur l’aide d’une intrigue pour s’assurer une cohérence. Verdi y remédie principalement par le jeu des thèmes. Hormis la réapparition des premières mesures de l’Introït et de la première section de la Séquence « Dies irae » dans le final, justifiée par les similitudes de textes, il n’y a pas de redites musicales entre les différents mouvements.

Informations pratiques :

Opéra de Toulon
Bd de Strasbourg
83000 TOULON
Direction : Claude-Henri Bonnet

Service Relations Extérieures
3 Avenue Colbert - 83000 TOULON
Tél 04 94 92 58 59 – Fax 04 94 92 58 64
Directrice des Relations Extérieures : Sylvie Morin-Bouttefr

Tarif 69€/52€/40€/27€/9€ (ajouter 1€ prime de location)

Tarif réduit 15% : Groupe + de 10 pers., Comités d’entreprise, Associations, Clubs du 3ème Age
Tarif réduit 50% : Scolaires, Etudiants – de 26 ans, Demandeurs d’emploi
15€ pour les personnes à mobilité réduite titulaires d’une carte Cotorep (80%) GIG, GIC

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