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Rudy Ricciotti exposé et filmé à la Cité de l’architecture

Paris est grand pour accueillir les monuments historiques et faire la part belle aux architectes actuels qui entreront dans l’Histoire de demain.

A la Cité de l’architecture et du patrimoine, Rudy Ricciotti est la star du moment, ce Méditerranéen signe les grands ouvrages dont l’on parle, que l’on découvre avec intérêt parce que différents, charnels, féminins. Ce, aussi bien à Menton avec le musée Cocteau comme à Marseille avec le MUCEM, sans oublier l’aile des Arts de l’Islam au Louvre.

Anti-conformiste, Rudy Ricciotti, on peut le penser, lui qui tourne le dos au minimaliste qui a marqué les années 1990 avec Rem Koolhaas en tête. Lui, le Varois sexy signe de l’architecture classée Arte povera avec du béton armé, « ce matériau menacé au coût de revient réduit… » en le perforant en arabesques comme l’a imaginé Jean Dubuffet avant lui. Il expérimente avec dans son sillage, son fils Romain pour une relève déjà assurée. Il dit aborder un chantier comme une corrida « avec une croyance dans la matière. » Plus animé, dit-il, par l’enthousiasme que par l’intelligence, sans nier cependant que l’anxiété entre pour une large part dans le processus de création au cœur d’un métier où la marge d’erreur est de zéro.

Louanges ou critiques acerbes, l’architecture Ricciotti ne laisse pas indifférent. Lui-même aime se mettre en scène, il fait corps sous le soleil avec ses réalisations cubiques, ses courbes lascives, ses résilles de façade. Ce Sudiste s’exprime avec volupté, joint le geste à la parole, boxe ses phrases : «  J’accomplis des actes de résistance… ».

Rudy Ricciotti sur le chantier du Mucem, à Marseille, en novembre 2011.
© Olivier Metzger pour Télérama

Les vidéos de l’exposition en disent plus long que les quelques maquettes parcellaires de poutres, poutrelles, matrices très techniques présentées au début du parcours. Rudy Ricciotti pied-noir d’Alger, mâtiné de Camarguais Corse démontre par le Verbe comment il crée une architecture alternative aux courants dominants, explique comment un vent de folie a soufflé pour le MUCEM. Dans ce laboratoire, explique t-il, où il a défié les câbles «  Une usine à gaz ! où il a contourné l’horreur que sont les faux-plafonds, a utilisé les matières organiques, bois résine.

On peut zapper le film L’Orchidoclaste de 52 mn de la très allumée Laetitia Masson, tombée sous le charme de l’architecte. Avec des yeux énamourés, elle filme Ricciotti avec les yeux de Chimène. On peut déplorer qu’elle ne maîtrise pas son sujet aussi ne s’exprime- t-elle donc pas malgré la demande de son interlocuteur. Elle préfère le filmer en train d’uriner ce qui n’apporte rien à l’interview, on en conviendra. La moindre des choses était de le voir esquisser sur le papier, se pencher sur des plans, que l’on puisse palper l’exaltation, la narration du trait avant l’édification de la matière.

Conférence et séance dédicace

Ricciotti, architecte

Par Rudy Ricciotti

Lundi 24 juin 2013 de 17h à 19h

Espace librairie du musée Jean Cocteau collection Séverin Wunderman

2 quai de Monléon 06500 Menton

04 89 81 52 50


Ricciotti Architecte
Jusqu’au 8 septembre à la Cité de l’Architecture et du patrimoine
1, Place du Trocadéro - 75016 Paris - www.citechaillot.fr

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