Franck Michel : une galerie à découvrir

Franck Michel y avait élu domicile dans son autre vie d’antiquaire. Il y est resté pour créer sa propre galerie et choyer les peintres qu’il aime, comme Patrick Moya, Nasica, Triglia, Romain Bagriot et un nouveau venu, Julien Hayot.
Car, selon ses propres mots, le galeriste se défend d’être "une essoreuse d’artistes. On ne vend pas un artiste, on le porte avec soi, on est dans le même bateau, on pagaie ensemble". Lui qui a commencé par vendre du Combas dans un salon d’art contemporain s’éprend de Moya. On a vu pire... D’ailleurs les brebis clonées de l’artiste niçois sont peintes sur le mur en face dans une grande fresque joliment troussée : c’est un début de Moya Land. Ensuite on tombe nez à nez avec un Pinocchio sur-dimensionné comme une apparition crépusculaire. Mais le cas Moya n’est pas le seul à le préoccuper. À mesure de la visite il est manifeste que les cinq artistes qui le côtoient ont comme point commun le graphisme pur, celui qu’on fait en ce XXIème siècle : son énergie cinétique, son optimisme, sa palette claire et nette. Dessin au feutre, pochoir : évocation de l’art urbain. François Nasica se traduit par ses électriques compositions de chiens roses pourvus de grandes dents. On découvrira dans les coulisses d’autres preuves de son talent : sculptures, pochoirs monochromes gris, peintures aux tons sourds. Rien à voir : on croyait le connaître...
Aux côtés de ces deux peintres qui sont de vrais personnages dans leur genre, on est bluffé par le graphisme et le colorisme de Triglia, par la virtuosité de Romain Bagriot, qui n’a que 25 ans.
Le dernier entré, Julien Hayot, présente un style de dessin au trait noir sur blanc narratif encore "en recherche. C’est un talent prometteur".