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"NEBRASKA" d’Alexander Payne

Prix d’interprétation masculine Bruce Dern
Cannes 2013

Sortie en salles le 2 avril 2014

Memento

Finalement distribué sur nos écrans près de 11 mois après sa sélection en
compétition officielle au Festival de Cannes 2013, "Nebraska" est une jolie
comédie, drôle et touchante, qui a valu un prix d’interprétation justifié à Bruce Dern, grand acteur américain trop longtemps méconnu et sous employé.

Filmé en noir et blanc, ce road movie raconte l’histoire d’un vieil homme (Woody : Bruce Dern) qui, persuadé d’avoir gagné le gros lot à une loterie commerciale, cherche à rejoindre, par tous moyens, le Nebraska, pour y toucher son gain.

Devant l’obstination de ce vieillard sénile que la famille veut placer en maison de retraite, seul un de ses deux fils (David : Will Forte) le prendra en pitié et l’emmènera en voiture pour récupérer le chèque auquel personne ne croit.

Durant ce périple, à la poursuite d’un espoir dérisoire et à la recherche des traces du passé, nous découvrons l’émouvante histoire d’un homme plein de non-dits et sa relation inachevée avec un fils qui saisit cette opportunité unique pour lui déclarer son amour.

Reposant principalement sur la remarquable composition de ses comédiens, Nebraska, est pour autant, un film plus subtil et ambitieux qu’il n’y paraît.

A l’image de son cinéaste, Alexander Payne, qui a notamment réalisé "Sideways" et "Mr Schmidt" avec Jack Nicholson, ce film discret et lucide décrit, en filigrane, le portrait d’une Amérique pauvre et déboussolée, bien éloignée de l’image glamour qui est habituellement véhiculée au cinéma.

C’est, bien évidemment, cet arrière plan qui transcende cette histoire d’apparence très mineure et qui, à l’instar des comédies italiennes aigres-douces des années 60, nous émeut en nous faisant rire et sourire souvent.

Délicatement mais efficacement filmée, "Nebraska" est, à l’image de son réalisateur, une œuvre légèrement austère et nostalgique, mais éminemment sincère et juste et qui vous fait vous sentir bien après la projection.

Ce que les Américains appellent un "feel good movie".

Il faut donc garder en mémoire "Nebraska", touchant "feel good road movie" comme un indispensable passeport pour s’engager sur les chemins du souvenir.

Artiste(s)