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Giacometti & Maeght 1946-1966

La Fondation Maeght rendra cet été hommage à l’artiste Alberto Giacometti et également à l’Homme. Vingt ans d’amitié ont lié Alberto Giacometti
et Aimé Maeght. Vingt ans de collaboration, d’échanges
et de regards partagés sur la création. Une intimité
révélée au travers de courriers, de films et de portraits
qui donneront au visiteur un éclairage nouveau sur
Alberto Giacometti.
Prévue de longue date, cette exposition réunissant plus
de 170 oeuvres majeures permettra de découvrir un
Giacometti intime. Cette retrospective sera le grand
rendez-vous artistique de l’été 2010.

Alberto Giacometti -au vernissage de son exposition à la Galerie Adrien Maeght en 1959
Archives Galerie MAEGHT - courtesy Fondation Maeght

Alberto Giacometti, 1901-1966

Sculpteur, peintre et dessinateur
Alberto Giacometti est l’un des artistes les plus importants du vingtième siècle. Devenu célèbre grâce à ses sculptures, il
a été également un peintre et un dessinateur de renom. Même s’il faisait déjà partie des personnalités de premier plan
du mouvement surréaliste dans le Paris des années trente, ce sont ses créations d’après-guerre qui sont devenues son
héritage artistique majeur. Les statues longues et effilées incarnent le style, si facilement reconnaissable, de Giacometti.
La représentation de l’être humain dans sa vulnérabilité et son angoisse existentielles constituent le sujet principal de sa
création. Pour Giacometti, il s’agissait de saisir la réalité dans toute sa complexité.

Les débuts, 1922-1929

Après la période néo-impressionniste
de sa jeunesse, de laquelle datent des
oeuvres telles que Le Paysan (1921) et
Autoportrait (1923), Giacometti traverse
à Paris une phase de sculpture cubiste,
entre 1925 et 1928. Pour la première
fois, il ne travaillait plus sur modèle,
mais de mémoire. Il voulait créer des
compositions à caractère sémiotique et
qui captent la réalité dans des formes
épurées. C’est ainsi que virent le jour
des sculptures comme Femme-Cuillère
(1926-1927) et Femme couchée qui rêve
(1929).

La période surréaliste, 1930-1934

Alberto Giacometti - Homme Qui marche 1960
Archives Galerie MAEGHT - courtesy Fondation Maeght ST GERMAIN

Giacometti appartient, de 1930 à 1934,
au mouvement surréaliste et passe
pour être son meilleur sculpteur. Le
surréalisme l’amène à s’intéresser à la
dimension fétichiste des objets sculptés.
Cette époque est celle des sculptures,
telles Boule suspendue (1930-1931), Pointe
à l’oeil (1932) et Femme égorgée (1932).
Les idées surréalistes sont également à
l’origine des figures allongées à surface
lisse et aux lignes précises des années
trente : Femme qui marche (1932-1934),
L’Objet invisible (1934).

La période de la rupture, 1935-1945

Au milieu des années trente,
Giacometti revient au modèle. Cette
démarche entraîne la rupture avec les
surréalistes. Giacometti s’efforce dès
lors, dans ses oeuvres, de chercher une
« ressemblance » qui, selon lui, ne peut
être saisie qu’à distance. Il en résulte
des figures toujours plus petites, qui
parfois ne dépassent pas le centimètre
et demi. C’est dans sa chambre d’hôtel
à Genève que l’artiste continue ses
travaux entre 1942 et 1945.

Le « style Giacometti », 1946-1951

Le développement décisif dans l’art
de Giacometti a eu lieu en 1946 après
son retour à Paris. C’est à partir de
simples croquis de gens dans la rue que
lui vint l’idée des grandes sculptures
filiformes qui caractérisent son
oeuvre aujourd’hui. Ses personnages
paraissent distants, pour ainsi dire
dépourvus de corps, voire de poids, et
expriment à la fois l’éloignement et la
proximité. Les femmes sont debout, les
jambes jointes, les bras contre le corps
et les pieds difformes : Femme debout
(1946), Grande Figure (1947). Les hommes
sont représentés en mouvement :
Homme qui marche (1947), Homme qui marche
sous la pluie (1948). L’artiste regroupait
quelquefois plusieurs sculptures, mais
de manière à ce qu’elles donnent une
impression de solitude : Place (1948),
Quatre Femmes sur socle (1950), La Forêt
(1950). Dans les rares représentations
animales, comme Le Chat (1951) ou Le
Chien (1951), le côté caractéristique
ressort dans les contours squelettiques.

Alberto Giacometti - Le chien 1951
Archives Galerie MAEGHT - courtesy Fondation Maeght

L’oeuvre tardive, 1952-1966

Dans les années cinquante, l’art de
Giacometti a mué une fois encore.
Progressivement, ses personnages
reprennent du volume, ce qui renvoie
moins au corps lui-même qu’au mode
de travail de l’artiste. Les sculptures de
cette époque portent des empreintes
de pouces et des traces de couteau, et
elles illustrent clairement le processus
de création. Les oeuvres de la dernière
décennie, les bustes de son frère
Diego, de sa femme Annette et de son
ami Elie Lotar, se distinguent par une
surface irrégulière, creusée de sillons,
et présentent la vision artistique
comme étant le véritable processus de
création.

Le dessin et la peinture

Alberto Giacometti - Portrait de Marguerite Maeght 1961
Archives Galerie MAEGHT - courtesy Fondation Maeght

Giacometti a toujours été un dessinateur
et un peintre authentique et reconnu.
Ce n’est que dans les périodes
principales de sa création, au cours
desquelles il a cherché de nouveaux angles
de vision - à la fin des années vingt
et dans la période de rupture de 1935
à 1945 - que la peinture et le dessin
sont restés à l’arrière-plan. Exécutées
dans des tons grisâtres et dans un style
proche de celui du dessin, les peintures
de la période de maturité décrivent un
monde désillusionné et fantomatique.
Outre les portraits, Giacometti choisissait
pour thèmes des natures mortes,
des rues, des espaces et des paysages.
A partir des années cinquante, il s’est
consacré davantage au graphisme d’impression
ainsi qu’aux gravures et lithographies.
La contribution majeure de
Giacometti reste cependant la représentation,
dans la sculpture, de l’image
existentielle de l’être humain. 1966 Le
11 janvier, décès d’Alberto Giacometti
à l’hôpital cantonal, à Coire.

L’exposition

Du 27 juin au 31 octobre 2010, la Fondation Maeght
présente une rétrospective exceptionnelle de l’oeuvre
d’Alberto Giacometti.
Giacometti & Maeght 1946-1966, réunira à la fois les chefsd’oeuvres
les plus connus de l’artiste, parmi lesquels
les bronzes : L’Homme qui marche, Le Chien, Le Chat. Seront
également exposés des peintures, des plâtres et des
dessins, prêtés par de grands musées nationaux et
internationaux ou par des collections privées.
Certaines oeuvres seront présentées pour la première
fois au public.

La Fondation Maeght rendra également hommage à
l’Homme. Vingt ans d’amitié ont lié Alberto Giacometti
et Aimé Maeght. Vingt ans de collaboration, d’échanges
et de regards partagés sur la création. Une intimité
révélée au travers de courriers, de films et de portraits
qui donneront au visiteur un éclairage nouveau sur
Alberto Giacometti.
Prévue de longue date, cette exposition réunissant plus
de 170 oeuvres majeures permettra de découvrir un
Giacometti intime. Cette retrospective sera le grand
rendez-vous artistique de l’été 2010.

- Commissaire de l’exposition : Isabelle Maeght
- 90 oeuvres majeures : 60 bronzes, 10 plâtres et
- 20 peintures… et plus de 80 dessins, gravures,
photographies, documents.

- C’est à la Fondation Maeght, à Saint-Paul-de-Vence,
un lieu chargé d’histoire, d’amitié et de passion pour
Alberto Giacometti, que le public viendra découvrir
cette exposition du 27 juin au 31 octobre 2010.
C’est en privilégiant les oeuvres issues des collections de
la fondation et de la famille Maeght que le commissaire
a conçu cette exposition. Des oeuvres exceptionnelles,
parfois inédites, issues des collections internationales
publiques et privées viendront compléter le parti pris de
ce commissariat.
Quelques oeuvres de jeunesse et de l’époque surréaliste
seront présentées, néanmoins l’exposition privilégiera
la période de l’après-guerre, sculptures longilignes et
filiformes.
à travers une sélection de plus de 170 oeuvres, l’exposition
proposera une soixantaine de sculptures dont le
célébrissime Homme qui marche. La Fondation Maeght est la
seule collection à posséder les versions de cette sculpture.
Elles sont d’autant plus exceptionnelles qu’elles sont
peintes sur le bronze par Alberto Giacometti et non
simplement patinées.

Alberto Giacometti - Groupe de 3 hommes 1943
Archives Galerie MAEGHT - courtesy Fondation Maeght

Si certaines sculptures de Giacometti sont mondialement
connues et reconnues, les peintures, plus rares, sont
encore à découvrir. L’exposition leur fait une large
place, notamment à travers les portraits d’Aimé et de
Marguerite Maeght. L’exposition sera avant tout une
mise en lumière des relations amicales qui ont existé
entre eux.
Des peintures, huiles sur toile, sur bois et sur carton
ainsi que plus de 80 dessins, de rarissimes plâtres peints,
des eaux-fortes et des lettres, compléteront l’exposition.
Certaines oeuvres ou documents sont bouleversants
comme les dessins réalisés par Alberto Giacometti de
Georges Braque sur son lit de mort ou les courriers
adressés à Aimé Maeght.
Enfin, des photographies et des films, certains inédits,
révèlent l’artiste dans son atelier en pleine création.

Giacometti & Maeght

Vingt années d’amitié ont lié Alberto Giacometti
(Stampa, Suisse, 1901 - Coire, Suisse, 1966) et Aimé
Maeght (Hazebrouck, France, 1906 - Saint Paul,
France, 1981).
Aimé Maeght et Alberto Giacometti se sont connus en
1946 grâce à André Breton, fondateur du mouvement
surréaliste. Aimé vient alors d’ouvrir sa galerie à Paris où
il expose Bonnard, Matisse, Braque… Immédiatement,
il est attiré par la personnalité d’Alberto Giacometti et
lui propose de participer à l’Exposition Internationale
du Surréalisme qu’il présente en 1947 dans sa
galerie. Les deux hommes ont une vision commune.
Aimé Maeght devient son marchand et, dès 1951, les
expositions personnelles de Giacometti se succèdent à
la Galerie Maeght.
En 1959, alors que le projet de la Fondation Maeght
est largement avancé, Aimé Maeght offre à Alberto
Giacometti un espace à la hauteur de son ambition
en lui proposant d’investir la cour centrale de la
fondation, une agora de brique et de béton blanc qui
s’ouvre sur les collines de la Côte d’Azur. Ainsi, Aimé
Maeght affirme non seulement son engagement sans
faille auprès de l’artiste, démontre aussi son rôle de
personnalité influente des arts et s’impose comme
un grand mécène. Alberto Giacometti installe ses
sculptures à la Fondation Maeght, inaugurée le 28
juillet 1964. La cour prend alors le nom de Cour
Giacometti.
Les années suivantes, Alberto Giacometti poursuit ses
recherches sur la gravure dans les ateliers d’Adrien
Maeght, le fils d’Aimé et Marguerite. Adrien Maeght
avait 17 ans, en 1947, quand il rencontre Alberto
Giacometti. C’est avec lui, ensuite, que l’artiste
réalisera une grande partie de ses gravures. Giacometti
expose en 1959 dans la Galerie d’Adrien Maeght, 42
rue du Bac à Paris.
Le Catalogue
Édition Fondation Maeght
Préface par Franz-Olivier Giesbert
Entretien inédit avec Adrien Maeght, président de la Fondation Maeght
Plus de 170 reproductions couleurs, relié
Format : 21,5 x 26 cm

Fondation Maeght

Connue du monde entier et accueillant plus de
200.000 visiteurs chaque année, la Fondation
Maeght, n’avait jamais fermé depuis le 28 juillet 1964,
jour de son inauguration par André Malraux, alors
Ministre du Général de Gaulle. 45 années d’ouverture
ininterrompue.
En 1954, suite au drame de la disparition de leur plus
jeune fils, Aimé et Marguerite Maeght, demandent à
l’architecte catalan, Josep Lluìs Sert, d’imaginer un
lieu idéal pour exposer les oeuvres de leur collection :
oeuvres de leurs amis Braque, Giacometti, Miró, Ubac,
Calder, Chagall ou Tal Coat : tous exposent alors à la
Galerie Maeght de Paris qui a été créée en 1946. Ils
participent activement à la conception de la Fondation.
La construction s’est déroulée entre 1959 et 1964.
Les travaux engagés, réalisés de novembre 2009 à
mai 2010, ont essentiellement concerné l’adaptation
aux nouvelles normes en vigueur de la sécurité
incendie mais également électrique de l’ensemble des
bâtiments et des extérieurs. La Fondation Maeght a
choisi d’aller plus loin pour anticiper et répondre aux
préoccupations écologiques d’économie d’énergie. Ces
travaux ont ainsi permis de rénover et de moderniser
les équipements existants notamment par l’installation
de systèmes d’énergies renouvelables, mais aussi de
réaménager certains espaces et de préparer un projet
d’extension beaucoup plus ambitieux. Purement
techniques, ces travaux n’ont en rien touché l’esthétique
du site, merveille architecturale conçue par Josep Lluís
Sert. Les travaux réalisés en 2010 sont peu visibles
par les visiteurs, mais permettent aux bâtiments de
la Fondation Maeght de retrouver la pureté de leurs
lignes tout en dissimulant une haute technicité. Tous
les réseaux invisibles ont été mis aux nouvelles normes
pour un meilleur confort de visite.
La réouverture de la fondation Maeght après 5 mois de travaux
Date de réouverture : 5 mai 2010

Les travaux réalisés en 2010

Architecte Josep Lluis Sert
Photo : J.J L’Héritier © Archives
Fondation Maeght
Labyrinthe Miró
Réaménagement et réfection du sol et de l’éclairage.
Isolement au feu - Ventilation et climatisation
Les sous-faces de tous les planchers et le réseau
aéraulique ont été isolés par flocage. Installation de
portes coupe-feu. Une unité de production thermique
par pompe à chaleur réversible (à l’extérieur des
bâtiments) est installée.
Création de ventilation, climatisation ou chauffage par
soufflerie.
Électricité - Sécurité et vidéosurveillance
L’ensemble de l’installation électrique a été remplacé.
Remplacement de toute la sécurité incendie, des circuits
vidéosurveillance et anti-intrusion.
Peinture et réfection des toitures
Mise en peinture de l’ensemble des salles d’exposition
et réfection des toitures.
Bureaux
L’ensemble des bureaux est regroupé dans le bâtiment
de la bibliothèque.
Show-room
Dans les étages, le show-room retrouve sa place d’origine,
tel que conçu par Josep Lluis Sert. Ce show-room est dédié
à la présentation des gravures originales et des ouvrages de
bibliophilie.

Informations pratiques

Fondation Maeght
06570 Saint-Paul de Vence, France
Tél : +33 (0)4 93 32 81 63
Fax : +33 (0)4 93 32 53 22
E-mail : [email protected]
Site Internet : www.fondation-maeght.com
Ouvert tous les jours, sans exception :
1er juillet > 30 septembre : 10h / 19 h
1er octobre > 30 juin : 10h / 18h
Tarifs :
Plein tarif : 14 €
Etudiants, moins de 18 ans et groupes (+ de 10 personnes) : 9 €
Enfants moins de 10 ans : gratuit
Droit de photographier et de filmer : 5 €
Informations et réservations groupes :
Téléphone : +33 (0)4 93 32 81 63
Télécopie : +33 (0)4 93 32 53 22
[email protected]
Fondation Maeght,
06570 Saint-Paul, France
Architecte Josep Lluis Sert
© Archives Fondation Maeght

Les oeuvres exposées

(sélection)
Bronzes
Cubistes et surréalistes : Le Couple, l’Objet Invisible, le Cube…
Homme qui marche : Les deux seuls exemplaires peints par Giacometti
Grandes femmes debout
Femme de Venise : L’ensemble complet des neuf versions
Les places et hommes groupés
Le Chien, le Chat
Bustes et têtes de son frère Diego
P eintures
Portraits de Marguerite Maeght
Portraits de son frère Diego
Portraits de sa femme Annette
Ateliers et Natures mortes
Paysages de sa Suisse natale
Plâtres originaux peints
Buste de Diego
Femme debout
Dessins
Portraits d’Aimé Maeght
Portrait de Georges Braque sur son lit de mort
Projets de sculptures réalisées et non réalisées
Gravures et lithographies
Autoportraits
Mère de l’artiste
Vues de l’atelier
Paysage à Stampa, en Suisse
Tirages uniques (L’Objet Invisible, essais…)
Livres de bibliophilie incluant des lithographies originales
Documents et archives
Photographies issues des Archives Maeght
Lettres à Aimé Maeght
Manuscrits
Films et interviews d’Alberto Giacometti

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