| Retour

Fin de cet événement Février 2015 - Date du 18 décembre 2014 au 27 février 2015

Grisha Bruskin

Dans le cadre de l’année de la Russie à Monaco, la galerie Marlborough a le grand plaisir de présenter pour la deuxième fois une exposition personnelle du peintre et sculpteur russe Grisha Bruskin, qui a reçu en 2012 le prestigieux prix Kandinsky pour les arts visuels en Russie. L’exposition est prolongée jusqu’au 27 février 2015.

Grisha Bruskin à la galerie Marlborough

On se croirait dans un musée d’archéologie moderne, ne manquent que les vitrines.

L’"Archaeologist’s Collection" que nous présente Grisha Bruskin dans une scénographie particulière (sur fonds noirs) est constituée d’un groupe de petits bronzes peints en blanc représentant les archétypes de l’époque soviétique (l’athlète, le jeune marin, le garde-frontières, la femme soldat, etc).

Bruskin, Happy Childhood, 2008-09, bronze, natural_patina and steel, ed of 2, 65 7-8 x 21 x 17,5 in, NON 49 487
Bruskin, downed plane

Face à ces sculptures d’un blanc glacé, un petit groupe de guerriers à taille humaine aux membres mutilés paraissant sortir de terre, semblables aux armées retrouvées en Chine en 1974. C’est d’ailleurs le cas. Afin de donner à ces grandes sculptures une patine particulière, celle du temps, elles ont été enterrées pendant plusieurs mois pour paraître issues de civilisations anciennes.
Cette idée est redoublée par des photos présentées sur un grand panneau montrant des objets comme s’ils provenaient d’une documentation de fouilles.

Bruskin, Groom, 2008-09, bronze, natural patina and steel, ed of 2, 69 x 24.25 x 17,5 in, NON 49 482

« Bruskin comme tout véritable artiste tente de ne pas oublier et importe le passé dans la contemporanéité. Mais comme un artiste moderne, il sait que cette opération n’est possible que si le passé n’est pas simplement copié ou ravivé mais présenté dans une forme endommagée, déformée - le processus de l’oubli est allégoriquement représenté par les signes visibles de la fragmentation et de la décomposition. » (Boris Groys, in « Grisha Bruskin : Archaeologist’s collection », 2014)

Bruskin, melancholy androgynous warriors (C)

En créant ainsi une archéologie à rebours, un jeu ironique avec le temps, ce sculpteur russe reconnu (il a reçu en 2012 le prestigieux prix Kandinsky pour les arts visuels) explore le passé, mais un passé récent, celui de l’URSS des années staliniennes.

Ainsi, une autre série de sculptures blanches : "H-Hour", interroge le mythe de l’ennemi à travers différentes représentations : l’Etat hostile, l’ennemi de classe, ou celle de l’ennemi de tout homme, le temps.

Toutes représentations d’un univers pétrifié dans lequel un troupeau de rats semble suivi d’une procession de chiens décharnés... Un monde troublant, voire inquiétant.

Bruskin, our home is russia

Photo de Une : Vue de la deuxième partie de l’exposition de Grisha Bruskin : Archaeologist’s collection - Courtesy Galerie Marlborough Monaco

Artiste(s)

Grisha BRUSKIN

Grisha Bruskin est né en 1945 à Moscou. Après ses études à l’Institut d’Art de Moscou en 1968, il devient membre de l’Union des artistes soviétiques. Ses trois premières expositions en URSS sont fermées prématurément par les autorités soviétiques. En 1988, le tableau Fundamental Lexicon atteint un prix (...)

pub