Cette exposition se veut une rencontre entre deux générations d’artistes ; elle souligne la résonance de l’oeuvre de Picabia et la manière dont Miguel Chevalier prolonge et élargit son influence.
Pionnier de l’art numérique, il est le créateur de différents herbiers virtuels grâce à une démarche initiée à la fin des années 1990. Ses recherches prennent appui sur l’observation du monde végétal qu’il transpose dans l’univers numérique. Ses oeuvres tissent des liens entre la nature méditerranéenne, qui inspira Picabia, et l’art digital.
L’un de ces herbiers, les Fractal Flowers, présenté lors de l’exposition, trouve l’une de ses sources d’inspiration dans les Transparences, partie de l’oeuvre de Picabia développée alors qu’il vit dans le Sud, et dans laquelle les éléments végétaux se mêlent aux corps humains.
Miguel Chevalier proposera sept dessins réalisés au moyen de robots, créés spécifiquement pour l’exposition, qui se veulent un dialogue ouvert avec les Transparences de Picabia.
Le parcours d’exposition
Sur les deux niveaux du centre d’étranges fleurs, à la croisée du végétal, du minéral, de l’animal et de la robotique, évolueront à travers leur représentation sur différents supports technologiques : mouvantes sur des écrans LCD, elles se fixent sous forme de sculptures réalisées en impression 3D ou réapparaissent en hologrammes. L’impression digigraphique permet également une matérialisation numérique, de leur naissance à leur disparition.
Le hall d’entrée du premier niveau présentera, à travers une scénographie ludique et originale, des photographies, des cartes postales et des affiches relatives à la présence de Francis Picabia à Mougins de 1925 à 1935.
Le hall d’entrée du second niveau reviendra sur la série des Transparences. Un film (46 minutes) de Claude Mossessian sur les réalisations aux robots de Miguel Chevalier y sera également projeté.
Miguel Chevalier
Né en 1959 à Mexico, Miguel Chevalier est diplômé de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris (1981) et de l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris (1983).
Il utilise depuis 1978 l’informatique comme moyen d’expression. Il s’est imposé internationalement comme l’un des pionniers de l’art virtuel et du numérique. Il interroge les logiques induites par l’ordinateur, telles que l’hybridation, la générativité, l’interactivité, la mise en réseau, et poursuit un constant dialogue avec l’histoire de l’art en abordant la question de son immatérialité. Il collabore régulièrement avec des architectes, des designers, des compositeurs de musique.
Il réalise, au niveau international, des oeuvres in-situ qui revisitent l’histoire et l’architecture des lieux, occasionnant ainsi une nouvelle lecture. Certaines de ses oeuvres se présentent sous forme d’installations numériques projetées à grande échelle. Elles immergent le spectateur au centre d’un univers virtuel interactif en devenir permanent.
Parallèlement, Miguel Chevalier développe un travail de sculptures. Par le biais des techniques d’impression 3D ou de découpe laser, il explore les possibilités de matérialiser ses univers virtuels. Il a été nommé en 2002 Chevalier des arts et des lettres. Son oeuvre Sur-Nature (Paradis Artificiels) – 2004 a été sélectionnée comme référence du baccalauréat pour l’enseignement de spécialité d’arts plastiques en classe terminale.