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Paris : Expo de Sonja Ferlov Mancoba à la Maison du Danemark

La Maison du Danemark présentera une exposition, qui se tiendra du 15 mars au 29 avril, de Sonja Ferlov Mancoba qui occupe une position remarquable dans le modernisme danois.

Sonja Ferlov Mancoba fut non seulement l’une des rares artistes femmes de cette époque, mais elle travailla principalement sur la sculpture, prit une orientation internationale, et sa recherche la mena très tôt hors des frontières de son pays. Domiciliée à Paris, elle favorisa dès 1936 les contacts entre l’avant-garde française et les artistes danois du même esprit. Elle joua un rôle actif dans les principaux groupements danois des années 1930-40, tels que Linien, Høst et le mouvement international Cobra.

Dès 1950, Christian Dotremont signa une monographie de Sonja Ferlov Mancoba publiée dans la série légendaire de la Bibliothèque Cobra, et plusieurs de ses sculptures furent présentées dans les revues du mouvement. Et même si elle ne participa pas aux expositions Cobra d’Amsterdam en 1948 et de Liège en 1950, ses œuvres figurent dans les grandes expositions internationales qui, à chaque décennie, commémorent le mouvement Cobra. Le destin de Sonja Ferlov Mancoba fut donc d’être associée à ce groupe, même si ses sculptures limpides et harmonieuses sont radicalement différentes des peintures spontanées, abstraites et expressives des représentants masculins du groupe.

© Erik Petersen/Polfoto
Sonja Ferlov Mancoba et la sculpture Confiance, Københavns Kunstforening, 1977.

Sonja Ferlov Mancoba partageait avec les artistes de Cobra l’intérêt pour l’art primitif, et une grande partie de ses sculptures denses et frontales ont leur source dans le masque. Mais plutôt que de reproduire des modèles ethnographiques, elle utilisait le motif du masque pour saisir et « conserver le visage humain dans une société inhumaine ». Ces mots de Sonja Ferlov Mancoba font référence aux problèmes politiques et sociaux dont elle fut le témoin et qu’elle eut à ressentir sur son propre corps. Elle vécut dans sa jeunesse la montée du nazisme et du fascisme, puis la Seconde Guerre mondiale à Paris, occupé par les Allemands ; en 1942 elle se maria avec l’artiste sud-africain Ernest Mancoba, alors interné dans un camp en raison de sa nationalité britannique et par la suite persona non grata dans sa patrie en raison de l’apartheid.

Pour Sonja Ferlov Mancoba, le travail sur la sculpture représentait une libération de la réalité concrète, un moyen de s’élever au-dessus et en dehors du temps. Comme elle l’exprimait elle-même, « elle découpait ses pensées en plâtre », modelant et élaborant ses sculptures par un processus obstiné, lent et intuitif, qui la contraignait à entrer en dialogue avec le matériau, à révéler les relations internes de la matière. Pratiquement tous ses originaux en plâtre et en argile existent en version bronze, matériau durable qui reflète la dimension atemporelle et existentielle de l’art de Sonja Ferlov Mancoba.

MAISON DU DANEMARK - 2E ETAGE - 142, AVENUE DES CHAMPS-­ÉLYSEES - PARIS 8E
WWW.MAISONDUDANEMARK.DK

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