S’il n’y avait que les clichés représentant Picasso, cette exposition pourrait s’intituler « Intimité ». Raph Gatti avait le don de rentrer dans l’intimité des artistes, en se faisant une place très discrète à côté d’eux.
Il devait certainement créer une complicité très forte, car ces clichés entrent vraiment chez l’artiste, à l’intérieur de lui, dans son intimité la plus profonde.
Que ce soit une intimité quotidienne avec des photographies de Picasso vêtu en tenue d’intérieur, ou une intimité sensible, notamment au travers du regard profond du peintre de Guernica. Tout dans ces photographies inspire la confiance et le lâcher-prise que l’artiste accorde à son photographe.
- Pablo Picasso, Mougins, Notre-Dame-de-Vie, anniversaire 90 ans de Picasso, 1971
- © Raph Gatti
- Pablo Picasso, Mougins, Notre-Dame-de-Vie, 1971
- © Raph Gatti
Et puis il y a aussi un tout autre personnage qu’est Jean Cocteau sur les photographies. Un peu plus de distance, peut-être pour charmer celui qui le regarde. Cherchant à séduire, dans des postures un peu plus posées, Cocteau est parfois capté lors d’un tournage, comme celui du film « Le Testament d’Orphée ». Il l’est aussi dans des situations plus intimes, comme la photographie prise à la Villa Santo Sospir de St Jean-Cap-Ferrat, avec ses amis proches. C’est surtout dans cette villa, que l’artiste se laisse un peu plus approcher de façon naturelle, comme le fait Picasso, sur la plupart des photos.
Nous découvrons également Jean Cocteau au travail, devant la magnifique œuvre, qu’il a réalisée avec Raymond Moretti, « L’âge du Verseau ».
- Jean Cocteau, tournage du film « Le Testament d’Orphée », 1959
- © Raph Gatti
- Jean Cocteau et Raymond Moretti, devant « L’âge du Verseau », toile réalisée ensemble, 1963
- © Raph Gatti
Finalement, cette exposition a le goût de l’amitié. De l’amitié entre Raph Gatti et les artistes Pablo Picasso et Jean Cocteau, mais aussi celle de l’amitié de Raph Gatti avec les Sapone.
Sur beaucoup de clichés, on saisit des regards complices, le bonheur d’être ensemble. Un peu comme des photos de famille, que la galerie Sapone nous permet d’approcher. On se sent presque clandestin ou voyeuriste. Mais c’est finalement dans des photographies de moments de détente qu’on saisit le mieux les personnalités d’artistes qui peuvent parfois paraître insaisissables.
