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A Grasse les musiques sont sacrées et viennent du monde entier !

Un voyage musical et spirituel de l’Iran au Mexique, de la Tunisie à l’Italie, de la Syrie à la France, en passant par la Chine… Un festival aux couleurs du partage et du dialogue interculturel… La seconde édition des Musiques Sacrées du Monde se tiendra dans la cité du Parfum du 30 mars au 4 avril 2012. Les mots du directeur du festival, Jean Florès.

La musique, ou l’art universel par excellence. Et la preuve en est avec quelques-uns des objectifs de ce festival des Musiques Sacrées du Monde à Grasse [1] : susciter des échanges entre les artistes venus des quatre coins du globe mais aussi avec le public lors de buffets aux saveurs d’ailleurs ou cérémonie du thé proposés après certains concerts... S’ouvrir aux cultures, aux spiritualités, aux traditions du voisin autour de lectures, conférences, ventes de disques et concerts… Le tout à des prix accessibles ! Des valeurs pourtant simples qui se font bien trop rares dans notre 21e siècle. Un festival conçu par la Ville et le Théâtre de Grasse comme un évènement artistique et humaniste, qui en seulement deux ans d’existence se réinvente déjà ! Grasse sera le miroir de notre région, terre de migrations et riche de ses diversités culturelles.

Les musiques sacrées intègrent musiques religieuses, musiques de cérémonies et de rites de passages, de fêtes votives, voire païennes, issues de toutes les communautés ethniques et religieuses... Un voyage dans l’espace, par-delà les terres et les mers mais aussi dans le temps.
Depuis sa programmation du Théâtre de Grasse et jusqu’à ce festival, Jean Florès s’ouvre aux cultures et aux disciplines, va jusqu’à proposer des croisements entre toutes (théâtre, musique, danse, cirque…). Nous sommes allés à sa rencontre…

Jean Florès au Théâtre de Grasse, directeur du festival des Musiques Sacrées du Monde
@Loïc TDG

"Les Musiques Sacrées du Monde, un festival dont vous êtes le directeur Jean Florès (également directeur du Théâtre de Grasse qui reçoit en partie les concerts) et dont l’idée a aussi émanée de la ville…

Jean Florès : Le festival est né de la volonté de la ville de Grasse de créer un évènement artistique qui ait une portée universelle. Nous avons réfléchi ensemble avec Jean-Pierre Leleux, le Sénateur-maire, et Dominique Bourret, adjointe à la Culture, en regardant également ce qui se passait à l’étranger. Notamment dans une ville jumelle en Espagne, Murcia, qui a créé le festival des Trois Cultures, suite à l’histoire du pays où les trois communautés et religions monothéiste ont cohabité près de 750 ans avant la « rechristianisation » en 1492. Perpignan avait aussi lancé son festival depuis 18 ans et puis il y a cette grande référence qui rayonne au niveau international : le festival de Musiques Sacrées de Fès au Maroc.

Le mot « sacré » est ici beaucoup plus large que « religieux »…

Jean Florès : Exactement, on fait ici référence à toutes les cultures, toutes les communautés… Les musiques religieuses ont été écrites par ou pour les gens de religion, du temps où l’on écrivait un requiem pour la reine, une messe pour la vierge, un stabat mater ... La musique sacrée est plus large : elle va au-delà ou en deçà des religions, elles ont été créées parfois même à partir de questions païennes, de la vie de tous les jours mais qui ont pris un caractère mystérieux ou rituel.

Le Festival de Musiques Sacrées c’est une façon de sortir du nombrilisme ambiant ?

Jean Florès : Ça tombe au bon moment ! Notamment ici dans notre vieille Europe, où l’on traverse une crise d’identité. Toutes les grandes idées que l’on s’est forgées durant le siècle des Lumières et cette période de l’Humanisme sont en panne, elles semblent au creux de la vague, et croiser des cultures différentes cela permet d’avoir un apport sur l’altérité… D’autres pays traversent des crises sociétales et sont riches d’humanisme ! N’oublions pas qu’à Grasse nous sommes une terre d’immigration…"

L’affiche de cette deuxième édition, qui se tiendra du 30 mars au 4 avril 2012 au TDG et à la Cathédrale de Grasse.
DR

Cette deuxième édition vous mènera depuis les chants soufis de la confrérie Qaderie d’Alep (Syrie), à la grande musique sacrée anglaise de G.F Haendel en passant par les Chants Brûlés (chants persans classiques en hommage à Rûmî d’Iran), la musique sacrée baroque sud-américaine de la Fiesta Criolla (Mexique) ou encore de musiques contemporaines chantées sur des poèmes mystiques de Tunisie, Wissal. Une programmation nomade où l’étonnant Wang Li et ses multiples guimbardes seront également du voyage, car la Chine n’est pas en reste question musique baroque ! Faites une pause pour écouter les richesses du monde qui nous entoure…

PROGRAMME

- vendredi 30 mars 20:30 | théâtre de Grasse
TRANSE SOUFIE D’ALEP, Chants Soufis de la Confrérie Qaderi d’Alep
Sheikh Habboush, l’Ensemble Al Kindi et Derviches Tourneurs (Syrie)

- samedi 31 mars 17:00 | théâtre de Grasse
WANG LI
Guimbarde et flûte à calebasse (Chine)

- samedi 31 mars 19:30 | cathédrale de Grasse
LE MESSIE DE HAENDEL
Ensemble orchestral baroque, Ensemble Vocalita, direction Jacques Maes (France)

- dimanche 1er avril 18:00 | théâtre de Grasse
WISSAL
Dorsaf Hamdani et ensemble instrumental (Tunisie)

- dimanche 1er avril 20:30 | théâtre de Grasse
LES CHANTS BRÛLÉS, Hommage à Rûmî
Ali Reza Ghorbani et ensemble instrumental (Iran)

- mardi 3 avril 19:30 | théâtre de Grasse
LA FIESTA CRIOLLA, Une fête en l’honneur de la Vierge de Guadalupe (1718)
Ensemble Elyma. Direction Gabriel Garrido (Mexique)

- mercredi 4 avril 19:30 | cathédrale de Grasse
ENSEMBLE BAROQUE DE NICE
Direction Gilbert Bezzina, solistes Sabine Devieilhe et Raphaël Pichon (France)

Pour en savoir plus : www.musiques-sacrees-du-monde.com

Lieux des représentations :

- Théâtre de Grasse | 2 avenue Maximin Isnard - 06130 GRASSE / 04 93 40 53 00
- Cathédrale de Grasse | place du petit Puy - 06130 GRASSE

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