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Fin de cet événement Août 2014 - Date du 30 mai 2014 au 30 août 2014

Arnaud Maguet

Le psychédélisme est-il mort ou vivant ? Sextant et plus, associée à ART-O-RAMA et la Friche Belle de Mai, présentent dans le cadre du Printemps de l’Art Contemporain et de la programmation 2014 du Cartel, une exposition de l’artiste français Arnaud Maguet au sein du Panorama.

Affiche de l’exposition « Le psychédélisme est-il mort ou vivant ? » à Sextant et plus, Marseille, 2014. Courtesy Sextant et plus, Marseille

Si l’exposition rassemble les œuvres de l’artiste, reliques, fétiches et autres images fantômes au sein d’une toute dernière évolution de ses Juke Joints, elle se fait à la fois décor, dispositif et installation. La Grange qui occupe l’espace du Panorama est aussi et surtout orchestrée par lui.

Arnaud Maguet se saisit ainsi de l’invitation qui lui est faite pour solliciter quelques complices de longues dates issus des musiques modernes (Beau Delay Orchestra, kptmichigan, Hifiklub et Philippe Robert) ou de l’art contemporain (Olivier Millagou et Arnaud Labelle-Rojoux).

Le titre de l’exposition est le fruit d’un nouveau détournement. Il s’agit en effet d’une citation dévoyée de Guy Debord nous renvoyant précisément au 18 novembre 1957, date d’un débat organisé par le Cercle Ouvert et qui s’intitule : « Le Surréalisme est-il mort ou vivant ? ». Une séance controversée s’il en est où le temps de parole dévolu aux situationnistes, présents dans la salle, fut remplacée par la diffusion d’un enregistrement de la voix de Guy Debord ponctuée d’accords dissonants et comiques du guitariste Giors Melatone.

Le libre détournement concocté par Maguet remplace le surréalisme critiqué en 1957 par un débat délicieusement obsolète sur le psychédélisme. Celui-ci est présent dans son travail dés 2008, lors de l’exposition « Mais qu’est-il arrivé à cette musique ? » à la Villa Arson, notamment à travers l’œuvre Mind Garden, pièce construite comme une recherche sur les effets psycho-actif des plantes des Dieux.

Ici, le titre se fait à la fois citation du penseur situationniste mais aussi activation d’un procédé technique du différé. Il s’agit alors d’une prise de position face aux surréalistes que Maguet synchrétise pour cette exposition : l’artiste fait la synthèse, dans une unité de temps et de lieu de périodes éloignées tout comme de pratiques souvent clivées. Le texte détourné, point de départ du récit esthétique, est diffusé en boucle comme la bande son originale de l’exposition. Nous n’en dirons pas plus…

Arnaud Maguet, In My Room, 2012. Wood, metal, sound system and performances. 500 cm x 400 cm x 400 cm.
Courtesy Sultana Paris, © Arnaud Maguet

Ainsi se déploie l’œuvre d’Arnaud Maguet, au croisement de différentes pratiques, adepte de collages et d’assemblages inédits.

À la fois artiste, producteur, arrangeur, mais aussi non-musicien (au sens ou l’entend Brian Eno) — la musique étant une chose trop importante pour la laisser à ceux qui pensent savoir la jouer. L’artiste, versé de série B (et Z), de légendes et d’esthétique DIY, de rock’n roll et de cinéma expérimental, convoque William Burroughs et Dean Martin, Raoul Hausmann et Bob Dylan, Les Residents et Ivan Chtcheglov, le chien Nipper et Adolf Hitler dans un même mouvement interlope, « miroir de nos illusions ».

Avec la participation de Beau Delay Orchestra, kptmichigan, Arnaud Labelle-Rojoux, Olivier Millagou et Philippe Robert.

Photo de Une : Arnaud Maguet, Modeste hommage aux Residents, 2010. Digital prints on mat paper and frames. 120 cm x 80 cm chacun.
Courtesy Sultana Paris, © Arnaud Maguet

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