SAINT-REMY DE PROVENCE : Francisco SEPULVEDA

Francisco SEPULVEDA

Peintre, graveur, sculpteur.

Né en 1977 à Santiago du Chili. Vit et travaille en France depuis 2004.
Étudie le dessin, la peinture et la gravure à l ’Ecole des Beaux-Arts de Santiago.
Les oeuvres de Francisco SEPULVEDA figurent dans quelques collections publiques dont le Musée d’Art Moderne de Castro, le Centre d’Art contemporain de Cordoba, la Bibliothèque Nationale de France à Paris, l ’Institut Cervantes à Lyon, la Bibliothèque Municipale de la Part-dieu à Lyon, etc., et le Grand Prix
AZART 2009 du magazine éponyme lui a été décerné.

“ Une des caractéristiques importantes des images de Francisco SEPULVEDA est qu’elles ne sont pas intégralement explicables ni réductibles à une signification unique. L’oeuvre, ainsi que nous l’indiquions, nous parvient dans l’évidence de sa force percutante d’expression, et les images avec un coefficient de lisibilité calculé au niveau de certaines formes figuratives.

Toutefois, il n’en est pas moins vrai qu’elles nous arrivent doublées d’une imperceptible membrane sensible et mystérieuse, distillant une sorte de magie
lointaine. C’est en remuant ses ailes invisibles dans la peinture que cette magie lointaine installe l’inconnu à la surface. Si l’image n’est pas assignée à une seule signification, si elle est à ce point polysémique, c’est en fonction de la nature du matériel visuel mobilisé, convoqué, inventé, et en raison du style de Francisco SEPULVEDA, véritable syntaxe plastique opérant par synthèses ouvertes.

Ces synthèses ouvertes sont, littéralement, des conjonctions de coordination. Elles joignent tous les éléments nécessaires entre eux, et fixent le rapport horizontalité/verticalité. Elles libèrent des êtres et des choses traversés par les forces physiques et spirituelles en provenance de différents mondes : animal, végétal, minimal, aquatique, historique, culturel, réel, chimérique. Francisco SEPULVEDA travaille en les entrecroisant jusqu’à les rendre indiscernables matière vécue du réel et matière onirique des rêves. Aussi les images sont-elles toujours composites, avec des données très concrètes, mais renvoyant à des entités abstraites.

C’est donc conformément à cette conjugaison fluide du vécu et de l’imaginaire, sous les conditions du double rapport graphisme/peinture offrant densité plastique et puissance iconographique, que les figures, avant même de devenir images, sont, de fait, structurellement composites. Francisco SEPULVEDA
crée des corps hybrides, mi fétiches mi totémiques, mi marionnettes mi automates, ou bien encore des prototypes humanoïdes en partie machiniques ….

Figures de masques venues, depuis l’épaisseur des forêts et à travers le temps, d’anciennes civilisations sud-américaines, océaniennes, africaines, européennes. Certaines de ces figures, traitées par distorsions anatomiques non naturalistes tout en conservant certains traits de ressemblance humaine, fonctionnent avec des rouages de type robotique. Ces rouages semblent surgir d’une science-fiction ensorcelante ou d’un espace sidéral plus éloigné encore . Francisco SEPULVEDA combine des formes anthropomorphiques avec d’étranges prothèses androïdes. Il joue aventureusement, en déterminant leurs engrenages, sur des rencontres insolites qu’il provoque, sur les réminiscences mnémoniques des mythes ancestraux aussi bien que sur les intuitions futuristes, mais toujours dans la réalité présente du bouillonnement des métamorphoses dont il ne livre pas totalement les arcanes : il laisse la porte grande ouverte à de nombreuses interprétations. C’est aussi en jouant aventureusement sur les différences, les mondes variés et les inspirations
plurielle qu’il brasse et libère, que Francisco SEPULVEDA invente et définit son code stylistique personnel, enrichi de tous les secrets dont il est dépositaire : ce style si spécifique, avec lequel il agence le matériel visuel qui règne à la surface. “

Joël COUVE