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Jean Mas à la Galerie Candela

Dans une nouvelle « white cub » galerie de Vallauris, créé par Martial Domiguez, un passionné d’art contemporain et particulièrement de l’œuvre de Jean Mas qu’il a choisi pour inaugurer le lieu.

Une mini rétrospective puisqu’on retrouve quelques unes de ses principales œuvres.

Les «  Cages à Mouches  » bien sûr, le travail princeps qu’il mène depuis 1973. La CAM (sa came) s’est imposée comme le véhicule de l’expression artistique de l’artiste. Réminiscence d’une pratique enfantine, Jean Mas a opéré le basculement de l’objet du champ ludique de l’enfant au champ artistique, ce transfert d’un domaine à un autre ayant entraîné l’économie de la mouche.

La Cage à Mouche est re-présentée toujours vide pour attirer les « mouches à mots ou les mots-mouches » pour les mettre en perspective et en extraire leurs sens cachés ou refoulés dans le but de leur en faire dire un peu plus. Ce faisant, il remet en question le monde des mots, des idées et des objets, pour nous en montrer leur complexité, leur secrète intimité, et au delà de leur multiplicité, la singularité de toute chose.

Ses tableaux présentant des accumulations de cages à mouches (avec parfois des intrus) sont plastiquement très élégants

Grands soleils miroirs, horloges arrêtées à l’heure de la Cage à Mouche (célébrant l’heure où le leurre de la cage) ou en pots (pour avoir du pot).

Mais Jean Mas a plus d’une corde à son Art (à son harpax ou son hapax)

De l’intérieur des cages sont sortis les « Peu » (qui valent mieux que la multitude), les Ombres (à l’épaisseur intangible) les Bulles (qui emprisonnent l’ait dans leur fine membrane encrée), les Arts Combrants (dérangeant l’espace), et dernièrement, à l’occasion de l’exposition, des Trous (aux mystérieux trous noirs, il oppose les troublants trous blancs).

A voir dans l’exposition un beau « Peu » de Puzzles, ses Tampons l’École de Nice dont il est un des principaux tenants et en tous cas, son conceptuel le plus extrême, jouant avec les frontières de l’art, ses limites, ses bordures. Au delà de la représentation ou de l’objet, il s’amuse (sa muse) des mots, comme de couleurs ou de formes plastiques.

Artiste du signifiant et du signifié, ses nombreuses performances (Performas) ont jalonné l’histoire de l’Ecole de Nice et l’Art de notre temps : récemment encore, tel un homme-sandwich, il « promenait » des mots dans la rue.

Les cages à mouche ©A.A

Une exposition hors-normes à pas rater.

jusqu’au 3 juillet
Galerie Candela
52 avenue Georges Clemenceau
Vallauris
Tel : 06 65 03 42 34

Tous visuels de l’article ©Alain Amiel

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