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Fin de cet événement Mars 2019 - Date du 25 juin 2018 au 31 mars 2019

Jean Villeri, le Me ?diterrane ?en au Musée de Gap

En 1934, conscient qu’il y a nul besoin de reconnaître des formes pour s’émerveiller devant une œuvre abstraite, Jean Villeri abandonne les apparences reconnaissables du monde extérieur pour explorer les autres visages du vivant.
Depuis son adhésion au mouvement “Abstraction Création Art non figuratif” fondé Kandinsky et Mondrian, il suit un parcours singulier entre art et poésie ponctué par ses rencontres avec les écrivains poètes Jean Lescure, René Char et Paul Eluard.

Sans titre, 1971, 85x122x5 cm ©photo François Fernandez

À la recherche de la force intrinsèque de la nature, de son mouvement, de ses tensions et anticipations, il travaille à rendre les facettes de la complexité immanente.

Son territoire : la Méditerranée, la montagne, les barques, les galets avec lesquels il dialogue.

"J’ai interrogé, dit il, la foudre, le vent, la montagne".

L’homme censuré, Présent futur antérieur n-13, 165x121x6 cm © photo Francois Fernandez

Contractant le réel pour en souligner ses articulations ou ses déchirures, ses tableaux constituent un inventaire original de ce qui l’entoure, de la poésie et du temps inscrits dans chaque objet ou dans la matière même des sols.

Il avance par séries, chaque tableau est un fragment, celui d’un tout hypothétique, chacune des œuvres renvoyant aux autres, un travail jusqu’à épuisement d’une inspiration ou qu’une nouvelle s’impose.
Pour lui, comme la musique, la couleur est vibration et doit participer au continuum vibratoire de la nature et évoquer la vie voilée, cachée, invisible.

Vivier galactique, 1967,146x197 cm ©photo François Fernandez

Dans son atelier-caverne des hauts de Cagnes, il crée des tableaux-reliefs qui sont les reflets sublimés de ce qu’il vit et voit.

Jouant avec les matières, il explore avec son langage plastique les lieux, n’hésitant pas à y faire des emprunts qu’il insère dans ses œuvres : bois d’épaves rejetés sur le rivage, cordages, filets, lièges, etc., dont il sait dégager la vérité.
Sa grande disponibilité, son attention à chaque élément de vie est sensible dans ses œuvres imprégnées de poésie, ("La peinture est une poésie qui se voit". Léonard de Vinci)

Les phases de la violence, Présent futur antérieur 1973, 165x122x5cm, ©photo François Fernandez

De ses peintures reliefs, « Sculpto-peintures » (Pierre Guéguen) aux « Contestations » qui annoncent les barricades de Mai 68, ses « Présents futurs antérieurs », expriment sa sensiblité à la tragédie du monde : « J’ai pleuré la beauté que les impossibles ont chassé pour des rigueurs utiles ».

Contestation paris 68 110x122, ©photo Francois Fernandez

Ses aphorismes dont certains joliment mis en couleur (qui font l’objet d’un petit livret à part qui accompagne le catalogue), sont d’une grande sensiblité poétique.

« Seul dans le désordre des incommensurables, je me livre à l’appel de l’insolite voyage »... «  Ne t’arrête pas en chemin, tu es attendu au delà des saisons ».
Alain Amiel

Porte atelier © photo François Fernandez

Photo de Une : Vue de l’exposition AA
Jean Villeri, le Me ?diterrane ?en
au Musée de Gap
Jusqu’au 31 mars 2019
Commissariat : Frédérique Verlinden

Artiste(s)

Jean VILLERI

Jean Villeri est un peintre français d’origine italienne, né en l896, mort en l982. Sensible aux influences impressionnistes et expressionnistes, il aborde le cubisme et se situe très vite aux avant-gardes des grands mouvements de l’Abstraction et de la Nouvelle Ecole de Paris. A la cassure du (...)

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