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Boulogne-Billancourt : Expos de photographes espagnols à la Voz’ galerie

L’exposition intitulée "Lola, Marga, Maria, Alfonso et autres photographes espagnols" se tiendra, du 6 avril au 31 juillet, à la Galerie Voz’, à Boulogne-Billancourt.

Un désert de sucre, un envol de cocotte en papier, une partie de cartes sur la lune… S’il ne fallait trouver qu’un seul point commun entre les photographies des artistes espagnols réunis à la VOZ’Galerie, ce serait sans doute la métamorphose. Mais on pourrait aussi souligner leur affection à utiliser ou à détourner aliments et matériaux pour donner vie à leur création photographique : papier pour Lola Guerrera et Alfonso Brezmes, farine ou café pour Marga Garrido.

Qu’ils jouent avec notre vision par le biais de jeux d’échelles, de photomontages, de mises en scène ou d’installations, Alfonso Brezmes, Marga Garrido, Lola Guerrera et Maria Platero cherchent à renouveler notre regard en métamorphosant notre environnement, en transformant notre quotidien.

Rechercher la beauté dans l’inutile, faire surgir l’inattendu dans le banal, le merveilleux dans l’éphémère, voilà à quoi nous invitent leurs photographies. Mais au-delà de la grande poésie visuelle et de la perfection formelle qui se dégagent de leurs images, celles-ci nous rappellent la nature fragile de notre environnement, nous font prendre conscience de l’absurdité de nos vies et nous interrogent sur notre perception du réel : Que voyons-nous vraiment du monde qui nous entoure ? Quel lien entretenons-nous avec la nature et avec les autres ?

ALFONSO BREZMES

Le travail photographique d’Alfonso Brezmes se situe à la frontière de la fiction et du jeu. Ses œuvres sont empreintes d’une grande poésie visuelle. C’est le cas des photographies de la série « Paraíso on obras » (Paradis en chantier) qui nous emmènent dans un pays imaginaire, sorte d’eden perdu. Un monde qui ne semble régi par aucune règle rationnelle ou prévisible. « Paraíso on obras » nous plonge dans une atmosphère surréaliste et onirique où tout semble pouvoir arriver. On y croise d’étranges créatures sorties de la nuit des temps, des personnages mystérieux, explorateurs, voyageurs, enfants égarés... errant sur les décombres d’un paradis perdu.

Entre jungle et iceberg, Alfonso Brezmes dépeint les vestiges d’un monde idyllique qui a été précipité dans la chute et dont on perçoit encore quelques battements de cœur, plein d’ironie et d’espoir.

Réalisée avec une grande minutie, la série « Paraíso on obras » est un trésor d’imagination et nous renvoie au monde des fables pour adultes. Car Alfonso Brezmes est un véritable conteur qui sait emmener avec talent le spectateur dans son univers, l’invitant à devenir acteur en imaginant la suite de l’histoire.

Alfonso est également connu pour ses collages, appréciés des collectionneurs, à travers lesquels il exprime son talent pour construire des univers particuliers.

MARGA GARRIDO

Le sujet principal de mon travail est le paysage comme genre artistique : qu’est-ce qu’un paysage, que représente t-il, quelles valeurs lui sont associées, quel est le lien entre paysage et nature, quelle est notre relation à la nature et comment les images de paysage que nous avons vues au cours de notre vie l’affectent.

Je travaille souvent avec la photographie mais je l’utilise seulement comme un outil. Je travaille avec la photographie parce que je pense que nous avons toujours le sentiment que ce qui est montré est vrai, et j’aime jouer avec ce sentiment.

Marga Garrido s’amuse à imaginer des paysages idéaux, à inventer des lieux où elle ne s’est jamais rendue ou qu’elle n’a jamais habités autrement qu’en rêve.

Pour leur donner vie, elle utilise les éléments qui l’entourent : de la terre, du sucre, du café, de l’eau… Avec eux, elle conçoit des rivières, elle déplace des montagnes, les adoucit, les redresse, s’éloigne, se rapproche, les oublie, et soudainement, la lumière entre par la fenêtre d’une manière particulière, illumine un lac, crée un nuage…et tout semble respirer un air différent.

Marga Garrido s’arrête alors et s’émerveille : elle vient de créer un paysage.

LOLA GUERRERA

Artiste pluridisciplinaire, Lola Guerrera mêle dans son travail sculpture, photographie et installation. L’idée de transformation - déjà présente dans
sa série - « Cotidianidades » où elle mettait en scène des espaces domestiques entièrement recouverts de papier blanc - tient une place primordiale dans son travail photographique.

Dans « Delights in my garden » (Délices dans mon jardin), Lola choisit cette fois de métamorphoser des paysages naturels en y installant des origamis représentant animaux, plantes ou fleurs. Utilisant un de ses matériaux de prédilection, le papier, elle interroge à travers ses images notre société contemporaine et le rythme frénétique qu’elle nous impose.

Questionnant l’usage répété des procédés industriels de transformation de la matière, Lola met en scène des figures de papier réalisées à la main - donc par l’homme - et installées dans un espace naturel suggérant un retour à l’état brut de la matière papier.

Derrière ses photographies aériennes et poétiques, Lola Guerrera nous rappelle la nature éphèmère du monde qui nous entoure qu’il s’agisse de la nature ou de la civilisation. Une fois les prises de vue terminées, ces sculptures de papier sont laissées en place, destinées à périr de manière poétique dans l’environnement d’où elles ont été autrefois déracinées.

© Lola Guerrera

MARIA PLATERO

Je suis fascinée par l’ambiguité et l’absurde à tel point que je les utilise comme point de départ pour chercher la beauté dans l’inutile, dans l’insignifiant, dans la vulnérabilité humaine ou dans les moments ridicules que nous connaissons tous.

La série « La búsqueda de Mary Decker » (La recherche de Mary Decker) dépeint des situations banales qui semblent suspendues dans le temps jusqu’à devenir des images étranges.

Ce sont des images qui parlent de choses inconséquentes, qui n’intéressent pas les gens, traitées comme si elles étaient extraordinaires. Chargées d’un certain pathos, ces scènes sont traversées par un humour absurde qui joue avec l’imagination du spectateur qui se reconnaît lui-même en elles.

Dans ces images, le règne de l’ordre est tellement présent qu’il devient de manière inévitable une condition absurde, ironique, brut, tranchante. Cependant, cette condition est, dans une large mesure, un théâtre en-dessous duquel il y a un facteur hasard inévitable.

La VOZ’Galerie

Née d’une volonté de promouvoir la photographie d’auteur et de soutenir les artistes émergents de la scène photographique, la VOZ’Galerie - ouverte en juin 2011 à Boulogne - poursuit un objectif ambitieux : incarner le reflet de la diversité effervescente des écritures photographiques, défendre le travail des photographes qu’elle représente et le porter au regard du public. La VOZ’Galerie propose une programmation régulière d’artistes, alternant expositions individuelles et collectives. Les différents « espaces » de la galerie permettent de présenter tous les deux mois une nouvelle exposition tout en exposant de manière permanente les photographes de la galerie.

Le lieu

Située dans le quartier des Princes et sur le fameux « Parcours des Années 30 », la galerie - un espace de 190m2, convivial et largement ouvert sur la ville - a été aménagée sur deux niveaux en noir et blanc par l’architecte Christophe Jest et décorée par l’artiste Swen Raphaël Simon.

VOZ’Galerie représente aujourd’hui une cinquantaine d’auteurs photographes. Engagée dans sa mission de promotion des artistes, au-delà de la simple commercialisation des tirages d’art, la galerie attache un soin particulier à défendre le travail de ses auteurs auprès des organisateurs de festivals, des institutions culturelles, de la presse, des éditeurs de livres d’art et communique régulièrement, par le biais de sa newsletter, auprès d’une liste de diffusion de 25000 abonnés. L’équipe entretien des liens étroits avec les artistes qu’elle représente basés sur la confiance, le conseil, la complicité et l’accompagnement.

LA CARTE BLANCHE

Après Maurice Renoma et Jean Murgue, la VOZ’Galerie a choisi de donner une carte blanche aux enfants de la ville de Boulogne-Billancourt.

Souhaitant jouer un rôle actif dans la diffusion de l’art à Boulogne et associer étroitement le jeune public aux iniatives artistiques qu’elle entreprend dans sa ville, la VOZ’Galerie a proposé aux enfants des ateliers d’Arts Plastiques de participer à la scénographie de l’exposition.

S’inspirant du travail de Lola Guerrera, les classes d’Arts Plastiques de Boulogne Billancourt, sous l’égide de Patricia Chebel, laisseront parler leurs petits papiers en créant, pour l’occasion, des centaines de figures d’origamis qui feront écho aux photographies de l’artiste espagnole.

VOZ’GALERIE - 41 rue de l’Est - 92100 Boulogne - Tél : 01 41 31 40 55

Accès : Métro : Jean Jaurès (ligne 10)
Bus 52 : arrêt Rue Pasteur
Bus 72 : arrêt Victor Hugo
Station vélib : 55 boulevard Jean Jaurès

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