Fabrice Hyber crée une oeuvre « qui répond à de multiples définitions ». A partir de données précises appartenant à notre époque, il les interprète mettant en jeu leurs virtualités, leurs énergies, leurs flux qui sont ses principaux sujets.
La nature a toujours été pour lui un objet d’interrogation :
nature de son enfance en Vendée, où il crée un site fait de la plantation de 70.000 arbres d’espèces différentes et, avec d’autres artistes qu’il invite, où ils travaillent sur le modèle de la maison et de ses fonctions,
nature du corps, à travers ses activités, son bien-être ou ses maladies,
nature des formes vivantes de la société dont il pense les relations, les
combinaisons et les développements.
Son exposition à la Fondation Maeght évoquera aussi une nature inhumaine à partir de situations dont nous prenons, chaque jour davantage, conscience, par exemple à partir de notions comme l’humidité, la sécheresse qu’il met en parallèle avec les activités des laboratoires scientifiques qu’il qualifie d’humides ou de secs. Comme il l’a souvent déclaré « le dessin est la formulation de ma pensée », ce qui
a pour conséquence de donner une qualité extrêmement dynamique, ample, ouverte aux croisements des analyses qu’il met en oeuvre et à la connaissance sensible qui construisent son travail. Cette pensée en acte dans l’univers, traitant des organisations sociales comme des comportements individuels, sera, à travers ses dessins, ses peintures, le fil rouge de l’exposition.
- Fabrice Hyber, Sauge robot, 2008
- DR
Pour reprendre des catégories classiques : « nature naturante, nature construite, nature imaginaire », ou pour citer une expression de Fabrice Hyber, nature « en rhizome » seront en dialogue avec la nature locale et universelle, la nature mythologique, la « nature-jardin » de Miró qui entoure l’architecture du bâtiment de Josep Lluís Sert.
Lion d’Or de la 47e Biennale de Venise, Fabrice Hyber collabore avec des architectes aussi bien qu’avec des danseurs comme Angelin Preljocaj et des scientifiques comme Robert Langer au Laboratoire ou avec le professeur Olivier Schwartz de l’institut Pasteur. Fabrice Hyber s’exprime tant dans le cadre de grandes commandes pour l’espace public qu’au travers de réflexions plus intimistes.
Son oeuvre a été exposée dans de nombreux musées, centres d’art français et étrangers. Elle est présente dans les grandes collections internationales. Il a récemment montré un ensemble de travaux dans l’exposition intitulée « Immortalité » à Moscou, Nizhny Novgorod, Krasnoyarsk et dans les expositions « Seed and grow » au Vangi Sculpture Garden Museum et « Je s’aime » au Watari-Um à Tokyo.
L’exposition de la Fondation Maeght présentera une centaine de peintures, dessins, sculptures.
Commissaire d’exposition : Olivier Kaeppelin