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Fin de cet événement Juillet 2015 - Date du 13 juin 2015 au 5 juillet 2015

MANIFESTEMENT SANS FIN, la procession des grands menteurs

La Maison Abandonnée [Villa Cameline] vous invite à découvrir sa nouvelle exposition collective du 13 juin au 5 juillet 2015.

Manifestement sans fin

… en une phrase
L’exposition collective (peintures, sculptures, dessins) Manifestement sans fin présentée à la Maison Abandonnée [villa Cameline] à Nice du 13 juin au 5 Juillet 2015 est une interprétation libre du film abandonné le voyage de G. Mastorna de Federico Fellini.

… en un paragraphe
Manifestement sans fin – la procession des grands menteurs est une exposition collective de Céline Marin, An†oine Loudot, Maxime Parodi et Arnaud Rolland en collaboration avec Corentin Buchaudon au commissariat.
Ce projet librement inspiré du scénario le voyage de G. Mastorna de Federico Fellini a incité les artistes à échanger, partager leur regard sur ce récit mythique évoquant un voyage dans l’au-delà vif et grinçant pour finalement établir un paysage constitué de fragments successifs, décloisonner le script écrit et favoriser une errance libératoire.
A l’image de la Maison Abandonnée [villa Cameline] l’exposition désigne un temps oublié, elle invite à l’appropriation et à l’évasion. Une sculpture sera également installée sur le parvis de la bibliothèque Raoul Mille.
Bienvenue aux naufragés du vol Hambourg-Florence dans le motel-villa où l’hôtesse Hélène Fincker, la maîtresse des lieux vous accueille avec gentillesse et passion du 13 juin au 5 juillet.

Céline MARIN – les frêres Grégory (2014) (lithophanie sur résine, installation sonore , 8,5x17,5 cm)

… en une page

L’image qui n’existait pas

On pourrait parler de vents contraires tellement la démarche artistique des artistes réunis autour de l’exposition Manifestement sans fin - la procession des grands menteurs est contraire. 5 grands menteurs1 se réunissent pour présenter une adaptation plasticienne librement inspirée d’un classique du cinéma n’ayant jamais vu le jour : le voyage de G. Mastorna pensé par Federico Fellini.
Avant tout quelques mots au sujet de cette fiction datant de 1965 : le violoncelliste Mastorna, embarqué dans un vol Hambourg-Florence, se trouve catapulté dans une étrange villa à la suite d’une étrange tempête en montagne suivie d’un atterrissage tout aussi étrange. Dans cette aventure Mastorna rencontre de nombreux fantômes de sa vie passée, est confronté à une foule de personnages drôles et inquiétants sans que jamais un instant de paix ne lui soit accordé. Un scénario vif et démesuré que Fellini choisit d’abandonner par superstition.
Puisqu’un synopsis aussi magnifique et exaltant est resté sans suite les grands menteurs ont eut le désir de collaborer et croiser leurs langages plastiques. C’est dans l’air du temps et il est important pour eux de signifier d’emblée aux visiteurs qu’ils seront acteurs-témoins de cette préfiguration collective d’une oeuvre magistrale absente.

Céline MARIN – le cortège (2015) (mine graphite sur papier, 29,7x42 cm)

En circulation - une réflexion sur le mouvement du spectateur

Antoine Loudot – les nihilistes (2014) (encre sur papier, 160x120 cm)

Mon intervention dans ce projet, en tant que commissaire-artiste vient compléter cette volonté de définir une ligne de conduite stimulante pour le visiteur.
Ainsi mon travail d’accompagnement à la mise en espace des oeuvres devra permettre de révéler cette réflexion collaborative vous permettant ensuite une lecture individuelle d’une histoire sur la vie et les vestiges du temps. Une intention spatiale se dessine au seuil de l’exposition : la fin n’est que le début. Puis le scénario se retrouve fragmenté, un récit introduit par la recomposition de décors qui véhiculent une impression d’attente et de déjà-vu. Si la silhouette du protagoniste se cache avec grande discrétion c’est le reste de la distribution qui nous fait face et nous guide dans le but de diriger pas à pas chacun vers cet avenir sans limite imaginé par le maestro.

C’est avec bonheur que le projet prend forme au sein de la villa Cameline car en ce qui nous concerne et peut-être aussi pour le public, le lieu est à l’image de ce récit : un temps oublié il invite à l’appropriation et mène à une évasion généreusement cornucopienne. Bienvenue aux naufragés du vol Hambourg-Florence dans le motel/villa où l’hôtesse Hélène Fincker, la maîtresse des lieux vous accueille avec gentillesse et passion !

Maxime PARODI – le sourire n’est jamais un détail (2015) (encre sur papier, 62x97 cm)

Le grand ailleurs

Art et Fiction plutôt qu’Art et Cinéma, cela ne semble pas évident mais une fois le scénario entre nos mains, nous nous sommes engagés à mener le regardeur dans cette histoire sans jamais faire usage de la caméra. Dans cette déambulation fictionnelle coexistent des personnages et des lieux qui se trouvent fatalement dissociés.
C’est en collant une image sarcastique de la situation fantomatique des décors pensés par Fellini qu’Arnaud Rolland campe son univers pictural. Ayant rapidement choisi de se dessaisir de ce guide de la trop parfaite exposition qu’est le script évoqué, il plonge tout visiteur dans un rêve qui est le sien. Cancrement et avec finesse, son oeuvre nous propulse dans une torpeur qui heurte, attire et finalement nous laisse tomber dans une production apocalyptique dont nous sommes les héros.
L’oeuvre picturale de Maxime Parodi vous donnera accès au regard de Mastorna. Il oriente le public, non sans gêne, face à des personnages qui eux-mêmes vous guettent ou effectuent une action qui pourrait avoir de l’influence sur la suite de cette situation d’errance. Les lavis de Maxime s’apparentent au registre du story-board quitte à convoquer de manière surprenante des impressions troubles de déjà-vu, empruntant ou parodiant de célèbres images du cinéma.
C’est en complice caché de ses personnages que le dessinateur s’est glissé dans quelques scènes donnant alors corps à un anti-héros anonyme et fascinant.
L’imaginaire humoristique et l’excès émanent de la pléiade de saynètes dessinées par Céline Marin. Y sont alignés les chars d’une parade surréaliste où corps humains et objets ordinaires s’assemblent avec poésie. Cette procession nous guide, nous perd, ce sont là les figurants du spectacle fellinien mis sous les projecteurs. Céline élève les nombreux extras de ce casting au rang de gladiateurs, fanfarons ou manifestants rassemblés dans un cortège universel. Or ces petits groupes avancent jusqu’à nous. Si le risque de la mise en image est celui de figer le scénario, passer à l’art scénographique est un risque tout aussi périlleux qu’Antoine Loudot a souhaité relever. Ainsi vous découvrirez la distance significative imprégnée de culture punk-industrielle de ses installations à l’intérieur et à l’extérieur de la villa. Par une construction sculpturale massive et répétitive, il rappelle que chaque récit d’anticipation fellinien présente un individu farouchement dirigé dans sa vie par un enchaînement de rencontres et fatalement influencé par une société faite d’extrêmes et de manipulations invisibles.

Arnaud ROLLAND – montagnes (2015) (huile sur toile, 110x150 cm)

Manifestation contemporaine sans fin

Défendre une liberté de formes, l’écrit est parcouru dans l’espace d’exposition, non comme un axe central mais une matière à penser sur la vie, les souvenirs réminiscents, l’étonnement et inversement.
D’ailleurs pour nous cet accrochage n’est pas une fin en soi, elle annonce le souhait des grands menteurs de présenter l’exposition de juin à la Maison Abandonnée [villa Cameline] comme point de départ d’un parcours fellinien pour une itinérance des idées à la rencontre d’espaces authentiques ou cimaises de White Cube qui les étonneraient, inviteraient à la création de nouvelles formes.

Hors les murs parvis de la bibliothèque Raoul Mille

Manifestement sans fin se poursuit dans la ville de Nice avec la sculpture d’Antoine Loudot ’’catapulte #2’’ installée sur le parvis de la bibliothèque Raoul Mille (33 avenue Malaussena).
Cette sculpture prend la forme d’une catapulte destinée à faire voler les hommes au delà des montagnes, elle est pensée en duo avec sa jumelle installée à l’intérieur de la villa.

Maxime PARODI – le swing des nonnes (2015) (feutre et graphite, extrait de l’animation)

Artistes Plasticiens

Antoine LOUDOT (1987)

[email protected]
Vit et travaille à Monaco.
Il est diplômé du Pavillon Bosio Monaco en 2011.

Céline MARIN (1986)

[email protected]
Vit et travaille à Nice.
Elle est diplômée de la Villa Arson Nice en 2008 et de l’école supérieure d’art d’Aix en Provence en 2010.

Maxime PARODI (1987)

[email protected]
Vit et travaille à Nice.
Il est diplômé de l’école supérieure d’art d’Aix en Provence en 2012 ; prépare un D.U.
Interaction, Art et Psychothérapie à Nice.

Arnaud ROLLAND (1982)

[email protected]
Vit et travaille à Berlin.
Il est diplômé du Pavillon Bosio Monaco en 2008.
Commissaire-artiste

Corentin BUCHAUDON (1987)

[email protected]
Vit et travaille à Nice.
Il est diplômé de l’école Olivier de Serres Paris en 2009 et du Pavillon Bosio Monaco en 2013 ; prépare un master de recherche à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
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1/ un hommage à Fellini se qualifiant lui-même ainsi

L’exposition bénéficie du soutien généreux de la SOGEDA (société pour la gestion des droits d’auteur et mécénat d’artistes de Monaco), de la fondation princesse Grace et du magasin géant des Beaux-Arts de Nice.

Visites sur rendez-vous http://www.villacameline.fr/

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