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La Colombe d’Or

1931 : Paul Roux et son épouse Baptistine ouvrent une petite auberge de trois chambres Au menu : panier de crudités, petits farçis, poivrons à l’huile d’olive, carré d’agneau et poulet rôti … une cuisine provençale toute simple. Rien d’exceptionnel, si ce n’est la personnalité du patron, irrésistiblement attiré par la peinture … et par les peintres : "ici on loge à cheval, à pied ou en peinture" sera sa devise.

Pour posséder des tableaux, il n’hésite pas à entretenir des artistes en échange de leurs oeuvres.
Ses premiers amis se nomment Dufy, Signac ou Soutine … Puis Matisse, avec qui il prend le thé … dans sa limousine. Ensuite Braque, Léger, Miro deviennent des habitués. Jacques Prévert, pour le tournage des Visiteurs du soir, vient accompagné de Marcel Carné, et loue bientôt une maison dans le village.
Et Simone Signoret, alors épouse du cinéaste Yves Allegret, tombe amoureuse du lieu … Si on ne peut les citer tous, n’oublions pas Picasso, qui donnera à Paul des conseils d’ami pour peindre.
Peu à peu, la Colombe d’or s’agrandit, l’architecte Jacques Couëlle y apporte sa touche, tandis qu’après guerre, c’est le cinéma américain qui s’y donne rendez-vous.
Désormais à la retraite, Paul s’asseoit volontiers sous le figuier pour converser avec Aimé Maeght.

Le pouce de César à La Colombe d’Or
©FCanarelli

Bientôt, Francis prend la relève de son père : Prévert amène ses amis Yves Montand ou Lino Ventura. On achète la maison voisine, pour y recevoir toujours plus de grands noms : Calder, Arman, César, mais aussi Raymond Queneau ou André Gide.
En 1951, Yves Montand y épouse Simone Signoret, et continuera à jouer à la pétanque avec Francis sur la place du village durant de longues années, à la grande joie des touristes.
Avec Clouzot puis Truffaut, c’est la Nouvelle Vague qui monte jusqu’ici, et plus tard l’écrivain américain James Baldwin qui y élit domicile à l’année.
Plus récemment, le petit-fils François Roux, né en 1953, y reçut l’équipe de tournage de Manon des Sources, et plusieurs écrivains contemporains y sont comme chez eux.

Avec son épouse Danièle, François veille aujourd’hui sur un héritage artistique impressionnant : Picasso, Léger, Calder, Braque, César, Arman..

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