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Fin de cet événement Mars 2019 - Date du 1er février 2019 au 29 mars 2019

Éric Andréatta / Projection CaCO3 à découvrir à Vallauris

Depuis de nombreuses années, Éric Andréatta explore son matériau de prédilection : la craie, une poudre de calcaire (CaCO3, carbonate de calcium) au grain très fin, formé dans des mers chaudes et peu profondes.

Elle a donné son nom au Crétacé (de creta : craie), une période géologique (entre 145 et 66 millions d’années) qui a vu un grand bouleversement de notre Terre (l’impact d’une météorite géante aurait déclenché une intense activité volcanique entraînant la disparition des dinosaures, des 3/4 des formes de vies terrestres, et fracturé le supercontinent Pangée pour former les continents actuels).
Cette craie blanche, minérale, est un pigment pur très fin, homogène, imputrescible, qui, additionné d’eau (appelé blanc d’Espagne) et déposé d’un geste rapide sur une plaque de verre, révèle en séchant des formes étonnantes.

Éric Andréatta nous avait déjà impressionné (notamment au CAC Carros) par ses projections d’immenses représentations de falaises, de vagues ou de paysages glacés.

Dans cette exposition chez Madoura, dans des lieux encore hantés par Picasso, il nous en présente une nouvelle approche immersive où la lumière joue un rôle déterminant.
L’entrée de la salle d’exposition se fait par un sas.

Nous sommes plongés dans un noir profond qui dure quelques secondes avant que face à nous s’illumine une œuvre constituée de signes-signatures-écritures rouges et blancs.

L’image projetée sur une toile au coin replié, à la fois peinture et photographie, se laisse voir quelques minutes avant que la lumière ne disparaisse, nous plongeant de nouveau dans le noir (l’image persiste encore quelques secondes dans nos yeux) avant qu’une nouvelle œuvre s’allume sur un autre mur.

Englobant tout le mur, elle présente des plans multiples dus à des éléments juxtaposés qui distribuent autrement l’espace, l’œuvre impose sa présence. Avec la même couleur rouge évoquant un rideau de théâtre et ses dessins blancs et rouges rubannés aux contours précis, cette installation est accompagnée d’un insolite fauteuil d’un noir brillant et dégoulinant qui lui tourne le dos.

Après être plongés à nouveau dans le noir, la troisième projection nous donne à voir un nouvel ensemble rouge, noir et blanc aux signes différents. Une table couchée sert d’avant plan, d’écran amovible.

À aucun moment, l’ensemble de l’installation n’est visible. En introduisant une scansion temporelle, Andréatta donne à son œuvre une dynamique théâtrale.

Organisant la matière visuelle différemment, il nous convie à une réflexion sur le statut de l’œuvre d’art.




Toutes les photos DR et courtesy À découvrir à : Madoura, lieu d’art, d’histoire et de création, Vallauris
Jusqu’au 29 mars

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