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Fin de cet événement Mars 2022 - Date du 19 novembre 2021 au 13 mars 2022

Noël Dolla : de l’atelier au musée Matisse...

On accrocherait volontiers sur les murs de son logement les treize grandes toiles de Noël Dolla qui sont exposées jusqu’en mars prochain au musée Matisse de Nice. Cette série est appelée "Sniper". Un intitulé qui laisse entendre la guerre et son lot macabre de chairs déchiquetées. Mais la représentation offerte par Dolla se présente sous la forme élégante de fleurs noires, rouges, jaunes, à la beauté vénéneuse. Il s’agit d’œuvres pour lesquelles l’artiste souffle la peinture sur la toile avec un pistolet à air comprimé.

Anti académique

Brillante figure niçoise, robuste représentant de l’art contemporain, étiquetable dans aucune catégorie parce que franc-tireur de l’art et résistant à toute forme d’académisme, ce professeur à la Villa Arson ne fait pas école dans le sens scolaire du terme. Il s’applique à faire tomber les dogmes, ne se tient jamais à une seule manière de faire de l’art.

Une vue d’une oeuvre "sniper" DR AC

Que ses étudiants de la Villa Arson, l’école non académique de Nice, en prennent de la graine !
élève de Viallat, il fut membre du mouvement Fluxus dans les années 60, et d’un des groupes fondateurs de l’art contemporain français du soit disant éphémère Supports/Surface. Prêt à toutes les audaces et techniques performatrices, totalement imprévisible, il échappe aux définitions restrictives. C’est à ce titre un artiste doublement vivant, doublement contemporain.

Souffler, c’est peindre

Cette série récente a été effectuée entre 2018 et 2021. Le musée Matisse nous ouvre les portes de son atelier en nous montrant l’artiste en pleine activité : nous le trouvons allongé sur une civière accrochée à un palan fixé aux poutrelles du plafond du 109, le pôle de cultures contemporaines niçois, les anciens abattoirs où se fait l’art de notre présent. Avançant... à reculons, dans un exercice d’équilibriste, il utilise ce qu’il nomme en termes choisis par une forme de pudeur à l’envers "une arme à déboucher les chiottes" pour souffler sur le pastel ou l’encre, et faire exploser cette délicate floraison en ligne droite tout le long d’une toile de dix mètres au moins, et sur une série de tableaux de dimensions plus compatibles à celle de nos logis.
Michel Ange, à l’inverse s’allongeait sur le dos pour peintre son plafond de la chapelle Sixtine. Matisse dans son fauteuil roulant, à la fin de sa vie, réinventait la peinture en peignant du bout d’une perche. Dolla a sa propre méthode : qu’importe la manière pourvu que surgissent les étincelles !

Photo de Une : une vue d’une oeuvre "sniper" DR AC

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