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MARSEILLE : " Fauves en Provence "

Le Fortin de Corbières, édifié au XIXème siècle, vous présente les plus belles oeuvres de Monticelli, un espace de plus de 800m2 vous offrant un panorama unique sur la Rade de Marseille. Du 28 juillet au 24 octobre 2010, l’exposition "Fauves en Provence" verra le jour à l’étage.

Marc et Delphine Stammegna vous présentent FAUVES EN PROVENCE avec les oeuvres de Camoin, Chabaud, Dufy, Friesz, Lombard, Marquet, Roque, Seyssaud, Valtat et Verdilhan.

Au rez-de-chaussée, vous continuerez à voir l’atelier et quelques objets ayant appartenu à Monticelli ainsi que des oeuvres de 1848 à 1886. Dont des scènes de parc, des natures mortes, des marine et des paysages. Des conférences seront organisées également durant cette période par Marc Stammegna, vous expliquant l’importance de ce courant artistique et l’inspiration de ces artistes pour L’Estaque.

Fondation Monticelli

" D’une boutade du critique d’art VAUXCELLES, le mot « fauve » devint le 17 octobre 1905 le nom d’un des mouvements des plus extrémistes du moment en matière de liberté picturale. Il est évident que lorsque le grand public découvrit la salle Matisse et quelques-uns de ces effrayants tableaux (remettons-nous dans le contexte de l’époque) ainsi que les œuvres impressionnantes de couleurs pures de ces complices dans cette fracture de l’art, les esprits mirent un certain temps à comprendre que l’on avait complètement basculé dans la peinture moderne, bien que cela suive un chainon normal pour moi.

Le Fauvisme plonge ses racines dans l’œuvre de VAN GOGH qui lui-même s’inspire, et il l’écrit très souvent, de MONTICELLI. C’est donc pour cette simple raison qu’avec mon épouse Delphine, aussi passionnée que moi, avons décidé de présenter à la Fondation MONTICELLI à l’Estaque, berceau de ce mouvement, une exposition sur ces « génies exubérants ".
Marc Stammegna

C’est dans une lettre à Théo son frère que Vincent Van Gogh dit rêver de vivre la même vie et mourir de la même mort que Monticelli et qu’après avoir étudier la technique de ce dernier il affirme que son attention est de rendre « toute la musique de la couleur » et dire qu’après tout, l’avenir de l’art moderne est dans le Midi. Ainsi il ouvrit la porte aux Fauves.

RENE SEYSSAUD

TOURNESOLS SUR LA MER, 1898
Huile sur toile de René SEYSSAUD
1867-1952 ; 92 cm x 73cm

La première fois que l’on assimila Seyssaud au Fauvisme c’est lorsqu’un ami lui dit « je n’aime pas ta peinture, elle ressemble à celle de Van Gogh ». Il ne se doutait pas qu’il était proche de la vérité, ce dernier comme son illustre prédécesseur vivait continuellement dans l’angoisse, et comme lui toute sa vie fut consacrée à la peinture.
A l’inverse de Van Gogh qui s’intéressa à Monticelli, et bien là ce fut Monticelli qui remarqua Seyssaud, mais ce ne fut qu’en 1895 que des œuvres de ces deux artistes furent réunies sur le même mur, Honnorat, collectionneur de Monticelli lui proposa un contrat qu’il respecta toute sa vie refusant celui proposé par Vollard et la galerie Bernheim bien qu’il exposa régulièrement chez les deux marchands.
En 1904, Vauxcelles écrit dans Gil Blas « René Seyssaud est toujours le coloriste emporté, virulent, robuste jusqu’à la dureté, franc jusqu’à la brutalité que nous avons connu et applaudit ». Le Figaro, le 5 mai 1904 note sur Seyssaud « Imaginez du Van Gogh en pleine ardeur, du Cézanne sans concession, du Monticelli un peu rustique et sauvage ».

RAOUL DUFY

L’ESTAQUE, L’OREE DU VILLAGE, 1909
Raoul DUFY 1977-1953. huile sur toile 35 cm x 24 cm

Parmi les artistes fauves, Dufy fut considéré comme le plus imaginatif, le plus varié dans ses goûts, le plus gracieux aussi car les autres tenaient beaucoup à garder une réputation d’artistes sérieux. Lui était séduisant et la nature lui conférant cette vocation de séducteur lui avait fait don d’un angélique visage et d’un sourire.
Malgré tout cela il fut l’un des premiers à être conquit par le Fauvisme, et fut un coloriste vigoureux.
En 1908, il se retrouve avec Braque à l’Estaque et face à ce magnifique site il dira « Les yeux sont faits pour effacer ce qui est laid ». On a dit de lui qu’il fut le plus impressionniste des fauves.

AUGUSTE CHABAUD

CHEZ MAXIM’S, 1907
Auguste CHABAUD
1882-1955. Huile sur carton 53 cm x 67 cm

Chabaud va au-delà de la couleur, ses œuvres de la période Fauve frappent par leur rude austérité, alors que nul n’a été plus fauve que lui dans sa période exubérante. Cet artiste fut cité par différents critiques dont Apollinaire dans un essai sur les cubistes comme « cubiste instinctif », Salmon le retient comme fauve, quand à René Pichard dans la Croix en 1952 parle de son « fauvisme paysan ».
Mais pour moi, je serais tout à fait d’accord avec Cogniat qui le qualifie d’expressionniste français disant de lui qu’il refuse le pittoresque dans ses œuvres et n’accepte que la grandeur.

JEAN ROQUE

LES ROCHES ROUGES A AGAY, 1908
Jean ROQUE 1880-1925. Huile sur carton 52 cm x 72cm

Il est évident que Jean Roque a regardé Valtat, ce que l’on pourrait appeler la sensation de l’instant.
La création de son œuvre à grandes touches de couleur pure lui permit de créer le mouvement et la lumière.

LOUIS MATHIEU VERDILHAN

VILLAGE EN PROVENCE
Louis-Mathieu VERDILHAN
1875-1928
Huile sur toile 58,5 cm x 100 cm

Pour Louis Mathieu Verdilhan, seules les lignes essentielles ressortent, la couleur provocante accentue l’effet de puissance.
Il y a eu plusieurs périodes, mais elles sont difficiles à établir car il se remet perpétuellement en question bien qu’à partir de 1916, lorsqu‘il fit la connaissance d’Albert Marquet, il épure et s’efforce de saisir l’atmosphère.

LOUIS VALTAT

FEMME ET ENFANT AU PIED DE LA FALAISE, 1911
Louis VALTAT
1869-1952
Huile sur toile 27 cm x 45 cm

Un jour disait Vollard, on s’apercevra que Valtat était un grand peintre.
C’est maintenant que le jour commence à poindre et que l’on se rend compte qu’il n’était pas seulement un peintre de valeur, mais le premier en date peut-être des fauves, à une époque ou le terme n’était pas encore inventée et où il n’y avait pas d’expression même lointainement équivalente pour en tenir place.
Matisse, Vlaminck et Derain, ce n’est que dix ans après lui qu’ils osèrent recourir régulièrement à de telles pratiques.

EMILE OTHON FRIESZ

ENVIRONS D’AIX EN PROVENCE, 1908
Achille-Emile Othon FRIESZ 1879-1949. Huile sur toile 55 cm x 46 cm

Othon Friesz, Vauxcelles dira de lui c’est un cérébral et un sensuel. Il est certain que l’évasion vers la couleur n’a jamais été pour Friesz comme elle le fut pour Vlaminck, un but suprême.
Le style dira ce dernier est fait de cadence et de rythme.
Il fut souvent décrit comme le « fauve cézanien ».

CHARLES CAMOIN

NATURE MORTE AUX PECHES, 1904
Charles CAMOIN
1879-1965
Huile sur toile 38 cm x 48 cm

Ce dernier fut de ceux qui ont été fauves avec le plus de continuité, si l’on entend par là un passionné de la couleur.
Il disait souvent parlant de lui « je suis un coloriste, je l’ai toujours été, il n’y a plus beaucoup de peintres qui le sont ».

ALBERT MARQUET

L’ESTAQUE, 1918
Albert MARQUET 1875-1947Huile sur panneau 33,1 cm x 40,7 cm

Comme le dit si justement Louis Vauxcelles, le hasard des cohabitations adolescentes assemble des êtres qui ne sont frères que par le cœur.
Marquet, on l’a noté et c’est éclatant d’évidence, n’a rien du fauve. Il ne rugit pas, il parle, il a toujours parlé en termes d’une précision mesurée, il entre dans la « cage aux fauves » du salon d’automne de 1905 pour ne pas lâcher ses copains, ce qui ne l’empêche pas de sacrifier un instant à la couleur pure.
Duret dira « Cross, c’est la couleur, Marquet c’est la lumière ».

JOUEURS DE PETANQUE, 1906
Alfred LOMBARD
1884-1973 ; Huile sur toile 63 cm x 81 cm

ALFRED LOMBARD

En 1906, Lombard expose deux toiles pleinement fauve au salon d’automne à Paris et la série d’œuvres qu’il réalise en 1907, peu sans complexe être comparée aux productions des grands maîtres du fauvisme, tel que Derain, Braque ou Dufy.
Son œuvre fauve d’une extraordinaire vitalité constitue l’un des derniers flamboiements de ce mouvement.

- FONDATION MONTICELLI
- Fortin de Corbières
- Route du Rove
- L’Estaque
- 13016 Marseille
- Ouvert du mercredi au dimanche de 10h00 à 17H00
- Entrée : 4,50 € - tarif réduit : 3,50 €
- Visite par Marc Stammegna 10 €/ personne (à partir de 20 personnes)
- www.associationmonticelli.com

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