Bruno Mendonça, joueur de mots, lanceur de boomerangs, souffleur de poèmes et détourneur d’échecs, est souvent présenté comme l’artiste le plus jeune de l’Ecole de Nice, ce mouvement artistique initié par Yves Klein, Martial Raysse, Arman, rejoints par César, et plus tard Ben... Mais quand on le croise ici, Mendonça, voyageur de l’art, s’élance déjà vers d’autres territoires, performances, installations, hyperréalisme, frôlant parfois les frontières de l’Oulipo lorsqu’il fait rendre gorge à la langue, investissant le monde des bibliothèques lorsqu’il s’empare de dictionnaires pour en bâtir son igloo multimédia, confectionnant des alphabets inconnus mis au jour dans les strates de son monde imaginaire. Et tandis que la plupart des artistes tentent de livrer leur lecture du Monde, Bruno Mendonça nous en donne au contraire une malicieuse cryptographie. Entremêlant les séquences documentaires saisies sur le vif tout au long d’une dizaine d’années avec une visite rêvée dans un mystérieux dédale à la rougeur de brique, ce film tente de cerner l’artiste insaisissable.
Un débat animera le film, en présence des personnes filmées, du réalisateur et de l’artiste.
Bruno Mendonça est né à Saint-Omer, dans le Pas-de-Calais, le 29 novembre 1953.
Il a réalisé sa première exposition en 1973, ses premières performances en 1976. Elles le conduiront au Portugal, au Zaïre, en Italie, au Congo, en Pologne, en Irlande, en Allemagne…
Deux thèses consacrées aux performances relatent ses différentes « actions », dont la durée dépasse souvent les 24 heures.
Il a conçu ses premiers livres en 1976 et créé sa maison d’édition, Utopia, en 1981. Il est l’auteur de plus de 150 livres d’artiste, chacun réalisé de 1 à 20 exemplaires.
Il a co-organisé des festivals de performances à la Maison des Jeunes et de la Culture de Nice-Gorbella (1979, 1980, 1981), et l’Art à la Page, festival du livre d’artiste de Cagnes-sur-mer (1990, 1991, 1992).