Monaco : Exposition " À l’origine, Nice…"

Ainsi on pourra découvrir les œuvres de Arman, César, Louis Cane, Noël Dolla, Jean-Claude Farhi, Claude Gilli, Vivien Isnard, Sandra Lecoq, Gilles Miquelis, Florence Obrecht, Axel Pahlavi, Gérald Panighi, Emmanuel Régent, Ingrid Maria Sinibaldi, Sacha Sosno, Cédric Teisseire, Ben Vautier, Bernar Venet, Jean-Luc Verna.

Dans l’introduction du catalogue, Hélène Jourdan-Gassin, commissaire de l’exposition, motive ainsi ses choix :
« Pourquoi m’être autorisée à user, dans le titre de cette exposition, du mot « Nice », déjà si fréquemment employé ? Tout d’abord, pour répondre à la demande de la galerie Marlborough, qui souhaitait, pour la deuxième fois dans son histoire, montrer un panorama de la richesse créatrice qu’offre ce territoire dans le domaine des arts plastiques. Et puis parce que Nice, en référence à cette Ecole qui n’en fut pas vraiment une, est devenu un terme générique dont on peut user sans relâche tant ce qu’il délimite est étendu (on devrait dire la Côte d’Azur),
échelonné dans le temps (de Renoir, Matisse, Picasso aux créateurs d’aujourd’hui), et diversifié dans les expressions artistiques. Ce sont justement ces différences que j’ai retenues comme critère fédérateur de mes choix, tant pour les artistes de renom que pour ceux que le public découvrira pour la première fois à Monaco. »

Artistes

Arman. Nice, 1928 – New York 2005. Il a vécu et travaillé entre New York et Vence. Peintre, sculpteur et plasticien, renommé pour ses « accumulations », il fut l’un des premiers à employer directement, comme matière picturale, les objets manufacturés, qui s’apparentaient pour lui à des extensions de l’humain, à
croissance et multiplication continues. Des « Colères » aux « Accumulations », Arman reste le leader incontesté du Nouveau Réalisme.

César. Marseille, 1921 – Paris, 1998. Célèbre pour ses « Fers et les Animaux imaginaires », ses « Empreintes humaines », ses « Compressions », ses « Expansions », il représenta la France en 1995 à la Biennale de Venise. Il fut l’un des membres influents du Nouveau Réalisme. « Ce sont mes mains qui font travailler ma tête. » (César)

Louis Cane. Né en 1943 à Beaulieu-sur Mer. Il vit et travaille à Paris et Villefranche-sur-Mer. En 1967, il « réintroduit la signature pour affirmer le sujet » et tamponne all-over ses toiles avec la mention « Louis Cane – Artiste peintre ». Il fut l’un des membres fondateurs de Support-Surface. D’une peinture abstraite à
un retour définitif à la figuration, Cane, en peinture comme en sculpture, réfléchit sur l’histoire des formes picturales et se lance dans une représentation exacerbée de figures emblématiques, des femmes nues et écartelées, des Accouchements, des Annonciations….

Noël Dolla. Né en 1945 à Nice. Il vit et travaille à Nice. Depuis 1964, Dolla construit avec constance une œuvre qui investit la peinture (au sens large) comme un champ d’expérimentation. La peinture, sa matérialité, ses modes d’apparition, de présentation, le support, la toile, la surface, le champ coloré... Il
remet en jeu, fait tomber les dogmes, réinterroge sans cesse les certitudes qui fondent le projet pictural dans l’histoire de l’art. Parallèlement à sa carrière artistique Noël Dolla a enseigné depuis 1974 à l’Ecole d’art de la Villa Arson, Nice.

Jean-Claude Farhi. Né en 1940 à Paris. Il vit toute son enfance à Bogota mais revient à Nice pour s’inscrire à l’Ecole des Arts décoratifs. Après une longue carrière entre la France et l’étranger, il vit et travaille aujourd’hui à Tourrettes-sur-Loup. Depuis les « Motors-colors » en 1956, Farhi expérimente et maîtrise le
plexiglas comme l’acier Corten avec lequel il réalise des sculptures monumentales installées à Pékin comme à la Ciudad de las Artes y las Ciencias à Valence (Espagne). Sa dernière réalisation, « Secret-Point », marque l’entrée de Saint-Paul-de-Vence.

Claude Gilli. Né en 1938 à Nice. Il vit et travaille à Nice et à Paris. Son parcours commence en 1962 avec les « Ex-votos ». Viennent ensuite « Les Coulées », « Les Transparences », « Les Escargots ». A partir de 1985, les reliefs de Gilli mettent en scène les femmes, les palmiers, la mer…

Emmanuel Régent. Né à Nice. Il vit et travaille à Villefranche-sur-Mer et à Paris. Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris en 2000. En 2009, il est lauréat, du Prix Découverte des amis du Palais de Tokyo. Dans ses dessins, sculptures et peintures, il met en place des processus d’apparitions
instables, dissimule, décale puis invite à relier les morceaux. Il dit « (…) Je dessine des files d’attentes, des manifestations, des rochers de bord de mer, à l’aide de feutres fins pour remplir les parties sombres ; un grésillement graphique qui rappelle le pixel, mais dans un geste laborieux qui joue sur la lenteur. Les sujets de mes dessins sont comme surexposés, presque effacés, c’est la dématérialisation de la figure qui m’intéresse ; dessiner la soustraction par l’économie du tracé. (…) ».

Sacha Sosno. Né en 1937 à Riga. Il vit et travaille à Nice, Paris, New York. Avec son concept sur l’Oblitération, Sosno poursuit depuis les années soixante une exploration du détournement entre classique et moderne. Par ses réalisations monumentales, il s’oriente de plus en plus vers une collaboration avec l’architecture. Il fut le premier théoricien de l’Ecole de Nice.

Cédric Teisseire. Né en 1968 à Grasse. Il vit et travaille à Nice.
« Dans sa pratique de la peinture, Cédric Teisseire met en place des protocoles d’élaboration simples et systématiques qui manifestent une intelligence de l’abstraction tout en visant à poser une distance entre l’œuvre et son auteur. Il est un peintre sans style où l’hétérogénéité de ses interventions se caractérise
comme style. »

Ben Vautier.
Né à Naples en 1935. Il vit et travaille à Nice depuis 1949. Depuis cette époque Ben agite et conteste avec une énergie rare le milieu artistique international. Il dit : « Dans mon art, c’est l’importance de l’idée ; tout art doit apporter un choc nouveau. » Il fait partie du mouvement Fluxus.

Bernar Venet. Né en 1941 à Château-Arnoux-Saint-Auban. Il vit et travaille à New York et dans le Var. En 1963, Venet montre des toiles noires de goudron parce que « Le noir c’est le rejet de la communication facile. » Il exécute une sculpture radicale en posant un tas de charbon de 10 mètres cubes au sol. Il
compose des reliefs monochromes en carton ; il réalise des œuvres conceptuelles, se réfère au langage, aux fonctions mathématiques. Depuis 1976, il présente des travaux à propos de la ligne. Il réalise ses premières sculptures d’Arcs et d’Angles en 1979. En 1983, il met en place « la structure de base de ses lignes indéterminées ». En 2011, Venet a exposé au Château de Versailles.