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2022- 2023, une sélection exceptionnelle à Anthéa

Septembre arrive et c’est la rentrée ! La rentrée aussi pour Anthéa dont commence sa 10e saison ! Crée en 2013, Anthéa est le plus grand théâtre construit en France au cours de la dernière décennie. Un projet qui paraissait fou, et pourtant, depuis quelques années, il est devenu le théâtre le plus fréquenté après la Comédie Française, à Paris.

10 ans, cela se fête !


Pour cette occasion, Daniel Benoin et son équipe proposent une exceptionnelle sélection de spectacles.

Seul en scène, Thierry Lhermitte ouvre la saison ! Il s’y colle avec « Fleurs de soleil », un texte de Simon Wiesenthal qui nous interroge sur le pardon. Sommes-nous disposés à tout pardonner ?
Ensuite, Philippe Torreton et Vincent Garanger interprètent « Lazzi » de Fabrice Melquiot mettant lui-même en scène cette nostalgie du temps qui passe avec le souvenir de cinéastes bien-aimés disparus.
Dans un exercice d’admiration au grand dramaturge, Francis Huster a adapté pour la scène son livre « Molière » qu’il interprète lui-même.
Ensuite, Paul Moulin raconte la célèbre BD de Fabcaro « Zaï Zaï Zaï Zaï », devenu aussi un film ! Des éclats de rire garantis pour tous !

Dans une mise en scène de Peter Brook, aujourd’hui disparu, « Tempest project » est une recherche autour de « La Tempête » de Shakespeare que l’immense metteur en scène a monté à de multiples reprises.
Laetitia Casta est l’unique et prestigieuse interprète de « Clara Haskil, prélude et fugue » de Serge Kribus : un très beau rôle d’artiste musicale géniale, mise en scène par Safy Nebbou.
Vanessa Paradis joue le personnage principal de « Maman », une étrange pièce écrite et mise en scène par Samuel Benchetrit, son compagnon dans « la vraie vie ».

Dans cette programmation touffue, un « gros morceau » de 3 heures 15 : « Les frères Karamazov » de Dostoïevski, adapté et interprété par Sylvain Creuzevault et sa Compagnie, avec un humour ravageur, paraît-il, pour donner une vision grinçante de l’échec du socialisme !

François de Bauer, auteur de « Rencontre avec une illuminée », en est l’unique interprète en jouant tous les personnages de l’aventure intérieure de Simon où se mêlent souvenirs, incertitudes, apparitions, rêves... Rendez-vous avec l’insolite !
Raphaël Enthoven a sélectionné des textes de deux romans libertins de Sade dont Isabelle Huppert fera une savoureuse lecture publique en étant tantôt Justine, tantôt Juliette, tantôt le vice, tantôt la vertu.

Dans « Le vertige Marilyn », Olivier Steiner a conçu pour Isabelle Adjani un dialogue imaginaire avec Marilyn Monroe, d’après le mystère des dernières heures de la star pour laquelle il conserve une passion. Y aurait-il une possible sororité entre les deux actrices ?

Jacques Gamblin revient à Anthéa avec « Harvay » sur l’amitié entre un homme et un imaginaire lapin géant qu’il préfère de loin à la réalité qui l’entoure : un rôle qui ne peut que convenir parfaitement à ce comédien lunaire.
Dans « Fallait pas le dire », Pierre Arditi et Evelyne Bouix interprètent des saynètes comiques de la vie conjugale, écrites par Salomé Lelouch d’après leur couple réel.
« Entrer dans la couleur » est une version scénique donnée par Alain Damasio de son roman-fleuve « Les Furtifs », une rock-fiction poétique pour imaginer comment échapper à la tyrannie technologique qui nous menace, tandis que Yan Pechin l’accompagne avec ses guitares.

Un moment de théâtre qui fait du bien avec « Une situation délicate » où quiproquos et faux-semblants s’enchaînent entre Clotilde Courau, Gérard Darmon, Max Boublil et Elodie Navarre dans cette libre adaptation du Britannique Alan Ayckbourn.
Imaginé par Isabelle Le Nouvel et mis en scène par Jérémie Lippmann, « 88 fois l’infini » où deux frères (Niels Arestrup et François Berléand) s’affrontent pour régler les comptes de toute leur vie.

Selon son habitude, Alexis Michalik tire les ficelles d’« Une histoire d’amour », en sachant parfaitement toucher le public et le convaincre à faire son succès.
« Le syndrome de l’oiseau » parle d’une séquestration comme celle de Natascha Kampusch : quoique ennemis, Sara Giraudeau et Patrick d’Assumçao y sont des partenaires d’exception. Bérengère Warluzel a adapté des textes d’Hannah Arendt qu’elle interprète dans une mise en scène de Charles Berling : ces « Fragments » nous prouvent que penser est une aventure de tous les instants.

« Saint-Exupéry, le mystère de l’aviateur » (écrit par Arthur Jugnot et Flavie Péan) revient sur la disparition jamais élucidée de l’auteur du « Petit Prince » : seule une gourmette, retrouvée plus de 50 ans après, permet de supposer sa fin tragique.

Sur un texte de Jean-Luc Lagarce mis en scène par Marcial Di Fonzo Bo, l’immense Catherine Hiegel nous donne quelques « Règles du savoir-vivre dans la société moderne » (en 1ère partie : « Music-Hall »).

Avec Georges Feydeau, le rire est garanti, d’autant plus quand c’est Isabelle Gélinas, Patick Chesnais, Nicolas Vaude, ... qui découvrent les astuces du « Système Ribadier ».
Ramzi Choukair a écrit et mis en scène« Palmyre, les bourreaux » sur les terribles prisons de Syrie, où se confrontent les rapports entre victimes et tortionnaires.

Quelques spectacles de théâtre sont plus particulièrement à l’intention des jeunes 


Evoquant sa jeunesse, Amine Adjina, Français d’origine algérienne, pose un regard nouveau et incongru dans « Histoire de France » où on lui enseignait ses ancêtres Gaulois, alors qu’il choisit la victoire de la Coupe du Monde 1998. En mêlant une atmosphère de contes et celle de cabarets, Pauline Jambet donne matière à réflexion grâce à un texte de Jean-Michel Rabeux : « L’Orang-outang bleue » pose, tout en faisant rire, des questions essentielles sur l’homme et l’animal.
Avec « Les gros patinent bien », Olivier Martin-Salvan et Pierre Guillois proposent un théâtre de bouts de chandelles d’une grande expressivité, en laissant place à l’imaginaire et au rire !

Enfin « Cendrillon », la création théâtrale où l’astucieux Joël Pommerat prend toutes sortes de libertés avec le conte pour ravir petits et grands dans un univers poétique fascinant et bouleversant.

L’important pour Anthéa est d’être un lieu de création de spectacles qui partent en tournée dans toute la France.


C’est le cas pour « L’Avare » de Molière où Michel Boujenah joue un Harpagon désespéré dans la mise en scène de Daniel Benoin, qui signe également celle de « Disgrâce », la pièce événement de la saison dernière, aussi programmée à Paris cet hiver.
Coproduction encore pour le petit chef d’oeuvre « Inconnu à cette adresse » interprété par Daniel Benoin et Michel Boujenah.

Reprise pour deux soirées du « Comte de Monte-Cristo », dans la superbe adaptation de Gaëlle Boghossian du chef d’oeuvre d’Alexandre Dumas, avec un virtuose travail de vidéo de Paulo Correia qui tient aussi (magistralement !) le rôle principal. Cette année, leur Collectif 8 propose l’adaptation de « L’Orestie » d’Eschyle, en coproduction avec Anthéa. Gaële Boghossian a également mis en scène « Baudelaire, prince des huées », un spectacle musical sur le célèbre poète de (et avec) Clément Althaus.

Seule en scène, Eva Rami poursuit dans « Va aimer ! » le récit autobiographique commencé avec talent dans « Vole ! » et « Tais-toi ».
La Cie La Berlue présente « Sans Andromaque », une lecture contemporaine du classique de Racine sans le personnage principal : la guerre de Troie en vaut-elle une autre ?
Sur l’amitié, « A la vie à la mort » est une création de Gilles Gaston-Dreyfus qu’il interprète avec Anne Benoit, Gérard Cherqui et Stéphane de Groodt, des amis de toujours qui se retrouvent...

Pour marquer le 100e anniversaire de la naissance de l’inénarrable humoriste Raymond Devos, Daniel Benoin a concocté un spectacle « Il a la cote Devos ! » avec diverses distributions selon les possibilités des comédiens : ils seront au moins 7 sur scène à chaque représentation de novembre et de juin pour un hommage à ce comique inoubliable (Zabou Breitman, Charles Berling, Patrice Chesnais, Sylvie Testud,...) On se marre déjà !

Et on se marre aussi d’avance en énumérant les humoristes programmés pour cette saison !


La tête à claques du PAF, Panayotis Pascot se laisse aller à quelques confidences sur ses parents dans « Presque ».

La colère contre les hommes politiques donne une langue acérée à « Stéphane Guillon sur scène » pour passer en revue (à sa manière) leurs dernières déclarations. Alors que Noémie de Lattre tente avec drôlerie l’égalité entre femmes et hommes dans « Féministe pour homme ».

Avec « Ad Vitam », Alex Vizorek sert un cocktail généreux au sujet de la mort et provoque des larmes de rire !
Christophe Alévêque a l’art de dépasser les bornes dans son inénarrable « Revue de presse ».
Pour son « Nouveau spectacle », Manu Payet affronte la difficulté d’être père et celle d’arrêter de fumer.
Marc Fraize se lance dans « Madame Fraize » en abordant, à sa manière, l’univers féminin : tout est possible !
Enfin, en ne mâchant pas ses mots, Sophia Aram » a l’art de décrocher des flèches qui font mouche dans son « Nouveau spectacle ».

Le rayon danse est particulièrement prestigieux !


Il suffit de citer les noms des chorégraphes pour avoir follement envie de voir tous leurs spectacles : « Mythologies », une création mondiale d’Angelin Preljocaj, « Nomad » de Sidi Larbi Cherkaoui, « Ce qui m’est dû », entre paroles et mouvements, avec Héloïse Desfarges et Antoine Raimondi, « Stéréo » de Philippe Decouflé, « Casse-noisette » de Blanca Li qui modernise totalement le ballet de Tchaïkovski en fable urbaine contemporaine, et enfin « Room with a view » une chorégraphie de La Horde avec le Ballet national de Marseille....

S’ajoutent 3 spectacles de cirque !


Entre sauts périlleux et trapèze « Dans ton coeur » mis en scène par Pierre Guillois. « Esquive » où Gaëtan Levêque fait « grimper aux murs » au sens propre de l’expression.
Conçu entre cirque et danse par Martin Zimmermann, la « Danse macabre » où la mort tire les ficelles de tout ce qui a été rejeté à la marge de la société.
Enfin, le mime Luciano Rosso, déjà venu nous subjuguer à Anthéa, propose « Apocalipsync ».

Des concerts aussi !



D’abord « Starmania », l’opéra rock de Michel Berger et Luc Plamondon que Thomas Joly vient de mettre en scène avec une chorégraphie de Sidi Larbi Cherkaoui. Un événement exceptionnel sur une scène exceptionnellement grande, donc celle du Palais Nikaïa.

Mais bien à Anthéa : Murray Head, le troubadour londonien de la protest song. Hélios Azoulay dans « Moi aussi, j’ai vécu », un seul en scène musical. Charlotte Cardin chante de sa voix bouleversante « Phoenix », son premier album. « Dans mon salon » c’est là que chante souvent la comédienne et réalisatrice Agnès Jaoui, en passant d’une cantate de Bach à Barbara. Après une interruption, Selah Sue revient avec des chansons douces mais bien rythmées. Il a fallu également remonter la pente à Charlie Winston pour chanter « As I am tour ».
La Québécoise Isabelle Boulay chante avec succès une variété « D’Amériques et de France ». Julien Clerc revient avec « Les jours heureux », des titres récents de son répertoire de toujours que l’on aime.
Enfin Zazie, en résidence à Anthéa, offrira à Antibes la primeur de ses nouvelles créations.

Une soirée à part : Ukraine Fire, un concert de chansons poétiques et folkloriques par des femmes aux voix puissantes. Un acte de résistance par l’art !

Enfin « last but not least », un opéra que Daniel Benoin met en scène comme chaque année. Pour 2023, son choix s’est porté sur « Falstaff », un opéra de Verdi d’après « Les Joyeuses commères de Windsor » de Shakespeare. Une coproduction de l’Opéra de Nice et d’Anthéa.

On est bien heureux d’être enfin en septembre pour que la saison commence !

Caroline Boudet-Lefort

Présentation de la saison 2022-23 from théâtre anthéa on Vimeo.

Tous visuels © ANTHEA

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