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YVON LAMBERT : La donation…sine qua non

Sans blague ! Yvon Lambert capable de faire don à l’Etat de 450 œuvres de sa collection provenant pour la plupart d’artistes les plus chers du monde !

Yvon Lambert © AFP-Boris Hervat

Car même critiqué pour sa soi-disant avarice affiliée aux doutes que ce joli pactole ne lui aurait pas coûté le moindre euro Monsieur Yvon Lambert reste aux yeux du public un grand collectionneur d’art contemporain faisant figure de mécène. Il faut voir les trésors, bulles spéculatives ou non, dont il est détenteur !
Basquiat, Twombly, Serra, Boltanski, Kiefer, Buren, Lévêque, Nan Goldin, Andres Serrano dont le Piss Christ fut voué aux fourches caudines des interprétations de cathos intégristes, visiblement pas au fait du "message" crypto crypté de l’artiste qui, parait-il, se veut à charge contre le rejet de la religion. Se nourrir du quiproquo n’est pas une fin en soi mais elle permet d’entretenir une certaine notoriété artistico/financière jalousée par vos pairs. Outre fin galeriste et éditeur, n’en déplaise à ses détracteurs qui le pensent inculte et sans discernement, c’est à la diva que nous nous adressons. Vous savez le genre chafouin, pas content, qui piétine de rage avec ses petits poings et ses petits pieds au moindre obstacle obstruant ses désiratas. A ce vieux gamin gâté par la vie, ce qui n’exclut pas "l’effort" (je laisse les guillemets à la convenance du lecteur) pour y arriver, il est temps de lui souligner que l’on ne deale pas son patrimoine (ou intérêts personnels), fût-il honorable, sur le dos de la ville même consentante ou du contribuable qui l’est sans doute beaucoup moins.
Je m’explique. Logée depuis 2000 dans le superbe hôtel Caumont à Avignon, sa collection estimée selon Christie’s à 100 millions d’euros et qu’il veut de ce fait offrir gracieusement au bringuebalant paquebot France, cache en contrepartie un troc plutôt juteux pour notre généreux donateur souhaitant doubler sa surface d’exposition en annexant l’édifice voisin l’hôtel de Mautfaucon qui abrite encore à ce jour l’Ecole Supérieure des Beaux-arts dont Jean-Marc Ferrari en est le gourou directeur "inspiré" aujourd’hui viscéralement contesté par ses ouailles d’étudiants un brin remontés pour son autocratie et la mauvaise gestion des lieux.
Bref, déguerpissez jeunes gens, les caprices d’un collectionneur "adulé" par les instances sacralisées du marché de l’art ne sauraient souffrir de vos "jérémiades". Car cela va sans dire, cette proximité souhaitée au départ comme fusionnelle entre ces jeunes artistes en herbe et le temple sacro-saint des œuvres de Monseigneur Lambert n’est plus de mise, et qui sait si elle l’a d’ailleurs été. La municipalité préfère céder aux exigences de la diva "très contrariée" en prenant à sa charge tous les frais d’entretien, d’assurance, de loyer et de gardiennage sans compter les subsides du Département et de l’Etat pour financer en réalité un caprice de milliardaire. D’autant plus malin le renard (certains assimilerons cela à de la prudence) que cette donation ne représente qu’une partie de sa collection ; le reste étant promis à une côte des plus fructueuses si la courageuse tempête estudiantine daigne retomber et se soumettre aux lois du marché.
Non mais !!!

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