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Protokoll sur papier glacé !

Christian Lutz ne s’encombre pas du protocole pour approcher les grands de ce monde ! Il en fait de la chair à Canon, son appareil photo. Le tir est précis, la cible parfaitement identifiée. L’artiste, endosse la combinaison du photographe snipper et "flingue" les cérémonials pompeux, parfois ridicules et souvent ostentatoires !

Une exposition primée

Dans son travail « Protokoll », Christian Lutz s’introduit dans les
sphères du pouvoir politique.
Il s’intéresse aux mises en scène de l’autorité, aux rapports de
hiérarchie et aux différents protocoles auxquels sont soumis les
Ministres et leurs délégations.
L’ironie et la distance glacée du regard de Christian Lutz sur nos
gouvernants lui ont valu d’être nominé au Prix européen 2007 de
la Fondation HSBC pour la photographie, de remporter le prix
suisse de la photographie ewz-Selection 2008, ainsi que le second
prix Nicolas Bouvier et le prix allemand du livre.

Le "protocole" de Chistian Lutz

Les photographies de Protokoll ont été réalisées entre octobre
2003 et juillet 2006, principalement à l’occasion de déplacements
à l’étranger de plusieurs délégations du Département fédéral
suisse de l’intérieur, soit une quinzaine de voyages au total.
Ce travail a été motivé par un rapport ambigu, fait d’attirance et de
répulsion, que j’entretiens avec l’autorité, le pouvoir et les systèmes
hiérarchiques.
« J’avais l’intention depuis longtemps de confronter la photographie
que je pratique à certains codes de comportement liés au pouvoir.
Peut-être pour mieux les tolérer ensuite.
Ma rencontre avec le Président de la Confédération suisse alors
que je séjournais à New York en 2003 m’a permis de réaliser mes
premières prises de vue.
J’ai d’abord dû faire face au temps nécessaire pour approcher les
protagonistes, manquant beaucoup d’images à tenter de rattraper
leurs limousines et étant souvent refoulé faute d’autorisations.
Je me demandais continuellement quelle serait la dernière porte
qu’on me laisserait franchir...
Par la suite, j’ai eu l’opportunité de me rapprocher franchement
des personnages de mon histoire. C’est alors qu’il s’est agi de
mesurer l’écart qui me sépare d’eux. J’étais le bienvenu au coeur
de leurs activités, mais il m’a fallu prendre suffisamment de recul
pour garder une distance critique.
Protokoll est le résultat d’un voyage à escales multiples dans un
univers codé et clairement mis en scène dans lequel les scénarios
sont écrits à l’avance.
Au retour de mes séjours à l’étranger, mes proches me
demandaient de leur parler des endroits que j’avais parcourus.
Je n’ai jamais su que répondre : je me suis toujours senti dans
une bulle diplomatique fermée, traversant des milieux culturels
différents mais rencontrant des personnages aux comportements
identiques. »
Christian Lutz / Juillet 2007

Une exposition selectionnée par SouthArt pour l’Atelier Soardi

Protokoll est en effet, l’une de ses expositions programmée par l’association South Art pour l’Atelier Soardi.
Articulant son projet autour du calembour de Marcel Duchamp,
« Cure d’Azote sur la Côte d’Azur », South Art souhaite créer à
Nice un carrefour de la création émergente européenne, où l’on
viendrait « changer d’air », à rebours du tropisme des capitales et
du cloisonnement de l’art contemporain. Revendiquant l’héritage
de la Côte d’Azur comme lieu de la modernité et dans la continuité
de son action antérieure, South Art se propose comme terrain de
croisements et d’expérimentations, de surprises et d’échanges, de
résistance et d’humour.
À travers les actions de South Art, on pourra découvrir des artistes
d’ailleurs, rencontrer des démarches artistiques singulières et se
confronter à d’autres regards sur la création. South Art souhaite
inscrire son action dans un réseau d’échanges avec des acteurs
européens de la création contemporaine comprise au sens large.
Afin de favoriser des échanges de qualité avec des artistes et
des créateurs venant de tous horizons, South Art privilégiera
les résidences d’artistes et les expositions croisées, autour de
problématiques choisies conjointement. Contre le cloisonnement
des champs de la création contemporaine, South Art développera
des projets hybrides s’inscrivant aux confluents des arts plastiques,
des arts visuels et des arts vivants (danse, musique, théâtre…),
de l’architecture, de l’urbanisme, voire même de la recherche
scientifique, industrielle ou médicale.
Cette volonté d’ouverture et de dialogue se retrouvera dans la
programmation de South Art. Ainsi les expositions et événements
organisés à l’Atelier Soardi se développeront également hors les
murs, à travers des projets visant à rapprocher l’art contemporain
des publics et à l’inscrire dans la vie quotidienne de Nice et sa
région.
Dans cette logique d’ouverture aux publics, South Art mettra ses
compétences et sa connaissance de la jeune création européenne
au service de collectivités territoriales ou d’entreprises souhaitant
développer des projets spécifiques, tels que la mise en oeuvre
du 1% (construction ou réhabilitation de bâtiments publics,
d’équipements routiers ou d’aménagement du territoire) ou la
constitution de collections privées.

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