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Pour l’Amour de la Langue française

Un adjoint au maire « délégué à la littérature », c’est unique en France ! C’est pourtant le tout nouveau statut de Raoul Mille, écrivain « niçois par hasard », mais depuis plus de 50 ans quand même !

Conseiller municipal, c’est un « job » inédit pour Raoul Mille, plutôt fier de son titre unique en France, de « subdélégué à la Culture, à la Littérature, à la Lutte contre l’Illettrisme et à l’Histoire ». Qu’on se le dise, Raoul Mille n’est pas un homme politique, il n’appartient à aucun parti, n’a pas de carrière politique devant lui … juste « d’excellents rapports depuis longtemps avec l’homme Estrosi ».

Instaurer une véritable politique du livre

Et la première mission que lui a confiée le nouveau Maire, c’est de « donner une renommée encore plus internationale au Festival du livre ». Dès cette année, le festival accueillera un invité d’honneur en la personne de Max Gallo, et organisera une soirée « hors les murs » afin d’aller à la rencontre du public. Une grande nouveauté, que cette Nocturne du samedi soir, qui se tiendra dans le Vieux Nice, place Antoine Gautier : sur une scène montée pour l’occasion, on pourra assister gratuitement à des lectures faites par des comédiens du Théâtre de Nice, entrecoupées d’intermèdes musicaux, ainsi qu’à des débats et séances de dédicaces d’une quarantaine d’écrivains …
Mieux, pour 2009, Raoul Mille nous promet encore plus de ces soirées dans différents quartiers avec des animations autour du livre. Et l’invité d’honneur de l’année prochaine devra être un écrivain de renommée internationale.

« Je veux me battre : la langue, c’est le moyen de communiquer, s’il n’y a pas de langage, nous sommes des animaux dénaturés »
©JchDusanter

Mais au delà du Festival du livre, Raoul Mille compte bien « faire parler du livre toute l’année, instaurer une véritable politique du livre ».

son challenge le plus motivant est aussi le plus difficile : lutter contre l’illettrisme
©JchDusanter

Et il arrive avec des idées : par exemple, faire de l’Abbaye de Roseland une résidence pour les écrivains et du CUM, un pôle important de colloques internationaux. Enfin, son challenge le plus motivant est aussi le plus difficile : lutter contre l’illettrisme, ce fléau (15% des enfants ne savent ni lire ni écrire) : « Je veux me battre : la langue, c’est le moyen de communiquer, s’il n’y a pas de langage, nous sommes des animaux dénaturés ». Pour lui, le livre a encore de beaux jours, même s’il a perdu son aura, son caractère sacré : « je veux également insister sur la lecture orale. Il faut raconter des histoires oralement pour conduire les jeunes à s’intéresser à la chose écrite ».
Son souhait le plus cher : « que la culture retrouve droit de cité à Nice, qu’on retrouve la force du rayonnement de Nice au XIXème siècle et jusqu’au milieu du XXème siècle ».

MPO-COM, Les créateurs de votre temps libre

MPO-COM, Les créateurs de votre temps libre
©JchDusanter

C’est le slogan trouvé par les trois associés de MPO-COM pour présenter leur « groupe de communication et événements ». Complémentaires et redoutablement efficaces, Frédéric Garnier, Stéphane Corsia et Christian Giraud sont devenus en 15 ans des pros dans l’organisation d’événements culturels, dont la renommée dépasse largement les frontières du département.
A leur actif, les festivals du livre de Nice, mais aussi de Toulon, Nîmes et Roquebrune, les festivals de la BD de Valberg ou Puteaux, et encore le Salon des loisirs créatifs de Nice et Toulon. C’est « tout simplement en répondant à un appel d’offre de la ville de Nice » en 1996, comme le raconte Frédéric Garnier, que MPO a été mandaté pour organiser ce festival, depuis lors en progression constante : 50.000 visiteurs en moyenne, contre 15.000 au début.

Frédéric Garnier, Stéphane Corsia et Christian Giraud sont devenus en 15 ans des pros dans l’organisation d’événements culturels
©JchDusanter

Le choix des thèmes et des invités se fait dans un comité de pilotage, où est représentée la ville - cette année, en la personne de Raoul Mille. Au programme, une conférence sur le thème « l’amour de la langue française » avec Max Gallo, Boualem Sansal, Eric Fottorino, Gaston Kelman, Rachid Taha, Malika Mokeddem . Autre conférence au titre accrocheur : « Franglais, Sms, Rap, Slam, la langue française s’en remettra-t-elle ? » avec Alexandre Jardin et deux inspecteurs d’académie.
A l’honneur également, Luciano Mélis, éditeur de romans, poésies et livres d’art installé à Colomars : auteur à l’occasion, il présentera son « Garibaldi, mon héros » où il raconte comment le Sarde qu’il est a appris à lire dans les « Mémoires de Garibaldi ».
300 auteurs attendus dont Katherine Pancol, Alexandre Jardin, Didier van Cauwelaert, Denise Bombardier, Marc Lévy, Marc Lambron ou encore Bernard Werber.

« Ce festival du livre se déroule dans un état d’esprit ultra-convivial, une atmosphère de fête, se félicite Frédéric Garnier. Le livre sort de ses chapelles pour aller vers son public, à qui il est offert de nombreuses occasions de rencontrer les auteurs ».

Bio-express de Raoul Mille

Raoul Mille tenant dans ses mains son dernier ouvrage
©JchDusanter

« Mes seuls diplômes sont mes prix littéraires » dit-il joliment, fier d’avoir reçu plusieurs prix importants (dont l’Interallié) pour ses sagas.
Né à Paris en 1941, dans une famille du peuple (seule sa mère aimait lire), Raoul Mille n’a fait aucune brillante étude, il avait juste le goût de lire puis d’écrire, et ce fut une révélation : « j’ai été sauvé d’une vie médiocre par l’écriture ». Depuis lors, il n’a plus arrêté d’écrire - à la main - des sujets autobiographiques puis historiques, passionné par « le style et le polissage de la phrase ».
Son premier livre publié en 1973, « Les chiens ivres », fut suivi de « Léa ou l’opéra sauvage » (prix des Quatre-Jurys, 1984), « Les amants du paradis » (prix Interallié, 1987), « Père et mère » (prix Paul-Léautaud, 1993), « Le paradis des Tempêtes » (Prix Baie des Anges, 1999), « Ma Riviera » (2002) et « Le Roman de Marie Bashkirtseff » (2004).

Max Gallo, invité d’honneur

En vedette cette année en tant qu’invité d’honneur, Max Gallo. Juste récompense pour ce niçois pur jus. Né à Nice, ce fils d’émigrés italiens fut élève au lycée du Parc Impérial. Pour échapper à son destin, après un CAP de tourneur, il obtiendra agrégation et doctorat d’histoire par correspondance, avant d’enseigner au lycée Masséna.
Rappelons encore qu’il fut député PS de Nice et porte-parole un temps du gouvernement socialiste. Quant à sa carrière d’écrivain, juste quelques chiffres : une centaine de livres publiés, 800.000 exemplaires vendus de sa biographie de Napoléon et 750.000 de sa trilogie « Baie des Anges ». Des tirages « astronomiques » pour ce colosse de 1,93 mètres !
Enfin, Max Gallo vient d’entrer à l’Académie Française.

En savoir davantage sur le Festival du livre de Nice
www. n i c e - l i v r e . c o m

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