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DOLE : Erró 50 ans de collages

"Erró, 50 ans de collages" apporte un éclairage inédit sur l’oeuvre découpé et collé d’ Erró, figure incontournable de la Figuration Narrative, et révèle la part secrète de son travail, trop souvent réduit à sa seule production picturale.

Le musée des Beaux-Arts de Dole présente l’exposition "Erró, 50 ans de collages" et revient sur le travail original de création de cet artiste d’origine islandaise, figure incontournable de la Figuration Narrative depuis 1964.

Le musée, dont la collection d’art contemporain est essentiellement centrée sur ce courant, l’a valorisé à travers de nombreuses expositions monographiques ou collectives (Rétrospectives Monory, Peter Saul, Bernard Rancillac, Gérard Fromanger notamment, "La Figuration Narrative dans les collections publiques", etc.).

Dès 1985, une exposition monographique au musée des Beaux-Arts de Dole avait été consacrée à la série des musiciens produite par Erró. Cette nouvelle exposition apporte un éclairage inédit sur l’oeuvre découpé et collé de l’artiste et révèle la part secrète de son travail, trop souvent réduit à sa seule production picturale.

Le musée conservant plusieurs tableaux de l’artiste, l’exposition se voit ainsi complétée d’un ensemble de peintures, telles que Brejnev de Russie (1989) qui ouvre le parcours.

Erró, Rock and role, 1996. Collage. Courtesy Musée des beaux-arts de Dole, © Erro

L’exposition du centre Pompidou, où une centaine de collages était présentée, est complétée à Dole par une vingtaine de peintures permettant de comprendre ces collages non seulement comme des oeuvres autonomes mais aussi comme un véritable travail préparatoire aux peintures, soulignant ainsi le processus créatif propre à l’artiste.

Né Islandais en 1932, Erró (de son vrai nom Gudmundur Gudmundsson), s’installe définitivement à Paris en 1958 après une formation à l’École des Beaux-Arts de Reykjavík, puis à Oslo, et un long séjour en Italie.

Mis en contact avec le mouvement surréaliste il entreprend dès cette période ses premiers collages à partir de revues scientifiques, de brochures techniques ou d’illustrations de magazines. Cette production, qui réactive avec éclat les collages dadaïstes des années 1920, fait l’objet sous le titre Mécamorphoses de sa première exposition personnelle à Paris en 1960.

Dès cette époque, Erró décide de transposer ces collages en peinture, selon un processus qui s’impose bientôt définitivement dans sa production. Désormais, aucune de ses peintures ne se conçoit sans ces esquisses d’un nouveau genre.

Erro, Le Bain turc, vers 1979-80. Illustrations de magazines, découpées et collées. Musée national d’art moderne / Centre de création industrielle, Paris, Cabinet d’art graphique © Centre Pompidou/MNAMCCI. cl. Philippe Migeat.

À partir des années 1970, leur style évolue sensiblement quand apparaissent dans l’oeuvre découpé d’Erró d’autres sources visuelles comme la bande dessinée américaine ou des images de propagande révolutionnaire.

Éminemment politiques, ce qui ne surprend pas de la part d’une figure majeure de la Figuration Narrative, les collages d’Erró moquent la culture marchande de masse, dénoncent les désastres de la guerre (Vietnam, guerre froide, Irak) ou tournent en dérision les pouvoirs totalitaires, mais s’attachent aussi dans des séries non moins imaginatives à scruter le monde de l’art.

L’exposition traverse et propose l’exploration de cinq grand thèmes chers à Erró : Mécacollages, Politique, Conquêtes, Art et Comics.

Mécacollages

De 1959 à 1963, Erró se procure au kilo d’anciens numéros de la revue L’Usine nouvelle, où il découpe des « photos d’objets mécaniques » agencées avec des éléments d’anatomie humaine pour ces « mécamorphoses ». Celles-ci donnent lieu notamment à l’abondante série des Méca-Make-Up, visages de mannequins découpés dans la presse féminine où diverses machines et pièces usinées remplacent chevelure et maquillage.

Dans ces compositions hybrides qui rappellent certains collages surréalistes, le thème oculaire revient avec insistance, parfois remplacé par un objectif d’appareil photographique.

Politique

Au début des années 1970, Erró découvre un stock d’images de propagande en provenance de la Chine populaire, du Vietnam communiste, de Cuba ou des bases américaines de Thaïlande. Ces images très orientées alimentent durablement les collages d’Erró qui souvent font allusion à la politique internationale et à ses soubresauts.

Au début, l’artiste détourne subtilement les figures des révolutionnaires qui, dans ses oeuvres, désignent d’un doigt vengeur des intérieurs bourgeois, ou accompagnent Mao dans des voyages imaginaires à travers les métropoles occidentales.

Art

C’est à New York, en 1963, qu’Erró introduit pour la première fois des reproductions d’oeuvres d’art célèbres dans sons oeuvre découpé et collé. Entérinant ainsi leur perte ...

Informations pratiques
Musée des beaux-arts de Dole

85, rue des Arènes
39100 Dole
Tél 33 3 84 79 25 85
Fax 33 3 84 72 89 46
[email protected]
http://www.musees-franchecomte.com
Horaires
Mardi-Vendredi : 10h-12h, 14h-18h
Dimanche : 14h-18h

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