Novembre rouge : Russie et avant-gardes
Le Festival Manké 2010 offre une célébration inattendue de l’année France Russie par la
marge et les avant-gardes. Étrange panorama de l’universalisme et des traditions de l’Oural à
l’Atlantique, cet unique concert-conférence en plusieurs courtes séquences et performances
s’annonce comme un événement sonore public et visionnaire... Un accomplissement
révolutionnaire !
Constatant avec Julio Cortázar que "la notion de genre, telle qu’elle était comprise dans le passé,
s’est effondrée", les inventeurs du Festival Manké ont entrepris de présenter quelques aspects de
l’évolution des repères et du mélange des contraires dans la musique actuelle.
Imaginé par le
collectif Les insupportables comme une manifestation parallèle au Manca (le festival des musiques
d’aujourd’hui présent à Nice depuis plus d’un quart de siècle), le Manké est une action qui depuis 10
ans a su s’inscrire durablement dans le paysage culturel de la Côte d’Azur et au-delà, renforçant
l’importance de la musique contemporaine dans le Sud.
En écho à l’année France Russie 2010, le Festival Manké consacre sa huitième édition à une
exploration approfondie des résonances artistiques issues des turbulences de la Révolution
d’Octobre 1917 en Russie. Cette période ayant favorisé l’éclosion de nombreuses avant-gardes dans
tous les domaines artistiques et littéraires reste idéalement en phase avec les références et les
concepts développés, depuis sa naissance en l’an 2000, par ce festival indépendant de musique
contemporaine.
L’avant-garde russe naît à l’aube du XXe siècle dans une Russie prérévolutionnaire. L’effervescence
intellectuelle et culturelle connaît alors son apogée : de nombreux artistes se libèrent des contraintes
sociales ou esthétiques héritées du passé. Les grands mouvements artistiques de l’avant-garde russe
de 1907 à 1927 - néoprimitivisme, fauvisme russe, cubo-futurisme, première abstraction,
suprématisme, constructivisme, école de Matiouchine, de Filonov, etc. - par leur incroyable
inventivité, donnent naissance à l’art abstrait et permettent à la culture russe d’accéder à la
modernité.
Les peintres Kandinsky, Malevitch, Gontcharova, Larionov et Tatline marqueront de
leur empreinte tout l’art du siècle à venir. En musique, la Révolution de 1917 crée autour des idées
du Futurisme l’espace vital nécessaire à leur développement. Hors de tout esthétisme bourgeois,
Mossolov, Roslavetz, Lourié, Avraamov et les autres incluent dans leurs créations les composantes
dynamiques de la vie de cet âge des machines, avant d’être dévorés par leur propre environnement.
Programmée à Nice le vendredi 12 novembre 2010, cette nouvelle édition du Festival Manké
envahira l’auditorium Albert Camus de la BMVR Louis Nucéra avec concerts, conférences et
performances !
Concert-conférence panoramique en 12 courtes séquences et performances
avec Marcel Bataillard, Frédérik Brandi, I Burtuoni, Tina Colombani, Kristof Everart,
Alban Gaignard, Guignol’s band, Members of Ex-Tasy, Dominique Pasteur, Provoko al
frakaso, Guy Reyes, Henri Roger, Joëlle Vinciarelli, Fabienne Volto... + invités surprise !
Vendredi 12 novembre 2008, de 14h30 à 18h30 - Entrée libre
Auditorium Albert Camus de la Bibliothèque Louis-Nucéra
2, place Yves Klein, Nice
Frédérik Brandi, concert-diffusion : "Double jeu en URSS", superposition
plunderphonique des hymnes des anciennes républiques socialistes soviétiques.
Guignol’s band, musique : "Plaine ma plaine", en forme d’hommage à Albert Ayler.
Marcel Bataillard, conférence-performance : "Malevitch, pourriture noble de l’Art
Russe ?"
Guy Reyes, conférence-performance musicale : "Le double jeu de Juan Martinez", sur la
base d’un récit du journaliste Chaves Nogales, retrace l’épopée d’un danseur de flamenco en
pleine révolution russe. Aux côtés du maestro Reyes, Alban Gaignard à la guitare et un(e)
invité(e) surprise.
Fabienne Volto & Frédérik Brandi : musique russe du millésime 1917, pour piano
(Rachmaninov, Stravinsky, Prokofiev, etc.) et textes de poètes révolutionnaires.
Henri Roger, musique improvisée pour un homme seul : dérives sur les fondements
théoriques énoncés dans le Thesaurus of Scales and Melodic Patterns de Nicolas Slonimsky.
Members of Ex-Tasy, concert : quatre transfuges des pays du Sud-Est, rebelles sans
kolkhoze, ont mis sur écoute les plus grands noms de la musique des années Guerre Froide.
Après leur rock à l’herbe de bison, le nom de Poutine n’évoquera que de délicieux beignets et un
enregistrement sera forcément compromettant. Accordéon : Sergueï Ferrerov, Chant et percus :
Iza Marczeddu, Guitare et chant : Stefan Leonchinski, Chant et dénonciation : Dietr Bozzidär.
Manké Dance Company, divertimento : "Communication autour des balais russes".
Dominique Pasteur, interview-révélations (propos recueillis par Tina Colombani) :
"Damien Hirst : après le réalisme socialiste, un réalisme capitaliste ?", un témoignage
poignant qui dénonce - anonynement - les tendances d’un certain art contemporain.
I Burtuoni, musique : "U partigianu", choc des cultures. Partisans russes à la mode corse.
Provoko al frakaso, ciné-concert : "La grève", musique électronique et acoustique
improvisée en trio sur la diffusion des deux derniers chapitres du chef d’oeuvre d’Eisenstein.
Pour kaoss pad guitare, ondulateur analogique et trombone modifié.
UN ÉVÉNEMENT SONORE PUBLIC ET VISIONNAIRE...
UN ACCOMPLISSEMENT RÉVOLUTIONNAIRE !