Stéphane Cipre : Collection Haute Soudure
Evénements liés à l'artiste
Cipre et ses amis font leur cinéma
Stéphane CIPRE : artiste niçois et figure montante de l’art contemporain propose une immersion dans le monde du cinéma à travers la sculpture, son univers mais aussi de la peinture avec ses amis artistes invités : OLL et Pascal GOUJON. Le 14 mai, Stéphane CIPRE dévoilera l’œuvre maitresse de l’exposition : la sculpture « 7e art ». Rendez vous au cœur (...)
« Adolescent je n’aurais jamais imaginé être artiste, j’ai embrassé sur le tard la carrière ! »
confie Stéphane Cipre qui, à 40 ans, vient de faire la une du New York Times avec une chaise qui a servi d’affiche à la foire Art & Design Fair et dont les œuvres présentes dans les musées privés et à la Fondation Daurel à Barcelone sont exposées à Paris, Monaco, Genève, New York.
- Stéphane Cipre
- ©JCh Dusanter
Et s’il a décroché à Nice, l’an dernier le prix de l’UMAM*, cette reconnaissance le place pourtant toujours en marge de la famille de l’art contemporain : « Je ne suis pas formaté, je viens du commerce, je marche plutôt bien, bref cela ne plaît pas trop aux institutions ». Mais ça c’est une histoire qui ne date pas d’hier…
- L’oeuvre qui fait la Une du New York Times
- ©G.Barclay
Du stylisme à la sculpture
Tout commence dans la boutique de fourreur que sa famille ouvrit dans les années 70 à Nice Rue Georges Clemenceau. Après une formation de modéliste styliste il y travaillera, dessinera même des modèles pour Chacock ou Yves Saint Laurent ! Reprendre l’entreprise familiale ? Ce n’est pas vraiment inscrit à son menu. Surtout que sa mère, il s’en souvient, qui avait une petite collection d’œuvres, d’art fréquentait assidûment la Galerie Ferrero. « C’est quand j’ai eu mon CAP et que j’ai commencé à travailler de mes mains que je suis entré dans mon univers : la matière ». Alors, sans vraiment savoir pourquoi, une force étrange le pousse à suivre des cours à l’Ecole des Beaux Arts de la Villa Thiole. A la suite d’un choc émotionnel il façonne des petits objets avec du carton puis des chandeliers qui se vendent bien sur les marchés. En commençant à vivre de son travail, il se penche sur son processus créatif, c’est l’engrenage. Sa rencontre avec des artistes confirmés, comme Roland Coquerille qui a suivi lui un cursus classique et qui s’intéresse aux réactions de la peinture et des pigments au travers la toile, lui ouvre la voie : « Tout en m’imprégnant de sa culture, je commençais à cerner la différence profonde qui existait entre l’artisanat et l’art ». Une révélation pour celui dont le père est Président des Meilleurs Ouvriers de France PACA, et qui a baigné dans « le culte du travail bien fait ».
- Stéphane Cipre dans l’atelier de ferronerie
- ©JChDusanter
Mais une autre porte vient s’ouvrir pour Stéphane Cipre : la sculpture !
Des mots en lettres de feux
La pièce « Calligraphie » déclenche tout, elle repose aujourd’hui dans une villa de « Super Cannes ». Dès ses premiers travaux, Cipre s’est attaqué à l’écriture. Une sorte de revanche pour celui qui a quitté l’école à la 4ème et avoue avoir été un cancre : « L’orthographe c’était mon talon d’Achille je m’en suis servi pour me rééquilibrer. Et ça a plutôt fonctionné, aujourd’hui l’Académie de Poitiers a présenté mon travail à un sujet Bac Arts appliqués ! ». Puisant dans le langage, il isole les mots, les mêlent intimement à la forme, à la matière. Un moyen d’échapper au diktat scolaire ? En tout cas une façon pertinente de détourner le sens familier, de lui trouver une autre aire de jeu : « J’ai été amené à me demander si dans notre écriture occidentale il n’y aurait pas moyen de retrouver également une certaine représentation des objets qu’elle signifie. Et contrairement à l’abstraction plus j’intègre un maximum d’informations concrètes dans mon œuvre plus les gens y voient leur propre imaginaire ! ». Puis, toujours avec les noms qu’on leur donne, il représente les animaux - Dog, Fish, Autruche – prend à partie le mobilier : « Les chaises volumes dont les lettres servent à accueillir les corps sont en graphite pour rappeler la matière de la mine de crayon ». Avec le transat « RELAX » il résume son propre parcours.
- Relax
- ©G.Barclay
Les lettres articulent le support, la fourrure habille le siège : « le travail de l’acier et de la couture sont très similaires. Mais au lieu d’avoir une machine à coudre j’ai un poste à souder ». Cipre déshabille le monde pour mieux l’habiller de métal et lui redonner un autre signifiant ? L ’artiste poussera plus loin, il rajoutera aux mots des photos et ces sculptures deviendront des trompe-l’œil où l’on découvre à travers le rythme de la découpe des lettres, les visages de Gandhi, d’Elvis ou du Che. Mais où est Dieu dans tout ça ? La sculpture installation « Look for God », sous-titrée « God not found » y répond en 2007 comme une erreur sur un serveur de recherche web.
- Look for God
- ©G.Barclay
Et si le monde n’avait pas dit son dernier mot ?
- Une oeuvre du projet Cipre&Co
- ©G.Barclay
En s’attelant au projet « Cipre & Co » qui sera représenté en juin à la Galerie Ferrero transformée en entrepôt, puis au nouvel espace culturel de Cap d’Ail et partira cet automne à la foire « Art Basel » de Miami, le sculpteur franchit une nouvelle étape. Il explore cette fois les limites de l’industrialisation, la surconsommation, la mondialisation. Tout un rituel qu’il met en scène à sa façon, entre gravité et légèreté. Le Mot « ART » ou l’estampille « MADE IN CHINA » (sur laquelle est étiquetée en plus petit « Fabrication Nissarda ») sont sanglés et transportés sur des palettes, comme du vulgaire fret. Des containers côtoient des rayonnages où sont stockés des objets lettres ; GOD, SEX, DEATH : « Tout ce qui est immatériel mais qui se vend aujourd’hui ».
- Coeur Palette
- ©G.Barclay
Après avoir sondé le passé, Cipre se tournerait-il vers le futur ? Les choses ne sont pas si simples quand on sait que l’artiste est né en 1968 en même temps que le Pop Art et le Ready Made !
* Biennale de l’Union Méditerranéenne pour l’Art créée en 1946 par Pierre Bonnard, Henri Matisse et le docteur Thomas,
- Stéphane Cipre et Olivier Marro (journaliste ) pendant l’interview
- ©JChDusanter
Exposition Cipre&Co à la Galerie FERRERO à Nice du 19 juin au 31 juillet 2008 : http://cipre.fr
Voir les photos de Stéphane Cipre réalisées par le photographe Guillaume Barclay : www.barclay-photo.com
L’actualité de Stéphane Cipre : vente privée de 2 de ses oeuvres d’art sur www.vitrinesparisiennes.fr !!