Violons de Légende 2011 : les grands instruments sur terre de légende

Le festival débutera évidemment avec un nom phare du monde de violon contemporain, Sarah Nemtanu avec son instrument qui a secrètement joué, en coulisses, le concerto de Tchaïkovski dans le fameux film aux deux millions d’entrées « Le concert ». Icône d’un répertoire de légende mais contemporain, elle joue un violon Giovanni Guadagnini de 1884 prêté par la Fondation Zilber-Rampal. Autour de son programme, le 16 Septembre, la soirée sera réservée au folklore roumain, tant apprécié au niveau international après la sortie du film de Radu Mihaileanu. Ce festival « modeste dans la durée et dans le financement » comme le décrit André Peyrègne verra également jouer sur les multiples scènes des deux villes azuréennes des instruments anciens, comme les violons de Stradivarius venus de Crémone, entre les mains du Quatuor de cette ville ou de Giuliano Carmignola le 22 Septembre.

Suivant le fil conducteur de l’originalité, le festival propose une soirée russe, dans le cadre de la Villa Ephrussi de Rothschild, avec la « grande dame du violoncelle » Natalia Gutman. Quant au violoncelle, c’est le violoncelle de Natalia Gutmann, et le seul fait qu’il soit entre ses mains lui confère déjà un statut légendaire !
Michaël Desjardins a même convoité une soirée baroque sur notes italiennes, avec Giuliano Carmignola au violon et Riccardo Doni au clavecin. Toujours dans l’esprit intimiste des salles de petites capacités, auquel le Directeur Artistique est fidèle.

En clôture du festival, « Violons de Légende » s’ouvre aussi à un violon d’un autre style, le violon électrique de Didier Lockwood, qui a fait plusieurs fois le tour de monde. On dit de lui qu’il est le fils spirituel de Stéphane Grappelli, mais de l’avis même de son maître, Didier Lockwood est l’inventeur d’un son unique grâce auquel le jazz français trouve aujourd’hui un écho sans précédent sur la scène internationale. En écoutant le dialogue musical qui s’établit entre Didier et son frère Lockwood, on quitte sur un petit nuage le domaine de l’analyse, de la comparaison, de la critique : quelque chose de sereinement complice s’installe entre celui qui fut le premier mentor du violoniste et son frère de sang, devenu frère du son. Un duo violon piano exceptionnel, incontournable, à ne rater sous aucun prétexte pour les amateurs…et tous les autres !