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W s’installe à Cannes

La Galerie W est rue Lepic à Paris. C’était 35 mètres carrés il y a 10 ans. C’est aujourd’hui près de 1000 mètres cubes d’exposition. Un immeuble d’art à Montmartre. Il s’y passe tous les jours quelque chose. 7/7 jours. Une vingtaine d’artistes - contemporains vivants - forme le noyau dur de l’espace.

Il n’y a pas qu’aux Abbesses que W fait son nid. W s’installe - aussi - ailleurs. Tout le temps. Investit les Champs Elysées ou le métro parisien, s’invite à Saint-Brieuc au Festival Art Rock…. Fait voyager ses artistes, leurs oeuvres, dans le sud de la France, sur l’Ile de Ré, au Luxembourg, à Boston, New York, Phuket, Pékin, sur la Route 66… Chez W l’art est partout, et doit être ailleurs : dans les rues, les entreprises, les villes, les vies. C’est une philosophie. Une identité.

La Galerie W vit depuis ses débuts des aventures avec ses artistes. Et aussi avec ses collectionneurs. W ressemble à une maison. Une famille. Et, puisque ce lieu de création est ouvert à tous, tous les arts, tous les mouvements, toutes les idées sont possibles. Alors quand Arnaud Ferey, du Groupe Isambert, collectionneur d’art contemporain, propose de mettre à disposition de la Galerie W un espace sur rue - et pas n’importe quelle rue - à Cannes… L’aventure était trop tentante pour y résister.

Galerie W Cannes © Galerie W

Coïncidences : Eric Landau - le boss - est cannois. Et la rue des États-Unis sonne comme un présage à une Galerie W à New York.

UN DOUBLE « DOUBLE V » A CANNES

Il se passe toujours quelque chose à la Galerie W. Cette fois c’est un peu plus qu’une chose, c’est un double « double v » : la galerie ouvre à Cannes - 19 rue des Etats-Unis - le 9 mai 2011. L’esprit de la galerie c’est « l’art est partout et doit être ailleurs ». « L’art est fait pour circuler et pour être vu : dans les rues, dans les vies, dans les villes » rappelle Eric Landau. Agir ailleurs est pour lui une évidence permanente. A propos de Cannes, un collectionneur d’art contemporain a proposé de mettre un - beau - lieu, sur rue, très bien placé, à la disposition des artistes de la Galerie W : quand Arnaud Ferey et le Groupe Isambert ont émis l’idée, W n’a pas hésité. Il faut dire que la galerie est - depuis ses débuts - intimement liée à ses collectionneurs. Elle s’est faite avec eux et ils sont ici chez eux : « que les collectionneurs soient partenaires de la galerie, participe à son identité » explique Eric Landau. « (…) Nous avons des collectionneurs dans le sud de la France, alors nous sommes ravis d’être plus près d’eux ! » se réjouit le boss. L’accident de bon augure ? Il y a un monde en ébullition rue des Etats-Unis : alors que W, débarquant de Paris, s’installe au 19, Clic Bookstore & Gallery, une galerie photo, arrivant de New York, emménage au 17. Le scoop ? W Cannes a vendu quatre oeuvres pendant les travaux et l’accrochage.

Véronique Vial - Paris Naked La Tour Eiffel - photographie © Galerie W

LA GALERIE W, AUTREMENT DITE « W »

(prononcé à la française ou à l’américaine) C’est un lieu. Pas une galerie. C’est une histoire de fou. Eric Landau est un rêveur réaliste, dénicheur de talents, précurseur, créatif et… inventeur de la Galerie W. Il y a un peu plus de dix ans, c’était 35 mètres carrés, aujourd’hui, c’est près de 3500 mètres cubes d’exposition pour l’art contemporain. A Paris. En 1997, Eric Landau - dont l’âme est artistique depuis probablement avant sa naissance - revient de sept ans en Andalousie et atterrit à
Montmarte : « un village andalou ». Tout démarre avec un coup de coeur pour une artiste de deux fois quarante ans, Céline Chalem, qui a été exposée dans le monde entier et qui travaille dans un atelier à Montmartre au cinquième étage sans ascenseur alors qu’elle sculpte… le marbre ! Landau déniche pour elle un petit local, en rez-de-chaussée, au coin de la rue des Abbesses. Puis tout s’enchaîne : il fonce, avec une envie dingue et une idée belle : « produire » des artistes contemporains vivants, organiser la possibilité matérielle et financière de leur création. Et cela, à Montmartre, c’est-à-dire, loin, bien loin, des quartiers habituels des galeries d’art. Avec le désir de redonner au coin du Bateau-Lavoir - Picasso, Matisse, Braque, Fernand Léger, Utrillo, Apollinaire, Cocteau… - un courant d’art nouveau, à nouveau contemporain. Afficher l’art sur les murs. Sur les immeubles et les panneaux des agences immobilières « à louer / à vendre ». Parier sur des artistes contemporains. Leurs potentialités. Louer des locaux sur rue dans le quartier pour qu’ils servent d’ateliers à certains d’entre eux… « T’es fou » disaient les gens à Eric Landau. « T’es fou » : Montmartre, ce n’est pas des artistes contemporains vivants, ce n’est pas l’art dans les rues, dans les entreprises… Landau poursuit sa route. La Galerie W produit donc des artistes. Une rumeur exponentielle et de plus en plus positive bruisse. W s’agrandit, jusqu’à s’installer dans les locaux de l’ex Baguette de Bois, un grand - très grand - espace, qui a été durant plus de 150 ans le plus grand espace d’encadrement artisanal de Paris. Le lieu semble habité : par cette activité artisanale et la force créative de la plupart des artistes de la fin du XXème siècle qui sont passés ici.

Maria Grazia Meda - Journaliste freelance (D La Repubblica, Vogue Italia…) et conseil éditorial (en France).

GALERIE W LANDAU CANNES : [email protected]

www.galeriew.com / 04 93 38 42 68

19 rue des États-Unis

10h30 / 20h00 | 7/7 jours

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