| Retour

ARDOISE LITTERAIRE : L’étranger - Par Jean-Jacques Ninon pour Art Côte d’Azur

L’étranger, Albert Camus, 1942

L’Étranger, roman d’Albert Camus, publié en 1942, fait partie d’une trilogie intitulée « cycle de l’absurde », auprès du Mythe de Sisyphe et d’un recueil de pièces de théâtre (Caligula et Le Malentendu).
Dans l’Algérie alors française, le personnage principal de L’Etranger, assiste, au début de son récit, aux obsèques de sa mère sans éprouver de chagrin. Spectateur et metteur en scène d’une histoire, il s’en abstrait volontairement pour mieux la mettre en scène et la regarder objectivement. A moins que, jouet d’événements qui le dépassent, il feigne d’en être l’organisateur. Et ce, jusqu’au dénouement final, sa propre exécution.
Camus avait résumé son ouvrage « par une phrase dont je reconnais qu’elle est très paradoxale : “Dans notre société tout homme qui ne pleure pas à l’enterrement de sa mère risque d’être condamné à mort.” Je voulais dire seulement que le héros du livre est condamné parce qu’il ne joue pas le jeu. En ce sens, il est étranger à la société où il vit, où il erre, en marge, dans les faubourgs de la vie privée, solitaire, sensuelle. »
Le tirailleur sénégalais de Banania est, à première vue, son exact contraire. Il est étranger pour les colons, bien qu’il joue leur jeu en prenant la place qu’ils lui ont assignée : chair à canon et clown hilare. Et pourtant, l’opposition n’est qu’apparente. Comme l’antihéros de Camus, il est étranger chez lui et aux yeux des autres. Victime expiatoire de la condition humaine.

En savoir plus sur l’artiste

www.j-j-ninon.com

J-J Ninon expose en permanence à la Galerie Ferrero

Artiste(s)