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Jazz à Domergue

Chaque année durant la chaleur d’été du mois d’août, la Ville de Cannes invite à assister à d’exceptionnelles soirées jazz dans le cadre enchanteur de la Villa Domergue. Pour l’été 2013, s’ajoute au plaisir de la musique celui d’admirer les oeuvres plastiques de Jean-Michel Folon, illustrateur et sculpteur disparu en 2005. Grâce à la galerie Pieters, partenaire de l’exposition, des oeuvres monumentales sont dispersées dans le magnifique jardin à étages qui entoure la villa. Le cadre met en valeur les oeuvres et réciproquement.

Du 9 au 12 août, quatre soirées au son du jazz actuel vont réjouir le public par la diversité de rythmes nouveaux qui font la richesse de précieux moments, des moments de grande liberté où les notes s’envolent.

Rachel Ratsizafy
© P. Derathé

Le premier soir, une chanteuse de renom d’origine malgache, Rachel Ratsizafy, va bercer le public de chants traditionnels de son île du bout du monde, à l’extrémité de l’Afrique, mais aussi de musique américaine puisque c’est par son interprétation de gospels que fut découverte sa merveilleuse voix vibrante d’émotion. Elle évolue dans la lignée des grandes divas du jazz d’Ella Fitzgerald à Sarah Vaughan. Avec son complice, le pianiste Cédric Chauveau, elle rendra hommage aux sonorités de son île, tout autant qu’aux Jazz Messengers qui l’ont consacrée « Grande Dame de la scène Jazz ». Le trompettiste Michel Marre viendra en « guest star », alors même qu’il collabore depuis quelques années avec Rachel Ratsizafy et Cédric Chauveau, ayant participé ensemble à de nombreuses aventures musicales et joué dans de prestigieux clubs de jazz de la capitale et dans plusieurs festivals.

Ensuite au programme, Frédéric Viale et son Quartet. Autodidacte, né à Cannes, il a appris à jouer de l’accordéon et du bandonéon avec Galliano (d’abord Lucien, puis Richard). Enchaînant les concerts tant en France qu’en Italie, il ajoute au Jazz des sonorités brésiliennes ou du tango, et même de l’afro-musette. C’est avec brio qu’il maîtrise l’harmonie, la composition et les rythmes de l’improvisation. De plus, il a toujours su s’entourer de musiciens talentueux : Nelson Vera est un génie de la guitare, Natallino Neto est reconnu comme un des meilleurs bassistes de sa génération et Zaza Desiderio reste le batteur qui fut une des révélations de la scène de la musique instrumentale carioca.

Un hommage à Claude Nougaro sera rendu par Philippe Léogé, seul sur scène pour cette soirée. Pianiste dès sa tendre enfance, il a maintenant près de trente ans de carrière, au cours de laquelle il a accompagné une multitude d’artistes de Gilbert Bécaud à Charles Aznavour, en passant par Henri Salvador. Ensuite, il a fondé le Festival « Jazz sur son 31 » dont il est encore le directeur artistique. Son répertoire actuel est constitué de compositions originales, de standards de jazz, de mélodies empruntées à Claude Nougaro, au Brésil, au flamenco : autant de prétextes à une improvisation totale et spontanée. Tandis que ses mains danseront avec frénésie sur le clavier, le public pourra imaginer l’ampleur de tout un orchestre, surtout dans le cadre intime des jardins de la Villa Domergue.

La dernière soirée sera sous le signe du Jazz manouche. Les Doigts de l’homme confirme une singularité attachante qui leur a permis de gagner une place particulière dans la galaxie diversifiée du Jazz manouche. Les cinq musiciens forment un groupe homogène qui s’impose comme une voix marquante et séduisante de la musique du monde. Avec leur rêverie, leur insouciance, leur poésie, c’est tout l’esprit gypsy qui est au sein de ce quintet sensible, équilibré qui exprime son style en jouant ses propres compositions.. Le rythme enlevé et les sonorités aux accents tsiganes en font des musiciens à part entière, ouverts à tous les courants dans un univers sonore qui leur est propre, où le tempo du swing le dispute à la légèreté. Olivier Kikteff, leader du groupe, est un autodidacte de la guitare acoustique et électrique qui reste fidèle à la passion manouche.

De belles soirées d’émotions partagées nous attendent dans la douceur des nuits d’été !

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