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EXPOSITION : Exposition inaugurale au Musée Bonnard du Cannet - du 26 Juin au 25 Septembre 2011

Le thème de la première exposition qui aura lieu au Muée Bonnard à partir de 26 Juin s’est naturellement imposé par rapport au territoire, mais aussi parce que les oeuvres réalisées au Cannet entre 1922 et 1947 constituent la singularité et la marque de Pierre Bonnard. Elle réunira une quarantaine de peintures et près de 20 oeuvres sur papier réparties autour de 4 chapitres, et se déploiera sur l’ensemble des espaces d’exposition.

Des chefs-d’œuvre aussi incontournables que « L’Autoportrait en boxeur », « l’Atelier au mimosa », « La Terrasse ensoleillée », « Baignoire » ou « L’Amandier en fleurs » feront partie de ce premier événement. « Ce peintre », écrira son neveu Charles en 1927, « qui ne veut peindre que des bonheurs n’est pas l’homme gai que l’on pourrait croire. Il promène sur le monde un regard qui ne lui laisse échapper aucune de ses douleurs, aucune de ses incompréhensibles lois. » Aucune des deux guerres mondiales qu’il a connu comme la crise économique des années 30, ne sont évoquées dans cette oeuvre magistrale qui se déroule en parallèle au temps qui passe.

La Salle à manger au Cannet, 1932 - huile sur toile, 95 X 100 cm, dépôt du musée d’Orsay

Les quatre chapitres

L’exposition qui à bénéficié par ailleurs d’un soutien financier exceptionnel de l’Etat, se repartie en quatre chapitres. Dans le premier, « Découverte du Midi », on retrouve Bonnard dans le Midi, où il découvre une lumière et une végétation qu’il ne connaît pas ; la couleur des eucalyptus, oliviers, amandiers et mimosas se révèle sous la lumière de la Méditerranée. L’impact sur Bonnard est immédiat ; il écrira à sa mère une phrase désormais célèbre : « J’ai eu un coup des Mille et Une Nuits. La mer, les murs jaunes, les reflets aussi colorés que les lumières ... ». Le deuxième chapitre, « La vie intérieure - Nus, natures mortes et intérieurs » remémore la vie de Pierre Bonnard au Cannet dès 1992, où il vient passer plusieurs mois par an et s’imprégner de l’atmosphère de sa lumière et de ses couleurs en différentes saisons. Mais ce n’est qu’en 1926 qu’il acquiert Le Bosquet, une maison sur les hauteurs du Cannet qui lui offre une vue dominante sur la baie de Cannes et le massif de l’Estérel. « Paysages – un monde de sensations » c’est un troisième chapitre qui donne à voir le rôle très important du paysage dans sa peinture. es premiers paysages peints au Cannet montrent combien le peintre a une vision classique et moderne à la fois, peu à peu gagnée par la synthèse. En 1940, il distinguera 4 types de paysages : « paysage à espace avec fonds intéressants, paysage intime avec objets expressifs, paysage effet de lumière prédominant, paysage décoratif peu de ciel et meublé ». L’exposition inaugurale fera un dernier saut dans « La couleur a le pouvoir de l’abstraction – œuvres ultimes ». Ces paysages ultimes de Bonnard peints en pleine guerre ne contiennent aucune trace du drame que l’Europe traverse. Dans ce contexte particulièrement sombre, et comme pour conjurer la réalité, il n’y a jamais eu autant de jaune et d’éblouissement coloré dans sa peinture. À l’opposé, ses autoportraits faits pour lui seul indiquent « sa part d’ombre ». 15 autoportraits scandent l’analyse qu’il fait de lui-même de 1889 à 1946, à chaque fois, à des moments clefs de l’évolution de sa pensée et de sa peinture, souvent des moments de crise.

La Salle à manger au Cannet, 1930 - crayon sur papier, 12,5 X 16 cm, dépôt de M.F. et P. Vernon, 2010

L’oeuvre inclassable de Bonnard est intemporelle et détachée du temps. Sa relecture et la création d’un musée qui lui est dédié participent à sa reconnaissance.

Musée Pierre Bonnard : 16 bd Sadi Carnot - Cannet

Informations : www.museebonnard.fr

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