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Bernard AUTIN

En vous promenant dans les jardins publics de Saint-Tropez, vous vous apercevrez que parfois, la nature joue de drôles de tours, car ce ne sont plus de véritables fleurs qui poussent ici, mais des fleurs en acier inox d’un mètre cinquante. Ceci n’est que l’un des exemples qui montrent à quel point les sculptures de Bernard Autin (Rouen, 1946) sont appréciées sur la Côte d’Azur.

Architecte, passionné par les bateaux et le vent, Autin est parvenu à transformer une matière comme le métal, par nature froide et lourde, en des objets qui ont pour ambition de toucher le ciel, courbés par le vent comme des branches d’arbres du futur ou comme des restes de vies passées, des âmes de fer et de cuivre, des pensées avec les pieds sur terre, dans le ciment ou dans le bois, et la tête dans les nuages.

Les silhouettes tribales ou à l’air insulaire et caribéens, qui marchent sur la Promenade de Nice ou Villefranche-Sur-Mer, sont courantes ; de gros pingouins stylisés à l’air amaigri, ou des visages sans yeux, pourtant gracieux et charismatiques.

C’est une personne modeste, Bernard. Il se présente en disant que « la rencontre de la lame et du vent a fait de lui un apprenti sculpteur ». Un homme qui vise à l’essentiel, qui est capable de faire plier le fer ; une fois, Hercule avait essayé, il y a des siècles de cela, et ses mains lui font encore mal…

Son amour pour la Guadeloupe transparaît aussi dans ses plus petites sculptures, toutes avec une base fixe, parfois tellement lourde que pour organiser une exposition, il a du s’adresser aux clubs de body building locaux (…dommage qu’il n y ait plus Hercule).

C’est bien une lutte que vivent les sculptures d’Autin et qui est innée en elles-mêmes et tandis que leur frêle lourdeur bouge sous le vent comme une page de papier de l’histoire de la sculpture, par ce conflit, comme cela arrive souvent, des œuvres d’art naissent.

www.bernardautin.com


Frank IODICE
www.frankiodice.it

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