Quand le Design Parade à Hyères

Design Parade édition 4 ouvre ses portes le 3 juillet à la Villa Noailles de Hyères. Un festival international de design des plus atypiques. On est loin, très loin de la biennale de Saint-Etienne. Différentes expositions et un évènement majeur : le concours des jeunes designers. Seuls dix d’entre eux sont en compétition.
Et si ce chiffre est minime au regard des centaines de candidatures envoyées, c’est pour préserver l’esprit des lieux. « Nous sommes dans une maison, tous les designers sont des convives. Et parce qu’en sus de toute la partie workshop nous consacrons beaucoup de temps à discuter et échanger avec les candidats, le jury statuera sur le travail bien sûr, mais aussi sur l’épaisseur de la personnalité du jeune designer », explique Catherine Geel, la commissaire d’exposition.

Autre particularité de ce concours, « les lauréats ne reçoivent pas de chèques mais du travail ». Et quel travail ! Le Grand Prix est doté, entre autres d’un séjour de recherche d’un an à la prestigieuse Manufacture nationale de Sèvres, d’un stand sur le salon professionnel now ! design à vivre et d’une exposition personnelle à la villa Noailles en juillet 2010. Michel Charlot, lauréat de l’édition dernière présentera cet été son univers rigoureux et sensible.

Design Parade, édition 4

Jasper Morrison président du jury

Bien que cette année le jury soit présidé par Jasper Morrison, l’un des designers les plus en vogue, un autre prix sera décerné par le public. Enfin, le prix du design du groupe Seb récompensera un lauréat par la somme de 10 000 euros. Pour remporter ce dernier, les jeunes designers doivent reconcevoir un appareil électroménager, en contact avec un designer de Seb. Une façon d’accueillir les jeunes designers dans le monde du travail.
Et parce qu’il est important d’en finir avec le clivage ‘design de galerie’ vs ‘design de produit’, Design Parade s’applique à montrer l’étendue du travail des designers, « car ce sont souvent les mêmes qui ouvrent à la fois dans l’industrie et dans les galeries d’art » affirme Catherine Geel.
Quoi de plus normal finalement que ce rapprochement ? Comme le souligne Jean-Pierre Blanc, directeur de la Villa Noailles, « tout ce que nous faisons ici, comme les Noailles l’ont extraordinairement illustré en leur temps, c’est une tentative pour établir des passerelles entre les arts, décloisonner les domaines, et réunir les artistes ».
Une préfiguration de l’exposition permanente rendra hommage à ce couple de mécènes qui a fortement influencé l’art d’aujourd’hui.

Marie Lavoquet