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EXPOSITION : E-motion - Collection Bernard Massini

Du 19 janvier au 17 mars 2013, la Fondation
Maeght présente la collection de Bernard
Massini. 36 artistes contemporains sont réunis,
d’Assan Smati à William Wegman, dans cette
exposition qui présente peintures, sculptures
et dessins, dont plusieurs ensembles de grand
format. Les 70 oeuvres choisies parmi les 450
de la collection interrogent, chacune à sa
manière, la confiance et le doute qu’inspire
l’être humain.

« Est-ce la même fascination pour l’humain
qui a conduit Bernard Massini à être médecin
et collectionneur ? Avec un sens profond de
ce qu’est l’art, il a réuni une collection
majeure qui pose, à travers la personne
humaine mais aussi la littérature, les mythes,
l’histoire et parfois l’actualité, la question de la
représentation de nos identités ou de ce que
nous croyons qu’elle est aujourd’hui » déclare
Olivier Kaeppelin, directeur de la Fondation
Maeght, qui poursuit le projet de présenter au
public les collections privées les plus
intéressantes de notre époque.

Beauté, énergie, mouvement vers l’autre, quête de sens : E-motion

Avec le mot de l’écrivain suisse Georges Haldas (Le Soleil et l’absence, Carnets 1987, Bibliothèque de l’âge
d’homme, 1991), le titre de l’exposition éclaire trois dimensions majeures des oeuvres présentées : l’énergie, le
mouvement vers autrui et la connaissance par les émotions.
Le parcours de l’exposition s’articulera en une dizaine d’espaces qui sont autant de questions posées à la
sensibilité comme à la raison humaine : la souffrance, l’intimité, la guerre, le désir, l’attente, la religion, le pouvoir,
le silence, la métaphysique. « L’oeuvre qui me touche ne me propose pas nécessairement une réponse, mais elle
crée du sens dans sa façon de questionner ce qui me semble essentiel » commente ainsi Bernard Massini.

Denis Castellas, Sans titre, 2005
© DR

Un regard sur des grandes oeuvres de la scène contemporaine

La trentaine d’artistes présentés figurent parmi les plus talentueux de la scène contemporaine nationale et
internationale, jeunes ou très confirmés :
Jean-Michel Alberola, Pat Andrea, Ronan Barrot, Vincent Bizien, Jean-Luc Blanc, Louis Cane, Denis Castellas,
René Collamarini, George Condo, Vincent Corpet, Marc Desgrandchamps, Helmut Dorner, Stef Driesen, Bernard
Dufour, Valérie Favre, Grégory Forstner, Gérard Garouste, Ludger Gerdes, Leon Golub, Markus Hansen, Anton
Henning, Philippe Mayaux, Emile Marzé, Ronald Ophuis, Djordje Ozbolt, Gérald Panighi, Stéphane Pencréac’h,
Joyce Pensato, François Ribes, Assan Smati, Djamel Tatah, Mitja Tušek, William Wegman, Alun Williams et Gerard
Williams, Cristof Yvoré.
« Cette exposition va permettre aux artistes que j’aime de s’inscrire dans une histoire très forte : la Fondation
Maeght, c’est à la fois la modernité et la promesse d’une vraie rencontre avec le public. J’ai un souvenir puissant,
notamment, de l’exposition Bacon-Freud ; je souhaite que les visiteurs éprouvent cette densité d’émotion à la
découverte des oeuvres intensément contemporaines et humaines qui vont être présentées », précise Bernard Massini.

Leon Golub, 2 Black Men, 1990
© DR

Un parcours sensible

Sans détour, c’est la souffrance qui sera interrogée d’abord, avec les
oeuvres, notamment, de Denis Castellas, Vincent Corpet, George Condo,
Valérie Favre ou Alun Williams.
La possibilité ou l’impossibilité de l’intimité sera questionnée par Anton
Henning et William Wegman.
La guerre, si présente aujourd’hui dans les esprits, sera évoquée par Assan
Smati, à travers le Rwanda, comme par Marc Desgrandchamp ou Ronald
Ophuis et les combats en ex-Yougoslavie.
Les paradoxes du désir occuperont la cour Miró, dont les vitraux bleus filtrent
la lumière. Plusieurs tableaux de Pat Andrea dialogueront avec des oeuvres
de Louis Cane, Cristof Yvoré, Gérald Panighi, comme de Jean-Luc Blanc,
François Ribes et Bernard Dufour.
Des oeuvres magistrales, grand format, de Ronald Ophuis, Stéphane
Pencréac’h, et Gérard Garouste questionneront la situation de l’attente,
avant la mort ou la création.
L’attente est aussi celle d’Assan Smati qui a mis 10 ans à peindre ce tableau :
L’hallali d’Ali. Il met en scène le peintre en Mohammed Ali à qui les chiens
arrachent par lambeaux des morceaux d’humanité. Tout proches, les tableaux
de Joyce Pensato et de Louis Cane interrogeront le pouvoir et la religion.
Pour l’expérience du silence et de la solitude, des oeuvres de Djamel Tatah,
Gerard Williams et Leon Golub se feront face.
La grande salle « Giacometti » évoquera l’espace et la dimension
métaphysique. Les 6 têtes d’Assan Smati feront face aux « accumulations
humaines » de Djamel Tatah. L’abstraction, pour mieux atteindre le coeur du
réel, sera présente avec Denis Castellas et Helmut Dorner dont les oeuvres se
confronteront avec celles de Markus Hansen et Mitja Tušek.

Une collection majeure

Un tableau, celui d’Emile Marzé, Les pommes, accueillera le visiteur. Il fut le
premier choc esthétique de Bernard Massini, à 20 ans. Il fut aussi sa première
acquisition. Le collectionneur définit ainsi sa démarche : « si ma collection est
raisonnée, il y a aussi dans cette quête quelque chose de purement sensible,
je renouvelle l’émotion artistique ressentie dans cette galerie de Nice lors de
la vision de ce premier tableau ».
Passionné d’arithmétique, Bernard Massini, niçois, est neurochirurgien. Son
parcours artistique, qu’il définit comme « expérimental », est celui d’un
autodidacte dont le regard s’est d’abord structuré grâce à la fréquentation
des musées, avant de se nourrir de sa relation avec les artistes. Si plusieurs
d’entre eux travaillent en France, Bernard Massini a également construit des
liens étroits avec les scènes allemande et américaine, présentes dans
l’exposition.
Bernard Massini est un « chasseur » d’oeuvres ; il peut pister un tableau qu’il
aime pendant des années avant de parvenir à l’acquérir : par exemple
Manto de Gérard Garouste, qui figurera dans l’exposition, acquis après 20
ans de regard sur la collection de Michel et Liliane Durand-Dessert, ou
L’Atelier noir de Stéphane Pencréac’h.
Privilégiant la fidélité à travers des choix affirmés, sa collection compte 450
oeuvres de la quarantaine d’artistes qu’il défend. Elle procède d’une quête de
sens concernant l’existence humaine dans son ambivalence. « Je suis ému par
le sens profond, caché, d’une oeuvre. J’aime ce rapport à la complexité, qui
engage le dedans et le dehors des choses ». Elle compte principalement des
oeuvres figuratives, tout en laissant une place à certaines formes de l’abstraction
quand celles-ci posent les questions qui retiennent Bernard Massini.
Bernard Massini présente et partage certaines oeuvres de sa collection dans
ses bureaux de Nice, restructurés par l’architecte Marc Barani.

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