DESCRIPTION/INTERPRÉTATION
Cette peinture propose un espace – ou plutôt différents espaces, marqués par des carreaux en perspectives et des formes insolites posées sur un sol incertain. La profondeur semble réellement indiquée par les damiers - référence au titre de l’œuvre, avec une indication de profondeur soulignée à la fois par les fuyantes et la suggestion de lignes d’horizon- et par les « socles », des éléments verticaux ou inclinés qui évoquent probablement quelques sculptures étranges… Toutefois cette perspective est en même temps niée par un certain nombre de contradictions : l’éloignement des carreaux des damiers ne respecte pas rigoureusement les données habituelles de la mise en espace, et les carrelages abaroutissent devant des plans verticaux, véritables obstacles qui masquent tout espoir d’infini au lieu d’ouvrir l’espace et l’imagination vers un monde inaccessible…
Car tel n’est pas le but : l’univers se veut clos, refermé sur lui-même, sans possibilité d’échappatoire. Malgré les références à la perspective classique, les échiquiers ne reprennent-ils pas la découverte de la perspective par Alberti à la Renaissance Italienne, époque où de nombreux peintres représentaient des carrelages dans des architectures complexes pour métaphoriser cette découverte, comme Piero della Francesca ou Raphael ? Celle – ci cependant semble basculer, tromper le regard du spectateur pour l’amener vers un monde imaginaire… peuplé de sculptures géométriques dans une apesanteur où la stabilité semble disparaître.
Les références se font alors plus précises, dans l’esprit de l’univers surréaliste d’Yves Tanguy ou de Chirico, sans les ombres portées qui auraient fini par trop ancrer les éléments dispersés sur des assises réelles. Les formes sculpturales ponctuent l’espace par les variations de leur échelle, et semblent posées délicatement sur des surfaces mouvantes qui ne représentent aucun plan stable. De plus, le traitement des formes géométriques par la technique des aplats rejette toute interprétation de volume pour conférer davantage de mystère, face à la présence de ces formes minimalistes proches de certaines sculptures de Sol Lévit. Sculptures ou silhouettes humaines ?
Perspective et abstraction, voilà les deux clés principales qui pourraient aider à la lecture de cette œuvre, malgré les reconnaissances formelles de quelques éléments identifiables ; le décalage des plans, la succession des paliers et les imbrications de surfaces jouent à la fois sur le registre de certaines compositions cubistes et l’abstraction géométrique la plus hermétique, celle des années trente qu’affectionnaient Hélion ou Sophie Taueber Arp. Mais la rigueur des aplats accentue l’effet de mystère dans un univers de science-fiction en 3 D qui confère un effet de modernité voisin des jeux vidéo.
MORPHOLOGIE
La série de lignes horizontales marquées par les tracés du damier et les lignes d’horizon est fragmentée par un certain nombre d’obliques qui dynamisent l’espace en créant un véritable effet cinétique. Toutes ces nouvelles directions multiplient les points de vue pour perturber la vision unique du spectateur et refuser la présentation d’un espace homogène. Les multiples courbes, en créant des effets de volumes convexes et concaves contribuent à l’évocation d’un paysage imaginaire dans lequel tout semble basculer ; celui-ci semble se prolonger hors de la toile par des effets de hors champ de chaque côté du tableau et dans la partie supérieure pour laisser entrevoir des prolongements insolites ou d’autres espaces de plus en plus éloignés.
La prise de vue en plongée aussi semble accroitre les déformations et anamorphoses pour retirer davantage les repères traditionnels qui ont l’habitude d’accrocher le spectateur, et le faire basculer dans un monde moins tangible et beaucoup plus incertain.
CHROMATISME
La réduction chromatique permet de s’éloigner encore davantage d’une réalité trop prosaïque ; le jeu subtil des différents gris se mêle aux variétés de plans qui déstructurent l’espace tout en jouant sur les continuités de surfaces. Les blancs et les noirs accentuent les contrastes, comme autant de repères – ou d’obstacles qui marqueraient différentes étapes. Enfin, les grands aplats de rouge animent des surfaces pratiquement abstraites, comme des éléments géométriques délicatement posés sur des zones désertifiées. Présence vitale, ou espaces habités, les énigmes se multiplient volontairement sans vouloir apporter de solution.
Pour en savoir plus
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Expositions
2014
Théâtre intérieur, Transartcafé, Antibes
2013
exposition collective, Bormida, Transartcafé, Antibes
- Carton d’invitation, Transartcafé, Antibes, 2012
2012
avec Muguette Bron, Transartcafé, Antibes
2011
Energies capturées, Transartcafé, Antibes
2007
Transartcafé, Antibes
2005
Transartcafé, Antibes
2004
Villa Barbary, Carros Village
Bains Douches, Antibes
Le Cercle, Valbonne
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2003
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Cabinet du docteur Delmar, Cap d’Antibes
Maison des Artistes, Hauts de Cagnes (gravure)
Plasma Café, Nice
Festifemmes, Antibes
2002
Comité national monégasque, Monaco
Palazzo Cisterna, turin (Italie)
Salon des Indépendants, Paris
Comité national monégasque, Monaco
2001
Key-Biscayne Miami (Etats-Unis)
Espace J. Despas, Saint-Tropez
Salon d’Art Contemporain, Marseille
Galerie Art Présent, Paris
2000
Galerie du Carré d’Or, Paris
Maison des Jeunes, Antibes
Maison des Artistes, Hauts de Cagnes
1999
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1997
Maison des Jeunes, Antibes
1996
Grand Café des Arts, Antibes
1994
Galerie Pascal Paradis, Nice
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