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EXPOSITION : Disques et Sémaphores - Biot Musée Fernand Léger jusqu’au 11 octobre 2010

2010, un programme anniversaire
Aujourd’hui, à l’occasion de son cinquantième anniversaire, le musée national Fernand Léger propose une programmation plus riche que jamais. A partir d’un sujet inédit élaboré par Arnauld Pierre (université Paris-Sorbonne), cette manifestation se propose de rapprocher les signes picturaux élaborés par le peintre autour de 1920 à ceux de la signalisation et de la signalétique moderne. Le développement des outils de communication, liés à l’essor des chemins de fer, des transports maritimes et fluviaux et plus généralement à la transformation du paysage urbain, intéresse passionnément l’artiste, attentif aux mutations de son époque. Signaux, lettres et pictogrammes se retrouvent dans ses œuvres sous forme de motifs plastiques, parfois schématisés jusqu’à l’abstraction. Le tableau fonde alors son efficacité sur les techniques de communication moderne privilégiant concision de la forme et aplat coloré.

M-L. Baugniet, L’homme du rail, 1923.. © Adagp, Paris 2010. Dunkerque, musée d’art contemporain.

Foncièrement optimiste, Léger a toujours souhaité témoigner de la beauté de son époque. Contrastes de formes et dynamisme de la couleur évoquent le rythme de la machine, la poésie des objets et la beauté de la grande ville moderne.

« … je reconnais que la vie moderne est souvent en état de contraste et facilite le travail. L’exemple le plus fréquent c’est le panneau-réclame dur et sec, couleurs violentes, lettres typographiques, qui coupe un paysage mélodieux. […] La rue moderne avec ses éléments colorés, ses lettres typographiques m’a beaucoup servi (pour moi, c’est matière première). »
-  Fernand Léger, « Notes sur la vie plastique actuelle », paru en français dans 7 Arts, n°20, Bruxelles, 15 mars 1923.

Le langage du signal chez Léger et ses contemporains

F.Léger, Le chauffeur nègre, 1er état 1919. © Adagp, Paris 2010. Collection particulière.

L’exposition s’intéresse aussi au cadre urbain comme le lieu privilégié de cette communication visuelle abstraite. Pendant l’Entre-deux-guerres, la grande ville apparaît comme une vaste imbrication d’images schématiques - enseignes, affiches, signalisation, plaques et panneaux. Les œuvres de Léger sur ce thème reflètent une expérience de la réalité urbaine placée sous le signe de la fragmentation et de la décomposition du mouvement. Pictogrammes figuratifs (contours de silhouettes humaines), schématiques (flèches directionnelles) ou symboliques (fragments de grilles ou de poutrelles métalliques) apparaissent comme autant de composantes d’une langue visuelle, à la fois élémentaire et universelle. L’écrit entre aussi dans ce projet de schématisation. Lettres et fragments de mots stylisés annoncent les recherches postérieures de Josef Albers au Bauhaus ou de Wladyslaw Strzeminski en Pologne sur la réduction des lettres à un seuil minimal de reconnaissance.

A propos de l’art de Fernand Léger

« Lorsque, dans nos véhicules ultrarapides, nous fonçons à travers les rues de nos villes, nous ne pouvons plus discerner les détails des bâtiments. Depuis nos trains express également, les perspectives urbaines ne nous apparaissent que comme des silhouettes. […] À une telle perception du monde […] ne peut répondre qu’une architecture qui montre les surfaces les plus unitaires, les plus calmes possibles, qui par sa clarté n’offre aucun obstacle au regard. »

L’architecte Peter Behrens, « Einfluß von Zeitund Raumausnutzung auf moderne Formentwicklung », publié dans Der Verkehr. Jahrbuch des DeutschenWerkbundes, Iéna, Eugen Diederichs, 1914, p. 8.

Autour de l’exposition

- samedi 4 septembre 2010 à 21h, projection en plein air dans le jardin du musée de Trafic,de Jacques Tati.

- opération « Les Portes du temps » autour de la typographie du 12 au 29 juillet 2010.

http://www.musee-fernandleger.fr/

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