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Biot : Britannicus, une histoire de famille

La troupe Antibéa Comédie délaisse le cadre cosy du théâtre du même nom, le temps d’une soirée. Ca se passe ce vendredi à Biot et c’est en plein air. Déloger le théâtre, les artistes et la scène, une jolie idée pour profiter de la fraîcheur d’une soirée d’été, tout en se cultivant.

L’histoire d’une famille…

Au cœur de la pièce : l’enlèvement de Junie, la disgrâce d’Agrippine, la naissance du démoniaque Néron, la mort de Britannicus… Une histoire de famille mais aussi de société, de pouvoir décadent. Un grand classique, revisité par Dominique Czapski sous forme d’analyse contemporaine. Une nouvelle mise en scène originale et poignante comme le directeur de l’Antibéa en a l’habitude. Entre respect de la partition et nouvel éclairage sur l’œuvre. Ecrite par Racine en 1669, Britannicus est l’une des œuvres les plus abouties des grands classiques français.

Néron, Franck Heutematte
DR

Une fois de plus Dominique Czapski relève le défi et remet au goût du jour une pièce souvent jugée longue et soporifique, avec une adaptation sous « surveillance » ( puisque l’œil d’une caméra observe les moindres détails sur scène).
Il a lui-même joué le rôle de Néron, c’était en 1984, sous la houlette de Julien Bertheau. C’est sans doute de cet homme que lui vient cette passion pour Racine. Aujourd’hui, l’acteur devenu metteur en scène rend aussi hommage à un ami. Des acteurs héroïques, une action qui saisit le spectateur dès les premières minutes, des passions déchaînées, une tragédie à la fois décadente et violente sur fond de drame familial, bref une pièce qui vaut vraiment le détour.

Albine, Catherine LE DU
DR

Et d’une autre…

Après Shakespeare (Hamlet), Tchekhov (Oncle Vania, La Mouette), la compagnie de l’Antibéa Comédie d’Antibes s’attaque à un autre géant, plus contemporain : Racine ( 1639-1699). Tous les comédiens sont issus de la même formation. Un langage dramatique original, pour une famille théâtrale qui aime se retrouver sur les planches. La troupe de l’Antibéa sort de son théâtre pour atterrir à Biot, le temps de revisiter un classique et de conquérir la foule.

Dominique CZAPSKI
DR

Trois questions au metteur en scène, Dominique Czapski

C’est un spectacle un peu particulier demain soir, vous le dédiez à votre ami Julien Bertheau, dont vous étiez l’assistant...

Bien entendu, on pense beaucoup à lui ! C’est une pièce dans laquelle il m’a dirigé il y a 25 ans. Je joue un peu le rôle d’un héritier là. C’est quelque chose que j’ai appris de lui directement, c’est un peu la continuité, c’est dans la coulée en quelques sortes...

Ce n’est pas difficile de jouer en plein air ? Comment on aborde le fait de sortir des murs du théâtre ?

Je trouve ça intéressant. Pour la plupart des comédiens c’est une première expérience... Le lieu lui-même est expérimental (ndlr : à l’heure de l’interview la technique n’est pas encore au point). C’est un lieu compliqué et difficile, mais c’est avant tout, un lieu qui se prête facilement au jeu... Les comédiens auront plaisir à jouer de la tragédie, du Racine, dans un endroit comme celui-ci !

A 24 heures du spectacle commet vous sentez-vous ?

Ca va très bien ! J’ai envie de m’amuser ! J’ai aussi envie que les comédiens s’amusent. On ne joue pas du Racine sans joie dans le jeu, sans plaisir à jouer. Il faut interpreter et jouer avec le bout de ses doigts pieds ! Mais aussi avec le décor, avec son corps, on ne peut pas jouer sans être vraiment imprégnés : il faut jouer avec ses ovaires, avec ses couilles ! Donner tout ce qu’on a. C’est un théâtre trop exigeant ! A l’instar d’une symphonie de Mozart : il faut bien accorder son piano...

Aurélie Mignone

Informations pratiques :

BRITANNICUS de Jean Racine
Vendredi 3 juillet à 21h
Jardin Frédéric Mistral – BIOT

Plus de renseignements :

Compagnie Antibéa

04 93 34 24 30

Tarifs
12€ / réduit : 10€

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