| Retour

Stéphane Cipre le sculpteur de mots

André Giordan et André Biancheri poursuivent leurs écrits sur la création artistique actuelle à Nice et dans sa région, au travers de portraits d’artistes et d’études approfondies de leur art. Ce mois-ci focus sur l’artiste Stéphane CIPRE. Suite de la chronique cette semaine avec un zoom sur les oeuvres (2/3).

Ses œuvres

Les premières œuvres de Stéphane Cipre s’inscrivent dans la tradition de la « figuration académique ». Au travers de la sculpture, elles se révèlent rapidement, de plus en plus graphiques, jusqu’à l’évidence.... Juste revanche sur ses difficultés orthographiques de sa période scolaire qui ont bloqué ses études, l’écriture envahit presque à l’obsession son travail de plasticien.

Avec justesse et précision, Stéphane « module » l’écriture pour qu’émerge à travers elle le concept qu’elle désigne.

Son art relève ainsi d’une surprenante interaction entre ce qu’on nomme classiquement le « signifié » et le « signifiant » développé par Ferdinand de Saussure et à sa suite par l’école structuraliste. Graduellement l’un et l’autre deviendront inséparables.

Par exemple, il représente le chat comme ce dernier aime à nous passer sous le nez... la queue en l’air !

Stéphane Cipre, Cat, 2011

« J’ai été amené à me demander si dans notre écriture occidentale il n’y aurait pas moyen de retrouver également une certaine représentation des objets qu’elle signifie. Et contrairement à l’abstraction plus j’intègre un maximum d’informations concrètes dans mon œuvre plus les gens y voient leur propre imaginaire ! ».
Stéphane Cipre, interview, Art Côte d’Azur

Stéphane Cipre, Dog Milou, 2007

Parallèlement, il sait interroger ou s’interroger sur le mystère d’objets du quotidien : « Que se cache-t-il dans cette valise ? Secret de famille ? Professionnel ? D’État ? Un amour peut-être ? Ou le secret de Polichinelle ?! »

Stéphane Cipre, Secret, 2011

« ... Pour créer, l’artiste s’inspire du réalisme qui l’entoure et surtout, met en avant l’esprit et la fantaisie qui le distinguent. L’amateur d’art, devant la vérité d’une œuvre, se laisse envahir d’émotions, de rêves et contourne alors la réalité. Tous deux ont ainsi en commun l’utilité de l’art comme moyen efficace d’évasion face au monde dans lequel nous vivons.
(...) Dans sa démarche naissante, Stéphane Cipre met en avant la distance entre une œuvre d’art et un produit de consommation. Comme un clin d’œil à la mondialisation, ce qui, par nature est immatériel et donc inestimable, devient entre les mains de l’artiste, valorisée telle une marchandise ordinaire.
 »

Leslie Villedieu

Dans d’autres approches plus récentes, l’artiste travaille sur des présentations de sujets existentiels, métaphysiques ou de sentiments ou encore sur des thèmes qui ont en commun leur caractère impalpable, insaisissable ou imperceptible. Toujours en « jouant » sur leur écriture, il les « personnifie » ou les met en scène sur des palettes de transports ou sous forme de conteneurs maritimes dans un souci de divulguer le monde contemporain.

Stéphane Cipre, Art Palette, 2009
Stéphane Cipre, Market, 2013 Aluminium moulé
Stéphane Cipre, Standardized Mouse, 2010 - Tableau technique mixte

A suivre !!
Retrouvez la première partie de la chronique sur Stéphane Cipre en cliquant ici !

Artiste(s)