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PARADIS FISCAL ? : C’est de "l’art" en barre !

Pour sûr, avec une semaine de retard, me revoici. Peut-être allez-vous dire – mais c’est qui celui-là ? – si vous tombez pour la première fois sur ce billet. Ne sachant pas le nombre potentiel de lecteurs et de lectrices qui me suivent (j’ai la prétention de le croire), je vous dis à toutes et à tous alertez la direction, puisque vous ne pouvez commenter, car ça va devenir "sanglant".

Carmen Thyssen-Bornemisza

Allez moi aussi, j’en veux de ma ration de "Cahuzac". Croyez-moi, c’est d’la bonne, ça m’a maintenu une semaine en lévitation au point de ne pas pouvoir taquiner mon clavier. Je venais d’apprendre dans une enquête du Monde du 5 avril concernant les révélations sur les fichiers secrets des paradis fiscaux que la baronne Carmen Tyssen-Bornemisza, illustre mécène des arts et aujourd’hui grande patronne en chef des musées homonymes à Madrid et Malaga, utilise une société offshore domiciliée aux îles Cook (état associé à la Nouvelle-Zélande et dont la devise nationale est –Dieu est vérité – ) pour acquérir des œuvres d’art auprès de Sotheby’s et Christie’s, dont le Moulin à eau de Gennep de Van Vogh. Son avocat n’a pas démenti. Il reconnaît même que la baronne bénéficie d’avantages fiscaux en détenant à l’étranger des pièces de sa collection. Néanmoins, il souligne que si elle passe par des paradis fiscaux (contre la volonté de son plein gré n’est-ce pas !), c’est en raison de la souplesse maximale qu’ils offrent quand il faut transférer des œuvres d’art d’un pays à autre. Il paraîtrait que cela n’a rien d’illégal même si ce mot offshore suscite une kyrielle de fantasmes. A la bonne heure ! Rien de honteux dans l’évasion fiscale. C’est l’utilisation que l’on en fait qui peut devenir illégale. Exemple si la baronne profitait de ce transfert d’œuvres d’art en liquide sous le biais d’un prête-nom et ne déclarait aucune de ses sommes au fisc, là la ligne jaune serait allègrement franchie. Madame la baronne nagerait en pleine fraude fiscale. Rassuré, je me dis que tout ce petit monde de l’art peut joyeusement surfer sur la vague de la crise même si certains soiffards boivent bien plus que la tasse. De mon côté, je me suis promis de monter une société offshore pour ma collection de porte-clés. Je vous le dis c’est de "l’art" en barre.

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