LE MARCHE MONDIAL DE L’ART REPREND DES FORCES ALORS QUE LA CHINE RELEGUE LE ROYAUME-UNI A LA DEUXIEME PLACE DU CLASSEMENT

Le rapport révèle, en outre, qu’une taxe européenne sur les oeuvres d’art, devant
être étendue aux Royaume-Uni, en Irlande, aux Pays-Bas et en Autriche l’année
prochaine, risque d’affaiblir un marché européen de l’art et des antiquités déjà
fragile, en encourageant les fournisseurs à vendre sur d’autres places. L’étude,
reposant sur des données rassemblées auprès de marchands, salles de ventes,
collectionneurs et autres sources, a été compilée par Clare McAndrew, économiste
de la culture spécialisée dans le marché des beaux-arts et des arts décoratifs et
fondatrice de Arts Economics.

Une pièce rare : paire de léopards chinois datant du règne de l’empereur Kangxi, circa 1720. Présentée par Cohen & Cohen - Royaume-Uni - à la TEFAF 2011

« Les années 2008-2010 correspondent à une période de crise pour le marché de l’art
et des antiquités », stipule le rapport. « Les dépenses de luxe ont nettement diminué
dans bon nombre de pays en 2009, alors que 2010 a vu les premiers signes de reprise
économique, avec un rebond de la confiance des clients et une croissance dopée
par les consommateurs chinois dans un grand nombre de secteurs du luxe.
« Après une contraction plus importante que prévue dans la seconde moitié de 2009,
le marché mondial de l’art et des antiquités a chuté de 33 % par rapport aux valeurs
de 2008, pour atteindre un total de 28,3 milliards d’EUR. Cette baisse représente une
contraction de 41 % par rapport au pic du marché atteint en 2007. Il s’agit de l’un
des déclins les plus importants du marché de l’art depuis la récession du début des
années 1990.
« 2010 a montré des signes significatifs de reprise, spécialement en Chine et aux Etats-
Unis. Le marché mondial a, en effet, augmenté de 52 %, pour atteindre 43 milliards
d’EUR. Le volume de transactions a augmenté plus modérément durant 2010 (13 %
en glissement annuel) et la hausse du marché en valeur a, en grande partie, été
causée par une augmentation des ventes d’oeuvres de valeur élevée. »
Principales conclusions du rapport :

 ? Le développement le plus significatif de ces dernières années réside dans la
croissance phénoménale du marché de l’art en Chine, qui a presque doublé en
valeur depuis 2009.

 ? La Chine est devenue le deuxième plus grand marché d’art en 2010, avec une part
mondiale de 23 %, dépassant pour la première fois le Royaume-Uni. Les ventes aux
enchères en Chine ont représenté un total de 6 milliards d’EUR en 2010.

 ? Les Etats-Unis ont continué de dominer le marché international de l’art et des
antiquités, avec une part de marché de 34 %.

 ? La part totale de l’Union européenne du marché mondial en 2010 était de 37 %,
affichant ainsi un déclin de 16 % par rapport à son plus haut niveau en 2003.

 ? Le Royaume-Uni demeure le plus important marché de l’art en Europe, avec 59 %
du total européen. Sa part mondiale représentait toutefois 22 % en 2010, soit 5 % en
moins qu’en 2006. La France occupe la deuxième place européenne, avec 16 % des
ventes européennes et 6 % du total mondial.

 ? Le nombre d’individus fortunés dans la région Asie-Pacifique égale à présent celui
de l’Europe pour la première fois dans l’histoire, leur richesse étant même supérieure.

 ? Le marché de l’art contemporain reprend des forces après sa chute de 2009,
année pendant laquelle les ventes ont baissé de 66 %. La résurgence a toutefois été
« significativement plus élevée » aux Etats-Unis et en Chine qu’en Europe.

 ? Les marchands ont généré 51 % des ventes du marché de l’art mondial, comparé
aux 49 % réalisés par les salles de ventes. En moyenne, 30 % des transactions
effectuées par les marchands sont réalisées dans les foires d’art. La traditionnelle
galerie est sur le déclin.

Le rapport The Global Art Market in 2010 : Crisis and Recovery examine également le
projet européen visant à étendre, à partir de 2012 et à tous les Etats-membres,
l’impôt sur la revente des oeuvres d’artistes décédés dans les 70 années précédant la
date de la vente. A l’heure actuelle, le Royaume-Uni, l’Irlande, les Pays-Bas, l’Autriche
et Malte, qui n’ont jamais appliqué la taxe, en sont exemptés. L’impôt s’applique
déjà dans l’Union européenne aux oeuvres d’artistes vivants. Le marché des oeuvres
d’artistes récemment décédés est toutefois bien plus vaste. Les principaux marchés
non européens, notamment les Etats-Unis et la Chine, ne prévoient pas l’introduction
de cette taxe.
Le rapport, qui étudie le coût de l’envoi d’oeuvres vers des marchés non européens
pour leur vente en vue d’éviter l’impôt, note l’avantage pour les vendeurs d’envoyer
des oeuvres de 40 000 EUR ou plus à New York. Les propriétaires d’oeuvres d’art
introduites dans les pays actuellement exemptés en vue de leur vente depuis des
pays extérieurs à l’Union européenne pourront également être plus enclins à faire
affaire dans d’autres pays. Le rapport conclut qu’à défaut d’un accord mondial
exigeant l’impôt, il y a un « risque de déclin accru de la compétitivité de l’Union
européenne et des marchés qui la composent », menaçant ainsi l’emploi dans le
marché de l’art, les industries y relatives et le tourisme culturel.
Présentations durant la TEFAF
Clare McAndrew donnera deux présentations du rapport sur le marché de l’art à
l’occasion de la TEFAF. La première est destinée aux journalistes assistant à la
présentation à la presse, qui se déroulera à 14H00 le jeudi 17 mars. La deuxième,
s’adressant aux journalistes qui ne vont pas à la présentation à la presse, se déroulera
à 10H30 le vendredi 18 mars.

La TEFAF est la plus grande foire d’art et d’antiquités au monde. La TEFAF 2011 va
rassembler quelque 260 exposants issus de 16 pays, répartis en neuf sections. Outre les
exposants des institutions reconnues du marché de l’art et des antiquités en Europe
et en Amérique du Nord, la Foire de 2011 regroupera des marchands de Corée,
d’Uruguay et d’Argentine.
La TEFAF soutient depuis 2004 la recherche internationale contre le cancer, par le
financement d’une chaire d’oncologie au centre médical de l’université de
Maastricht.
L’art, bien plus qu’un atout
Pour la TEFAF comme pour son principal sponsor, AXA Art, l’art est bien plus qu’un
véritable atout. Grâce à ce partenariat, les collectionneurs d’art bénéficient de
compétences uniques en matière de prévention du risque, de conservation, de
reconstitution et de restauration, grâce auxquelles ils peuvent conserver leur
collection dans les meilleures conditions possibles. www.axa-art.com