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MARSEILLE : Simone Stoll

Après avoir passé quatre ans à Londres, trois ans à Berlin, six mois en Islande, puis quatroze ans à Marseille, Simone Stoll vit aujourd’hui entre Francfort, sa ville d’origine, et New York, sa nouvelle ville d’adoption. Dans cet entre-deux géographique, elle continue à étayer une œuvre dont le questionnement principal porte sur les ressorts intimes et les lieux corporels de l’identité.

Ses expériences à l’étranger (simultanément expériences de l’étrangeté), la nécessité de s’ouvrir mentalement mais aussi physiquement à de nouveaux langages et de nouveaux codes afin de permettre l’échange entre soi et les autres, composent le vécu émotionnel, sensoriel et intellectuel auquel Simone Stoll se connecte pour « créer les images d’un état réceptif »1 de l’être, de l’être au féminin. Car, précise-t-elle, « ma compréhension de l’intime ne peut être que celle d’une femme »1.

Softbodies-Big, encre sur papier aquarelle, 56x76cm, 2010

L’aveu est fait mais il doit être bien compris. Pour Simone Stoll, l’identité féminine n’est pas un combat des genres, c’est un constat, une réalité physique, constitutive, qu’il s’agit d’explorer au plus loin et au plus sensible pour se connaître soi-même. Le corps est pour elle une donnée inévitable, il est un médium intense d’expérimentation et de découverte du monde intérieur. Le monde extérieur, quant à lui, est soit aseptisé, soit considéré comme un ensemble archétypal de stimuli. C’est la pluie, le béton et le ciel gris dans la vidéo Rain, c’est un couloir d’hôtel, une plage de sable, ou un désert caillouteux dans la série des Walking, c’est un bruit d’eau dans Swim.

Dans les séries de dessins intitulées Softbodies ou Vulnerables, c’est cette enveloppe de vide nécessaire à toute présence.
Des présences organiques, fluides et fragiles, glabres et poilues, aux membranes délicatement tracées à l’encre et à l’aquarelle rouge, qui flottent sur un fond de papier laissé vierge. Des présences qui évoquent, sans pour autant les représenter, les organes génitaux de la femme. Lieu frontière où se sont déroulées les unions et les séparations principielles, lieu de l’échange et de l’identité en construction s’il en est. Même lorsque dans ses Loveletters, Simone Stoll réduit son geste artistique à produire une empreinte – celle des lèvres sexuelles – excluant par ce biais toute interprétation préalable et simulant le don de chair et de sang, ce qu’elle offre à notre vue, c’est un monde secret de plus, une confidence hermétique, apte à produire en chacun des images mentales de son soi profond, son soi singulier. Jamais le voile ne se lève sur une vérité tout à fait nue, une vérité première. A. K-C.

(1) Simone Stoll, Softbodies-extra, éditions la fabrique sensible, 2006

EXPOSITIONS

2010 Athens Video Art Festival (Greece) / 2010 Center For Contemporary Arts – Santa Fe – New Mexico (USA) / 2008 Non Stop Video, Formverk – Nyköping (Sweden) / 2007 The most curatorial biennal of the universe – Apexart – New York (USA) / 2006 Softbodies-extra – Das Boot – New York (USA)

COLLECTIONS PUBLIC & PRIVÉES

Elizabeth A. Sackler Center for Feminist Art – Brooklyn Museum – New York (USA) / Fonds d’art contemporain de la ville de Marseille (France) / Kjarvalsstadir Musée Municipal d’Art Moderne Reykjavik (Iceland) / Collection of Contemporary Art – Volksbank Dreieich (Germany)

PRIX & RÉSIDENCES

2007 Pollock Krasner Foundation Grant – New York / 2006 residency – Cox Studios, Art Systems, Brooklyn – New York / 2001-2002 residency – Akademie der Künste – Berlin / 1994 Kjarvalsstadir Musée Municipal d’Art Moderne de Reykjavik (Islande)

3ème Rue Galerie
du mercredi au samedi de 10h à 13h et de 15h30 à 19h30
Cité Radieuse Le Corbusier (3e étage)
280 bd Michelet 13008 Marseille - France
T : 04 91 78 23 61
M : 06 12 49 56 60
www.3emeruegalerie.com

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