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ART CONTEMPORAIN : Le "maître-mot" à la galerie Maud Barral !

la Galerie Maud Barral existe depuis 2011 et ne cesse de nous surprendre par la qualité de ses expositions. La prochaine démarre le 18 mai et sera consacrée à Stéphane Cipre et Pascal Goujon, qui joueront avec les mots…

Stéphane Goujon, pour la peinture et Stéphane Cipre, pour la sculpture
© Galerie Maud Barral

Votre prochaine exposition s’intitule « Derrière les mots ». Quel en est le maître-mot ?

Il y aura des sculptures de Stéphane Cipre et des peintures de Pascal Goujon.

Maître-mot, c’est le mot ! Et c’est pour ça que ça s’appelle « Derrière les mots »
Stéphane Cipre et Pascal Goujon jouent avec les mots. L’un avec ses sculptures, l’autre avec ses peintures.
Pour Stéphane Cipre, par exemple, il y a un jeu avec le mot « art », un travail autour de la forme et de la lettre.
C’est également un jeu entre le signifiant et le signifié.

Que nous proposera Stéphane Cipre ?

Il exposera des sculptures, avec quelques nouvelles pièces, notamment en marbre. C la première fois qu’il travaille le marbre. Des pièces surprenantes. Des vieilles valises en cuir. Le bois, l’aluminium…

Ses mots préférés ? Son travail au tour du mot « art », qu’il va sangler, comprimer, graver.
Parmi les autres thématiques qu’il utilise, il y aura une partie de son bestiaire, avec « King Kong ». La sculpture représente 2 singes : King et Kong !
“I have a dream” est une autre de ses sculptures. Des valises découpées se superposent pour former le mot « I have a dream » en cuir des années 50.

I have a dream, Stéphane Cipre
© Galerie Maud Barral


Quel type de peintures Pascal Goujon exposera ?

C’est la première exposition de Pascal Goujon.
Dans ses peintures, on a toujours des mots. Une citation d’un groupe de rock par exemple… C’est un phénomène culturel, notamment dans la culture anglophone, donc dans la musique des années 60 à 80, très rock.
Sa peinture est hyper réaliste, figurative. Il utilise des thèmes contemporains, comme un paysage urbain. Il faut chercher le mot sur la toile, ce n’est pas forcément évident. Ça peut être un sigle doré au milieu de la toile.
Parfois c’est le sujet qui est mis en avant, parfois c’est le mot.

Ses mots préférés ? « Stacked deck » : les dés sont pipés. C’est le titre d’une de ses toiles.
Il joue avec la langue américaine et le résultat est surprenant.
Avec « Ipanema », il nous présente un triptyque de grands formats, avec des paysages urbains actuels, traités sur fond noir. Ce paysage urbain évolue : on voit les voitures passer, les 3 parties d’une route. Voici son texte qui est éclairant sur cette œuvre :

Storyteller

Je vous écris depuis la plage juste devant le parking public.
Assis sur le muret de béton j’entends la musique étouffée de l’autoradio, les morceaux disparates d’un album de la fin des années soixante tellement écoutés qu’ils forment une extension spatiale de mon métabolisme.

La tôle disjointe du capot vibre métallique sur les fréquences les plus basses, les lyrics gagnent et perdent leur sens, percutent les accords de guitares et drums beat, comme les échos multiples de toutes les histoires possibles.

La distance que la langue initie ouvre un territoire sauvage où naissent les idées et rien ne me gêne dans la probabilité d’un malentendu.

Fondamentalement, ce morceau est à moi à l’instant où je l’écoute, ce que j’y projette m’appartient sans que pourtant ne soit remis en cause notre sympathie commune pour le diable.

Au bout du compte, ce qui suit, images et mots, peut être un genre d’autobiographie, une manière de mettre de l’ordre dans ses affaires, une politesse à l’égard de ce qui est emprunté, cannibalisé, la route la nuit, le touché des outils, les riffs de Keith, l’odeur de l’essence.
Payer sa dette.

Aussi, entre les mots et les images, le déroulé des histoires, pour quelques singularités de plus, d’autres trames superposées, croisées ou perpendiculaires, de mensonges et de souvenirs, d’histoires partagées.
Echos multiples.

Rien d’autre finalement que jouir encore de cette rencontre autour de ce qui nous est commun.

Contre toute attente la brise ne s’est pas levée.
La mer est figée, sans masse, se glisser dans une couleur, chanter, danser.
Essayer encore.

(Pascal Goujon)

Une des parties du tryptique "Ipanema" de Pascal Goujon
© Galerie Maud Barral
Une des parties du tryptique "Ipanema" de Pascal Goujon
© Galerie Maud Barral
Une des parties du tryptique "Ipanema" de Pascal Goujon
© Galerie Maud Barral

Il y a donc un aspect poétique à cette exposition…

Avec l’expression « Derrière les mots », ils ne cherchent pas à cacher les mots, bien au contraire. Ils ne cherchent pas pour autant à faire de la poésie. Mais le mot sur une œuvre d’art est forcément artistique…

Quels sont vos projets pour l’été et l’automne ?

D’abord, une exposition avec Bertrand Baraudou, qui aura lieu dans ma galerie.
L’idée principale de l’exposition est « fois deux » : 2 galeristes qui présentent 2 œuvres de 2 artistes. Chaque galeriste présente chacun 2 artistes. Au total, 4 artistes, 8 œuvres. Œuvres au format x 2…
Elle aura lieu du 27 juillet au 31 août et on va vraiment se faire plaisir !

En octobre, ce sera Anthony Mirial, jeune artiste niçois de 23 ans. Il travaille sur le nu, mais pas seulement. On débute l’exposition un vendredi 13 (septembre) pour la finir fin octobre, en même temps qu’Halloween ! Il aura quelques invités dont un graffeur américain, qui travaillera à 4 mains avec Toxic, qui fera peut-être aussi une performance. Ou le passage de l’icône au graff… ! (Rires)
Anthony Mirial joue sur les formats, les supports, les matériaux. Il va jouer mais aussi créer, avec de la résine, du verre, des cadres rococo brûlés, qu’il va restaurer.
Ce qui est intéressant avec Anthony Mirial, comme avec les autres artistes que j’ai accueilli, c’est qu’il s’approprie le lieu. Il va par exemple utiliser les structures métalliques. Ma galerie n’est jamais la même !

Exposition "Autour des Mots"
Stéphane Cipre et Pascal Goujon
à la Galerie Maud Barral
Du 18 mai au 13 juillet
Quai des Docks, au port de Nice

Artiste(s)