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Marc CHAGALL

Evénements liés à l'artiste

Exposition "Marc Chagall - Aux (...)

"Deux grandes expositions de gravures mettent à l’honneur deux grands collectionneurs. Le premier, Castor Seibel, accompagne depuis de nombreuses années la programmation du Centre d’art par des prêts, notamment autour des expositions : André Masson / Les Grands Illustrés, ou Le Monde merveilleux de l’oeuvre gravé en couleurs Georges Braque / La Magie (...)

Fin : Avril 2016 Voir l'événement

1887
Marc Chagall naît à Vitebsk, petite ville de Russie
blanche, le 7 juillet, dans une famille juive traditionnelle.

1906
À la fin de ses études juives et laïques, Chagall suit pendant
deux mois les cours du peintre Yéhouda Pen. Parallèlement,
il fait un apprentissage de retoucheur chez le
photographe Miestchaninov.
Fin 1906, il part pour Saint-Pétersbourg et tente, sans
succès, d’être peintre d’enseignes afi n d’obtenir le permis
demandé aux juifs pour résider dans la capitale. Le
mécène et avocat Goldberg le prend alors en charge.

1907
Chagall entre à l’école fondée par la Société impériale
pour la protection des Beaux-Arts, dirigée par le peintre
Nikolaï Roerich. Ses travaux sont récompensés d’une
petite bourse. Roerich obtient même son sursis militaire.

1908
Il étudie quelques mois à l’école privée de Saidenberg
et fait la connaissance de collectionneurs et mécènes :
Vinaver, député à la Douma, son beau-frère Léopold
Sev, le critique Syrkine et l’écrivain Pozner, tous rédacteurs
de la revue libérale juive Voshod. Sur la recommandation
de Sev, Chagall entre à l’école Zvantseva, dirigée
par Bakst et Doboujinski. Il y restera deux ans.

1909
À Vitebsk, chez son amie Théa Brachmann, il rencontre
Bella Rosenfeld qu’il épouse en 1915.

1910
Chagall participe pour la première fois à une exposition
collective organisée par l’école Zvantseva.
Il quitte Saint-Pétersbourg pour Paris grâce à une bourse
offerte par Vinaver. Il s’installe tout d’abord impasse du
Maine et fréquente les académies de La Palette et de La
Grande Chaumière. Il est profondément marqué par ses
visites dans les musées, galeries et salons : au Louvre,
il admire en particulier Manet, Delacroix, Géricault,
Courbet, Millet, Rembrandt, Le Nain, Fouquet, Chardin,
Watteau et Uccello ; chez Durand-Ruel, Renoir et les impressionnistes
 ; chez Bernheim, Van Gogh, Gauguin et
Matisse. Il fait la connaissance de Sonia et Robert Delaunay,
rencontre Gleizes, La Fresnaye, Léger, Metzinger,
Marcoussis, Lhote et Segonzac.

1911-1912
Début 1912, Chagall s’installe à La Ruche, où il côtoie
Laurens, Archipenko, Léger, Modigliani, Kogan, Soutine…
Chagall se lie d’amitié avec les poètes Blaise Cendrars,
Max Jacob, André Salmon et Guillaume Apollinaire, qui
lui dédie le poème Rotsoge.

1912-1914
Grâce à Kogan, Delaunay et Le Fauconnier, Chagall participe
au Salon d’automne de 1912, puis au Salon des
Indépendants en 1913 et en 1914. Après avoir participé
au Salon d’automne allemand, organisé en octobre
1913 à Berlin par le marchand Herwarth Walden, Chagall
expose à la galerie Der Sturm au printemps 1914 l’ensemble
des oeuvres qu’il a peintes à Paris. Après le vernissage,
il prend le train pour Vitebsk.
La déclaration de guerre brise bientôt tout espoir de
retour à Paris.

1914-1915
À Vitebsk, Chagall retrouve Bella, qu’il épouse le 25 juillet
1915.
Grâce à son beau-frère Iakov Rosenfeld, économiste
éminent, Chagall devient responsable de la revue de
presse au bureau d’Économie de guerre à Petrograd.
Dans les milieux littéraires, il rencontre les poètes Blok,
Essenine, Maïakovski, Pasternak.

1916-1917
Ida naît le 18 mai 1916.
À Petrograd, Chagall participe à diverses expositions
collectives. Les collectionneurs Kagan-Chabchaï, Wissotski
et Morozov, acquièrent plusieurs de ses oeuvres.
Il est considéré comme un des artistes majeurs de sa
génération.
Chagall illustre à l’encre de Chine trois oeuvres de la littérature
yiddish, Le Magicien de Peretz, Avec le coq et
Avec la petite chèvre de Der Nister.
À la veille de la révolution, les efforts autour de la création
d’un art juif nouveau s’intensifi ent. Kagan- Chabchaï
envisage même la construction d’un musée juif pour lequel
il achète plusieurs toiles importantes de Chagall.
Lorsque les événements d’octobre éclatent, l’égalité
des droits civiques des juifs est proclamée. Lounatcharski,
président du ministère de la Culture et des Arts pour
toute la Russie, propose à Chagall de diriger le département
des Beaux-Arts du futur ministère des Affaires
culturelles (avec Maïakovski pour la poésie et Meyerhold
pour le théâtre). Sur les conseils de Bella, Chagall décline
la proposition, et ils retournent à Vitebsk.

1918
En août 1918, Lounatcharski approuve le projet de
Chagall de créer une école des Beaux-Arts à Vitebsk.
Nommé commissaire des Beaux-Arts, celui-ci doit « organiser
des écoles d’art, des musées, des expositions,
des conférences et toute autre manifestation artistique
dans la ville et la région de Vitebsk » (Vitebskii listok, 20
septembre 1918). Il organise d’abord une grande exposition
des artistes de Vitebsk et dirige les décorations
célébrant dans la ville le premier anniversaire de la révolution
 ; puis il se consacre à la création d’une école d’art
populaire, d’un atelier communautaire et d’un musée
ainsi qu’à l’enseignement du dessin.

1919
Parmi les professeurs invités à enseigner à Vitebsk,
Chagall réunit Doboujinski, ancien maître de l’école
Zvantseva, le peintre Pougny et sa femme Xénia Bogouslavsakaïa.
L’école des Beaux-Arts, qui prend le nom
d’Académie libre, est inaugurée le 28 janvier. Chagall
partage la direction de l’atelier de peinture avec Ermolaïéva
et Pen ; Lissitzky insiste pour que Malévitch
enseigne également à l’Académie. Tandis que Chagall
occupe la place d’honneur dans la Première exposition
officielle d’Art révolutionnaire au Palais des Arts de Petrograd
(douze oeuvres sont acquises par l’État et deux
oeuvres par le musée de Toula et le musée de Smolensk),
Chagall et Malévitch s’opposent violemment. Le chef du
suprématisme pousse Chagall à démissionner, en substituant
au nom d’Académie libre celui d’Académie suprématiste.

1920
Chagall quitte défi nitivement Vitebsk et s’établit à Moscou.
Sous l’influence de Bella, il s’intéresse particulièrement
au théâtre. Après le refus des maquettes pour Le
Joueur et Le Mariage de Gogol, pour le Révizor de Gogol,
et pour Le Baladin du monde occidental de Synge,
Alexeï Granovski, directeur du théâtre juif Kamerny à
Moscou, permet à Chagall de travailler plus étroitement
pour la scène et de réaliser les décors pour trois petites
pièces de Sholem Aleikhem, Les Agents, C’est un mensonge
et Mazeltov. Il se consacre alors entièrement aux
peintures murales destinées à la petite salle du théâtre :
L’Introduction au théâtre juif, La Musique, La Danse, Le
Théâtre, La Littérature, L’Amour sur scène, Le Repas de
noce.

1921
Chagall enseigne dans les colonies d’orphelins de
guerre Malakhovka et IIIe Internationale, aux environs
de Moscou.

1922-1923
Aidé par Lounatcharski, Kagan-Chabchaï, et le poète
Jurgis Baltrusaïtis, ambassadeur de Lituanie à Moscou,
Chagall peut emporter à Kaunas l’ensemble de
ses oeuvres qui seront exposées au club des Écrivains.
Chagall quitte alors défi nitivement la Russie et part pour
Berlin, où Bella et Ida le rejoignent.
Sa première tâche est de retrouver chez Herwarth Walden
les toiles qu’il lui a laissées en 1914. Il lui faudra cinq
ans pour en récupérer trois. Quant aux sommes dues, la
dévaluation les avait fait totalement disparaître. Chagall
est ruiné.

1923-1926
À l’initiative de Blaise Cendrars, la famille Chagall arrive
en septembre à Paris. Ambroise Vollard lui commande
les illustrations pour Les Âmes mortes de Gogol. Installé
à Paris, avenue d’Orléans, il réalise d’abord des
variantes et de nouvelles versions de ses oeuvres antérieures
perdues.
Il refuse de rejoindre le groupe des surréalistes.
Séjours en Normandie et en Bretagne.

1926-1927
Séjour dans le Midi.
À la demande d’Ambroise Vollard, il travaille aux
planches pour les Fables de La Fontaine et pour Le
Cirque Vollard. Il rencontre Rouault, Bonnard, Vlaminck,
Maillol et Zervos. Contrat avec la galerie Bernheim-
Jeune, qui sera rompu en 1929. Il est membre
fondateur de l’Association des peintres graveurs. Nombreux
voyages à travers la France.

1928-1929
Il rencontre Supervielle, Eluard, Schwob et Maritain.

1930-1932
Vollard lui commande les illustrations pour la Bible : les
Chagall décident de visiter la Palestine.
Publication de Ma vie.
Voyage aux Pays-Bas.

1933
À Mannheim, autodafé d’oeuvres de Chagall par les nazis.
Rétrospective à la Kunsthalle de Bâle.

1934-1938
Séjours en Espagne et en Italie.
Les nazis décrochent ses oeuvres des musées allemands.
Trois de ses peintures (Pourim, L’Hiver, La Prisée) fi gurent
à l’exposition d’art dégénéré Entartete Kunst.
Il reçoit la nationalité française.

1939
La famille Chagall se réfugie à Saint-Dyé-sur-Loire.

1940
Il achète une maison à Gordes.

1941-1944
Invité par le Museum of Modern Art, Chagall s’installe à
New York en juin 1941.
Il y voit régulièrement Jacques et Raïssa Maritain, Lionello
Venturi, le poète yiddish Joseph Opatoshu et retrouve
Léger, Bernanos, Mondrian, André Breton. Il rencontre
Pierre Matisse qui sera désormais son marchand
pour les États-Unis.
En 1942, il réalise au Mexique les décors et les costumes
du ballet Aleko, musique de Tchaïkovski, chorégraphie
de Léonid Massine.
Bella meurt brutalement le 2 septembre.

1945
Traduction avec Ida des mémoires de Bella écrites en
yiddish, Lumières allumées.
Il rencontre Virginia McNeil qui partagera sa vie jusqu’en
1951.
Il réalise à Long Island, à la demande de Georges Balanchine,
les décors pour L’Oiseau de feu de Stravinski.

1946-1947
Naissance en 1946 de David McNeil.
Rétrospective au MoMA de New York, puis à l’Art Institute
de Chicago. Bref retour à Paris pour assister à
l’inauguration de sa rétrospective au musée national
d’Art moderne.

1948
De retour en France, il s’installe à Orgeval. Il fait la
connaissance de Claude Bourdet (rédacteur en chef
du journal Combat), retrouve Eluard, Paulhan, Maritain,
Yvain Goll, Reverdy, les marchands Louis Carré et Aimé
Maeght, ainsi que Tériade (qui rachète toutes les gravures
pour Les Âmes mortes et la Bible).
En septembre, il reçoit le Prix de gravure à la Biennale
de Venise.

1949
Long séjour auprès de Tériade à Saint-Jean-Cap-Ferrat.

1950
Chagall achète « Les Collines » à Vence.
Il pratique la lithographie chez Charles Mourlot.
Il rencontre Matisse qui vit à Cimiez et Picasso à Vallauris.
Rétrospective à la Haus des Kunst de Munich.

1951
Voyage en Israël à l’occasion de sa première exposition.

1952
Il rencontre Valentine Brodsky.
Il pratique la céramique et la sculpture.
Il travaille à la demande du père Couturier à la décoration
de l’église d’Assy.
Voyages en Grèce et en Italie.

1953-1955
Gouaches pour Daphnis et Chloé.
Exposition à la Galerie Maeght.
En 1955, il commence la série des peintures murales du
Message biblique.

1956-1957
Année d’intense production lithographique : Daphnis et
Chloé (édité par Tériade).
Tériade publie la Bible.
En 1957, il fait un troisième voyage en Israël.
Il s’installe dans l’île Saint-Louis à Paris.

1958-1959
Décor pour le ballet Daphnis et Chloé à l’Opéra de Paris.
Il rencontre le maître-verrier Charles Marcq, directeur
de l’atelier de vitrail Simon à Reims.

1960-1965
Premières tapisseries avec Yvette Cauquil-Prince.
Décoration du foyer du théâtre de Francfort (1960).
Décorations pour le nouveau Metropolitan Opera
House (1965).
Décors pour La Flûte enchantée à New York.
Commande par André Malraux du plafond de l’Opéra
de Paris (1963-1964).
À partir des années soixante, Chagall se consacre en
grande partie à l’art monumental :
- Vitraux pour la cathédrale de Reims (1960-1974), la
synagogue de la clinique de Hassadah à Jérusalem
(1960-1962), la cathédrale de Metz (1964), le siège
des Nations Unies (1964), l’Union Church de Pocantico
Hills (1966), l’église de Tudeley dans le Kent (1967-
1978), l’église de la Fraumünster de Zurich (1970), la
chapelle des Franciscains à Sarrebourg (1976), l’église
Saint-Étienne de Mayence (1978-1981), la cathédrale
de Chichester (1978), l’Art Institute de Chicago (1979),
l’église paroissiale de Saillant-de-Voutezac ;
- Mosaïques pour la Knesset (1967), l’université de Nice
(1968), la fondation Maeght à Saint-Paul de Vence, le
musée du Message biblique (1971), la First National
City Bank de Chicago (1972), la chapelle Sainte-Roseline
aux Arcs (1976).

1966-1967
En 1966, installation défi nitive à Saint-Paul de Vence.
En 1967, publication du Cirque de Tériade.
Les 17 peintures et 38 gouaches du Message biblique
sont présentées au Louvre.
Donation Marc et Valentina Chagall à l’État français des
17 grands tableaux du Message biblique.

1968-1970
Voyage à Washington.
Pose de la première pierre du musée national du Message
biblique à Nice.
Voyage en Israël.
Gouaches pour les Antimémoires de Malraux.

1971-1985
Des rétrospectives lui sont consacrées dans le monde
entier, à Paris, en 1959 (musée des Arts décoratifs), 1969
(Grand Palais), 1984 (musée national d’Art moderne) ; à
Saint-Paul de Vence en 1984 (fondation Maeght) ; et en
1985 à la Royal Academy de Londres et au musée de
Philadelphie.

1973
Il se rend à Moscou où il signe les panneaux retrouvés
du théâtre juif.
Le 7 juillet, inauguration par André Malraux du musée
national Message biblique Marc Chagall à Nice.

1974-1977
Édition des Poèmes par Gérald Cramer à Genève.
Il est nommé grand-croix de la Légion d’honneur.
Voyage en Italie et en Israël.

1978-1980
Voyage à Florence.
Gravure des Psaumes de David.

1981-1984
Il se consacre essentiellement à des peintures de petit
format et à la gravure.

1985
Le 28 mars, Chagall meurt dans sa quatre-vingt-dixhuitième
année à Saint-Paul de Vence, où il est inhumé.

Photo de Une : Marc Chagall à Paris, vers 1925 (©Archives Marc et Ida Chagall, Paris

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