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Le Ministre de la Culture accueilli au Château de Vence pour l’exposition « Attention à la figure »

Frédéric Mitterrand, Ministre de la Culture et de la Communication a été accueilli par le Maire de Vence lors du vernissage de l’exposition d’été du Château de Villeneuve / Fondation Emile Hugues. Une exposition centrée sur la question de la représentation et l’évocation de la figure humaine, l’un des motifs essentiels de l’art occidental. Un motif dominant ou en retrait, selon les époques et les artistes… « Attention à la figure » est à découvrir jusqu’au 7 novembre.

Dans ce cycle d’apparition / disparition de la figure, Vence a été le témoin de deux moments remarquables, qui méritent que l’on s’y arrête. Dans l’art du 20e siècle, la figure est passée par diverses phases de transformation et de déconstruction, cessant à certains moments d’être un motif dominant, tout au moins sous sa forme figurative.

En 1961-62, et alors qu’il se prépare à regagner Paris après plusieurs longs séjours à Vence, Jean Dubuffet - après les textures et les fonds indifférenciés de différentes séries des années 50 - introduit de nouveau dans son travail « une forme de figuration délibérément exacerbée » (H. Damisch).

Socle rationnel « Hommage à la mafia » 2002 Photographie couleur 150x120cm. Photo : Marc Domage - Courtesy Galerie Xippas.

A peu près au même moment et dans le même lieu, Robert Malaval, dans son travail autour de l’Aliment blanc, invente un autre mode de « suscitation » de la figure.

Plus tard, la figure reviendra chez Malaval sous la forme des portraits-silhouettes Rose-Blanc-Mauve de 1965-68, peints au pochoir, dans lesquels demeurent des traces de l’Aliment blanc qui adhèrent encore aux membres des figures.

Une cinquantaine d’années plus tard, il est intéressant de confronter à ces deux oeuvres la vision que peuvent avoir de la figure humaine deux artistes d’aujourd’hui.

Chez Philippe Ramette, c’est l’artiste qui se met en scène dans ses photographies issues de performances qu’il réalise lui-même.

Quant à Natacha Lesueur elle traite le corps, dans ses photographies, comme une surface d’inscription de marques diverses obtenues notamment à l’aide de matières alimentaires.

Robert Malaval Dormeuse 1965 Résine et pigment 210x110cm Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain de Nice

ATTENTION A LA FIGURE

Dès le début du siècle, et notamment avec le Cubisme, la figure éclate, comme d’ailleurs les autres éléments représentés, en une juxtaposition ou superposition de plans différents.

À partir de ce moment, elle ne cessera de faire l’objet de différentes formes de déconstruction et d’effacement, qui tendent à la priver de la valeur de vérité psychologique dont le portrait en particulier, sous ses différentes formes, s’était longtemps prévalu.

Ce qui en demeure, chez certains peintres ou sculpteurs, tient davantage de la corporalité brute, travaillée par des forces puissantes (Francis Bacon, par exemple), ou encore, à l’opposé, par la tentation de l ‘effacement et de la spectralité (chez Giacometti par exemple).

Dans l’art d’aujourd’hui, on trouve parfois du corporel, de la visagéité, des empreintes, des traces, de l’absence plus ou moins clairement évoquée.

Tout se passe comme si la notion de figure avait éclaté en un ensemble de traits partiels, laissant chaque fragment poursuivre une vie autonome….

Natacha Lesueur MA 2006 200x334cm Impression jet d’encre sur digital canevas.

CHATEAU DE VILLENEUVE / ART MODERNE ETCONTEMPORAIN

FONDATION EMILE HUGUES - 2, PLACE DU FRENE – 06140 VENCE

Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 12h30 et de 14h à 18h

Tel 04.93.580.15.78

www.museedevence.com

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