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Lumières sur la Biennale d’Art Contemporain de l’UMAM !

Pendant plus de trente ans (1969-2002), le « Festival International de Peinture » organisé au sein du Château-Musée Grimaldi permettait de découvrir une scène artistique foisonnante.
Dans quelques semaines ce haut lieu historique s’apprête à accueillir un nouvel événement culturel majeur : la biennale d’art contemporain de l’Union Méditerranéenne pour l’Art Moderne (U.M.A.M).

Simone Dibo-Cohen Présidente de l’UMAM et de la Biennale d’Art Contemporain
(c) J-Ch. Dusanter

Un salon tout en clairs-obscurs où les œuvres se dévoileront à la lumière du soleil d’été. Simone Dibo-Cohen - Présidente de l’U.M.A.M et de la Biennale, nous raconte avec passion la naissance et les envies de cet événement !

Pouvez-vous nous raconter en quelques lignes la naissance et l’historique de cette biennale et le rôle de l’UMAM ?
Ce qui fait la particularité de cet événement artistique ?

- Simone Dibo-Cohen : L’UMAM a été fondée à l’origine pour soutenir la jeune création méditerranéenne. Matisse et Bonnard ont été nommés Présidents d’honneur de cette association née en 1946 sur une idée de Jean Cassarini, ami de Matisse. En 1953, l’UMAM a créé le premier Musée d’Art Moderne et Méditerranéen au Château-Musée de Cagnes. C’était un grand événement sur la Côte azuréenne qui ne disposait pas de structure de ce type auparavant. L’UMAM a ainsi contribué à l’enrichissement du fonds permanent du château en incitant les artistes à faire des dépôts puis des dons. Puis l’UMAM a coordonné plusieurs biennales sur la Côte d’Azur

Le Château-Musée Grimaldi

La particularité de l’UMAM réside dans sa capacité à se renouveler avec le temps, en s’adaptant aux nouveaux supports artistiques, aux courants. Elle sert de tremplin à des artistes en quête de public ou même à ceux qui sont déjà établis et qui souhaitent montrer un autre aspect de leur œuvre. La sélection est faite par un comité de sélection puis un jury vote pour élire ceux qu’ils jugent les meilleurs. Sa force réside dans sa grande indépendance, liée à son statut associatif, qui la rend indépendante des institutions ou de l’art officiel… Sa faiblesse réside aussi dans ce statut associatif qui l’oblige à se mettre en quête de fonds, de subventions pour qu’elle vive, la partie certainement la plus ardue du travail…

Pourquoi avoir fait le choix cette année d’installer cet événement majeur à Cagnes sur Mer ?

- Simone Dibo-Cohen : Dans un premier temps, la Ville de Nice était dans l’impossibilité d’assurer cette manifestation qui avait traditionnellement lieu chez elle. C’était une volonté de la Ville de Cagnes-sur-Mer de renouer avec un grand événement d’ampleur internationale, dans la lignée des F.I.P. (Festivals Internationaux de Peinture) qui se sont déroulés au Château pendant près de 30 ans, jusqu’en 2000. Ces grandes expositions collectives attiraient un public très nombreux, des jeunes, des amateurs, des collectionneurs…

Est-ce que la Biennale s’installe définitivement au Château-Musée Grimaldi ou changera-t-elle à nouveau de lieu pour la prochaine édition ?

- Simone Dibo-Cohen : Un bilan sera fait après ce premier opus. Évidemment, la biennale est fortement pressentie pour rester cagnoise en 2012…
Désormais une convention lie ses destinées à la Ville de Cagnes-sur-Mer. C’est une opportunité merveilleuse d’occuper un lieu unique, près de 800 mètres carré où des créateurs peuvent donner libre cours à leur inspiration, dans un lieu hautement historique.

Quels sont les objectifs de cette biennale ?

-  Simone Dibo-Cohen : Redonner de la vie et du souffle aux biennales de l’UMAM, présenter une nouvelle scène artistique innovante, différente, tout en rendant hommage aux « pairs » (Vernassa, Sosno etc.).

Quels artistes locaux et régionaux seront présents ? Comment le choix s’est-il fait pour sélectionner les artistes exposants ?

- Simone Dibo-Cohen : C’est un comité de sélection composé de diverses personnalités du monde de l’art qui a procédé à la sélection. J’ai coordonné ce groupe en tant que Commissaire d’exposition.

Nice-Matin, 25 août 1952 :
Interview du Docteur Thomas,
Président de l’U.M.A.M.

Le choix s’est fait au regard de l’impact des artistes sur les publics : des artistes en devenir qui ont besoin de gagner un public (nous les jugeons dignes de cela !) mais aussi des artistes déjà connus du public qui servent en quelque sorte de « parrains » aux plus jeunes. Pour la plupart je les ai soutenus pendant les vingt années où j’ai été directrice de la galerie ART’7 (1 200 m²) sur la Promenade des Anglais.
Plus de 3 000 artistes y ont défilé. Il était donc plus facile pour moi de les proposer au comité de sélection. Ce sont tous des créateurs exceptionnels, en marge ou non des institutions. Pas de provocation gratuite, évidemment mais de l’audace pour la plupart ! Nous aimons particulièrement l’audace…

L’UMAM cette année a décidé d’ouvrir plus largement son entrée à des artistes du pourtour méditerranéen : quelles raisons ont motivé ce choix nouveau ?

- Simone Dibo-Cohen : Tout simplement parce qu’il n’y a pas que des « bordures » il y aussi des « aires »… et la Côte d’Azur s’inscrit plus que jamais dans l’ère méditerranéenne. Les échanges sont de plus en plus courants, les artistes voyagent, se reçoivent, se regroupent en association. Nous ne pouvons ignorer ce phénomène géographique et social !

La biennale s’intitule CLAIRS-OBSCURS, un titre énigmatique : pouvez-vous nous donner quelques éclaircissements ?!

- Simone Dibo-Cohen : Notre idée première était le thème des vanités que j’affectionne… Certains artistes avaient déjà travaillé sur le thème. Une grande exposition s’est tenue à Paris sur ce thème.
Nous avons donc changé pour les « clairs-obscurs » qui englobait forcément cette thématique.
C’est l’opposition, le contraste, le duel, le dialogue. Le clair-obscur, au singulier, nous enfermait dans un thème trop restreint et nous n’aurions eu que des expériences sur la lumière ou le noir et le blanc ! En optant pour le pluriel, les « clairs-obscurs » nous ouvrons la porte à la diversité des interprétations.

Cette Biennale est-elle reconnue au niveau national ? International ?

- Simone Dibo-Cohen : La Biennale niçoise de 2007 a été un starter pour la reconnaissance médiatique.Nous souhaitons qu’elle s’étende à l’international, évidemment, et l’aire méditerranéenne va nous aider en cela. Au niveau national, l’UMAM est en train de gagner des lettres de noblesse et le passage par Cagnes va contribuer encore plus à cette reconnaissance.

Thomas COTTENET
Vidéo interactive, 2010
vidéo dimensions variables

Quelques mots pour donner envie à tous nos abonnés de venir participer à cette manifestation ?

- Simone Dibo-Cohen : Venez contempler des artistes « branchés » dans un Monument historique du Moyen Age et de la Renaissance ! Quelle audace !

Y a t-il un question que je ne vous ais pas posée et à laquelle vous auriez aimé répondre ?

- Simone Dibo-Cohen : Etes-vous une Présidente heureuse ? Je vous laisse deviner ma réponse.

Retrouvez la biennale en vidéo sur Télé matin : http://telematin.france2.fr/?page=c...

Cédric TANGUY,
Work in progress, 2010
techniques mixtes
dimensions variables
réalisation : Morgane Mangard
Production : Le Lieu Unique, Nantes

Informations pratiques :

clairs- obscurs
Château-musée Grimaldi
Haut-de-Cagnes
Prolongation exceptionnelle jusqu’au 3 Janvier 2011

Château-Musée Grimaldi
Haut-de-Cagnes
06 800 CAGNES-SUR-MER
04 92 02 47 30 (tél.)
04 92 02 47 39 (fax)
[email protected]
Ouvert tous les jours sauf le mardi
10h-12h et 14h-18h
Tarifs Château-Musée :
- adultes : 4 euros
- étudiants et groupes (min. 10 personnes) : 2 euros
- moins de 18 ans : gratuit
La visite de la Maison des Artistes est gratuite
Moyen d’accès
- Autoroute A8 « La Provençale ». En venant d’Aix en Provence : sortie Villeneuve-Loubet/Cagnes-sur-Mer n°47. En venant de Nice : sortie Cagnes-sur-Mer n°48
- Arrêt gare SNCF de Cagnes-sur-Mer
- Aéroport International Nice Côte d’Azur (à seulement 5 km de Cagnes)
- Gare routière : angle avenue Renoir/allée des Bugadières
- Navette gratuite pour le Haut de Cagnes 7j/7 au départ de la gare routière

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